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Se tourner vers l’avenir

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Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
Messages : 76
Age : 28
Se tourner vers l’avenir Dim 10 Fév - 15:39

Purificación avait finalement lâché prise alors qu’elle se retrouvait sur ce brancard dans la salle de réception. La seule chose qui l’avait maintenue éveillée depuis ce choc dans ses côtes, c’était sa peur d’apprendre qu’il était arrivé quelque chose de grave à Ethan. Les autres comptaient aussi bien sûr… Mais c’était elle qui avait obligé son petit-ami à venir ici alors s’il ne pouvait plus rentrer chez lui et retrouver son fils par sa faute… Fort heureusement, malgré sa vue brouillée par la fatigue et les larmes, l’Espagnole réussit à le voir au loin. Lui aussi se trouvait sur un brancard, signe qu’il ne devait pas être en état de marcher, mais elle l’avait vu bouger. Elle ne savait pas bien ce qu’il avait fait, mais il était en vie. C’était un battant, il s’en sortirait, elle n’avait aucun doute là-dessus. Rassurée, Purificación se laissa à fermer les yeux, sombrant doucement dans l’inconscience. Tout ce sang perdu, ce choc à sa tête et dans ses côtes… L’Espagnole était épuisée, elle n’avait plus envie de lutter et c’était sans doute cet abandon qu’il lui avait valu de plonger dans le coma plutôt que dans un sommeil réparateur.

Purificación se laissa donc transporter en ambulance jusqu’à l’hôpital où elle fut soignée intensivement pour toutes ses blessures. Elle n’avait pas vraiment été épargnée entre cette balle qui avait traversé sa cuisse, ses côtes cassées et sa blessure ouverte à la tête. Les heures passaient, puis les jours, mais l’Espagnole ne se réveillait toujours pas. Elle n’en avait pas vraiment envie. À quoi bon après tout ? Elle ne serait plus jamais capable de regarder Ethan dans les yeux, encore moins Nathan, et elle n’était même plus sûre de réussir à laisser un parfait inconnu lui effleurer la peau. Les blessures physiques, elle s’en remettrait, il n’y avait pas de doute là-dessus. Pour le reste… Purificación avait l’impression d’avoir régressé, d’être repartie dans les 8 premières années de sa vie. Tout ce travail qu’elle avait fait sur elle-même avait été balayé d’un revers de main quand cette lame l’avait privée de son ultime armure. L’Espagnole aurait même préféré que ce déchet enfonce son couteau dans son cœur pour ne pas qu’elle ait à voir ce regard et ce sourire qu’il lui avait lancés. Elle se sentait si mal… alors elle préférait rester comme ça. Elle ne ressentait plus aucune douleur et son esprit était comme apaisé.

Purificación était plongée dans la pénombre, ne se rendant même pas compte que sa tante et son oncle avaient aussitôt sauté dans un avion en apprenant la nouvelle, traversant la moitié du globe pour aller la retrouver. Ils avaient mis 4 jours à arriver, mais l’Espagnole ne voulait toujours pas se réveiller. Sa tante était dévastée, restant 24h/24 à son chevet, gardant sa main dans la sienne, la serrant aussi fort qu’elle le pouvait en lui parlant, son autre main se perdant dans sa chevelure ébène. Cette présence, Purificación avait fini par la sentir. Dans ces abysses profonds, elle avait l’impression de voir une petite lumière vacillante l’appeler tout là-haut. Cette lueur semblait si loin, inatteignable, alors l’Espagnole se contentait de la regarder, se complaisant dans les ténèbres de son esprit. Mais plus le temps passait et plus cette lumière semblait se rapprocher et se faire plus forte. Son intensité grandissait de plus en plus, et Purificación avait beau vouloir rester ici, seule, elle ne pouvait pas ignorer plus longtemps cette lumière qui se faisait à présent aveuglante. Ses paupières s’ouvrirent difficilement tant elles étaient lourdes, se refermant à plusieurs reprises à cause de ces néons qui lui agressaient la rétine. C’était ça cette lumière qui l’avait tirée de son sommeil ?

« Ah ! Alejandro ! Elle s’est réveillée ! »

Purificación distingua un bruit sourd quand sa tante donna un gros coup de pied dans le fauteuil de son mari pour qu’il se réveille. L’Espagnole tourna lourdement sa tête sur le côté, les yeux encore à demi ouverts. Sa vision était vraiment trouble, mais il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaître cette voix, cette odeur, cette chaleur et ces caresses alors que sa tante la prenait dans ses bras, lui caressant les cheveux comme lorsqu’elle était enfant.

« Mi vida… J’ai eu tellement peur que tu ne rouvres jamais les yeux… »

Purificación avait du mal à bouger, elle sentait la douleur l’envahir à nouveau alors qu’elle émergeait de son long sommeil de près de 10 jours. Sa main quitta difficilement ses draps pour se poser sur le dos de sa tante, finissant par agripper son pull désespérément, de grosses larmes venant mouiller ses joues. Sa gorge était si serrée qu’elle n’arrivait pas à parler et de toute façon, même si elle avait pu le faire, elle n’aurait pas su quoi dire. Depuis combien de temps est-ce qu’elle était là ? Et eux ? Purificación sentit la main de son oncle se poser sur la sienne, distinguant vaguement son visage si doux qui semblait fatigué, mais aussi profondément rassuré. Mon dieu… Qu’est-ce qu’elle avait encore fait ? Comment est-ce qu’elle avait pu leur infliger une telle épreuve simplement parce qu’elle avait décidé qu’elle n’avait plus envie de se battre ? Purificación s’en voulait d’avoir été aussi égoïste en les voyant pleurer de soulagement. Ils avaient tant fait pour elle et c’était comme ça qu’elle les remerciait ? En abandonnant purement et simplement ?

« T… Tía… Tío… Je… Je suis désolée… »

Leur étreinte dura ainsi de longues minutes avant qu’une infirmière ne vienne les séparer pour pouvoir faire un petit contrôle. La plaie à sa jambe avait été traitée, mais la balle avait provoqué une déchirure musculaire à sa cuisse. Le verdict était clair : il lui fallait deux mois de repos en plus de séances de kinésithérapie pour que son muscle soit parfaitement remis. Et même après ces deux mois, il lui faudrait faire attention à ne pas trop forcer sur sa jambe. Pour sa blessure à la tête, là aussi, du repos s’imposait. Quant à ses côtes brisées, Purificación était équipée d’un bandage sur tout le tour de sa poitrine, bandage qu’elle devrait garder encore 3 semaines. Quand l’infirmière lui expliqua tout ça, l’Espagnole ne put s’empêcher de grogner. Finalement, elle aurait peut-être mieux fait de rester dans le coma encore 2 mois, le temps que tout soit guéri. Elle aurait pu se réveiller et partir de l’hôpital directement comme ça ! Elle qui avait horreur des hôpitaux, la voilà obligée d’y rester pendant 2 mois minimum… Son oncle et sa tante finirent par vite revenir auprès d’elle, Carmen se montrant particulièrement exécrable avec cette infirmière qui n’arrêtait pas de la séparer de son précieux bébé.

« On nous a expliqué ce qu’il s’est passé… Ma pauvre chérie… Si je retrouve ces gens, ils vont m’entendre ! »

Purificación lui offrit un doux sourire alors qu’elle serrait à nouveau sa main dans la sienne. Carmen avait beau ne pas être sa mère biologique, c’était bien son caractère à elle dont elle avait hérité ! L’Espagnole était certaine qu’elle se montrerait bien plus hargneuse qu’elle si elle se retrouvait face à ces psychopathes.

« Vous n’auriez pas dû venir… Le voyage a dû être long… Je croyais que tu ne voulais jamais mettre les pieds dans ces cercueils volants ? »
« C’était affreux ! J’ai cru mourir au décollage ! Et à l’atterrissage ! Et pendant tout le trajet ! Ils m’avaient mise à côté du hublot en plus ! »

Purificación ne put s’empêcher de pouffer légèrement, avant de grimacer à cause de ses côtes douloureuses. Sa tante avait une phobie de l’avion et pourtant, elle n’avait pas hésité à monter dans l’un d’eux pendant de longues heures pour venir la voir. L’Espagnole n’avait jamais espéré les voir débarquer un jour dans ce nouveau pays qui était le sien et il avait fallu qu’un tel drame se produise pour que ce jour arrive. C’était un peu triste quand même… Purificación était vraiment heureuse de les revoir tous les deux. Elle s’était promis de rentrer pendant quelques temps pour l’été, mais les voir à cet instant précis, les avoir trouvés à son réveil, ça avait été comme une petite bouffée d’air frais. Leur présence lui permettait de chasser ces pensées sombres qui l’avaient étouffée pendant près de 10 jours. Fermant doucement les yeux en ronronnant presque sous les caresses de sa tante sur son visage et dans ses cheveux, Purificación aurait voulu que ce moment ne s’arrête jamais mais… Carmen avait décidé de mettre sur la table un sujet que l’Espagnole aurait bien évité. Et ce sourire malicieux qu’elle affichait…

« Au fait… Il est vraiment très beau garçon cet Ethan ! Il est passé te voir quand tu étais encore endormie. Est-ce que tu veux qu’on le prévienne que tu- »
« NON ! »

Purificación s’était redressée soudainement et avait couiné de douleur avant de se laisser retomber sur le dos. Putain de côtes cassées ! Et putain de machins branchés partout sur elle ! L’Espagnole avait envie de tout arracher et de tout envoyer valser, mais surtout, elle ne voulait pas le voir. Elle était complètement perdue et elle n’était pas du tout prête à lui faire face. Pendant ces longs jours de coma, et même à la fin de cette soirée éprouvante, Purificación s’était persuadée que le mieux était qu’elle sorte définitivement de la vie de cet homme et de son fils. Sa raison lui hurlait de le quitter, de repartir en Espagne pour poursuivre sa carrière de mannequin, ou même tout abandonner pour devenir psychologue, mais son cœur la faisait atrocement souffrir à chaque fois qu’elle y pensait. Purificación savait que même s’ils rompaient, elle ne pourrait pas l’oublier. Quand elle décidait d’aimer quelqu’un, elle ne faisait jamais les choses à moitié après tout. Ethan était peut-être l’homme de sa vie, mais c’était justement pour ça qu’ils ne devaient pas rester ensemble.

« Qu’est-ce que tu racontes enfin ? Il s’inquiétait vraiment beaucoup pour toi, il serait rassuré de savoir que tu es réveillée ! »
« Je… Je n’ai pas envie de le voir ! Dites à l’infirmière que je ne veux pas recevoir de visites à part vous deux ! »

Carmen soupira profondément et afficha une mine agacée.

« Dis donc jeune fille… C’est comme ça que tu remercies les gens qui s’inquiètent pour toi ? Tu ne serais pas blessée, je crois que tu te serais prise une belle fessée ! C’est ton petit-ami non ? Alors si tu dois rompre avec lui, aie au moins la décence de lui dire en face plutôt que de refuser de le voir. »

Outch… Sa tante était connue pour sa franchise à l’image de celle de Purificación, mais là… Elle avait tellement raison que ça en était douloureux. L’Espagnole était vraiment paniquée, ses doigts se crispant sur ses draps alors qu’elle tournait la tête à l’opposé de ses parents, comme une adolescente en train de bouder.

« De toute façon, il est trop beau pour que je t’autorise à le laisser filer ! Je veux plein de petits-enfants avec ses beaux yeux clairs ! »

Purificación se mit à rougir violemment, grognant alors qu’elle fronçait encore plus les sourcils. Sa tante essayait de lui remonter le moral en lui disant tout ça. Elle savait bien qu’elle ne l’obligerait pas à rester avec Ethan si ce n’était pas ce qu’elle voulait, mais elle connaissait parfaitement son bébé et elle savait ce qui se tramait dans sa tête et dans son cœur. L’amour était parfois compliqué, mais ils semblaient tous les deux s’aimer sincèrement alors il serait dommage que tout s’arrête maintenant à cause d’une culpabilité malsaine.


Invité
Anonymous
Re: Se tourner vers l’avenir Dim 10 Fév - 15:41

Les choses rentraient un peu dans l’ordre. Il ne manquait que Purificacion qui semblait préférer jouer la Belle au bois dormant. Ethan savait qu’elle se prenait pour une princesse, mais elle n’était pas obligé de faire TOUT comme elles. Et en plus, il était obligé de ronger son frein face à ses parents. Bon ok, en vrai, il était inquiet. Avoir une épaule immobilisée, et une béquille ne l’aidait certainement pas, et la voir ne pas se réveiller lui tordait le coeur.

Il avait finalement rencontré les parents de la demoiselle, essayant de faire bonne figure avec un léger sourire poli et chaleureux leur apportant des boissons chaudes, et les poussant à prendre l’air de temps en temps. Ce n’était pas sain qu’ils restent là. Ils devaient se reposer eux aussi. Il leur proposa de dormir chez lui aussi, mais les parents de la demoiselle s’obstinèrent à refuser. Ethan comprenait de mieux en mieux le caractère de sa petite-amie. Mais… Les Velázquez ne pouvait rien contre les Matthews, cette famille d’horrible fourbe.
Aileen leur tendit les clés d’un hôtel luxueux disant qu’elle avait réservé une chambre avant d’arriver au Japon, mais que finalement, ils dormaient chez leur fils, et qu’il serait dommage de ne pas profiter d’une chambre déjà payée. Tout ça était bien évidemment faux. Ils étaient riches, et ils pouvaient largement se payer le luxe de partir sur un coup de tête à bord de leur jet, et aviser après. Aileen se montrait même un peu envahissante en leur demandant s’ils voulaient manger ensemble. La mère d’Ethan était bien pressé de connaître cette famille, surtout après la description dont elle avait eu le droit de la part de son fils.
Et même s’il appréciait l’entrain de sa mère à vouloir les connaître – ce qui était bien une première – Ethan aurait préféré un peu moins de chaleur, et un peu plus de calme. Ce que son père semblait avoir très vite compris, en disant que ça serait bien que les deux tourtereaux soient un peu seuls. C’est seulement une fois qu’ils furent partis qu’Ethan alla s’asseoir laborieusement en poussant un gros soupire de soulagement, avant de prendre la main de la demoiselle.

Il se sentit un peu plus apaisé de sentir sa main contre la sienne, alors qu’il regardait son visage endormi. C’était étrange de ne pas l’entendre.

-Tu vois, là j’ai envie que tu te réveilles, mais quand tu te réveilleras, je vais vouloir que tu te rendormes parce que je suis sûr que tu vas être horriblement chiante et dire que tu veux partir d’ici, que tu peux pas rester sans travailler et que t’as besoin de bouger. Et puis pour t’occuper je t’enverrais un jeu vidéo, mais tu vas rien comprendre et tu vas t’énerver et ensuite balancer la console contre le mur et la casser. Alors on va s’engueuler, se lancer des regards noirs, s’insulter devant nos parents, tu vas vouloir me lancer un truc mais tu vas te louper parce que tu sais pas viser, et puis, je sais toujours pas comment, on va se réconcilier. Mais on pourra pas coucher ensemble parce qu’on est deux beaux handicapés. Mais au moins on est beaux.

Il embrassa tendrement sa main, ayant tout de même bien envie qu’elle se réveille. Il se disait vaguement qu’elle faisait peut-être semblant, même si c’était impossible.

-Si tu te réveilles maintenant, tu pourras me dominer une fois par semaine.


Aucune réponse. Comme prévu. Mais au moins il avait essayé. Et… quelque part ça l’arrangeait bien, parce qu’il n’avait pas vraiment envie que ça arrive. Si elle avait entendu ça, nul doute qu’elle n’aurait pas oublié. Même si quelque part, il avait vraiment espéré que ça la réveille.

-Tu sais, je te l’ai jamais dit, mais j’ai un demi-frère. Même s’il travaille à l’Académie, tu dois pas le connaître, vu que tu détestes les médecins, c’est Dorian Fatalys. On a la même mère, même si elle-même le sait pas ou elle le cache très bien. Je sais pas pourquoi, ça a l’air d’être le bordel à ce niveau. Enfin bref, quand je l’ai su, j’étais content, et en même temps, je l’ai détesté dès le début. Parce qu’il avait pas été présent dans mon enfance. Il m’aurait peut-être protégé de ma garce de grand-mère qui me déteste parce que je ressemble pas assez à mon père… Enfin, là aussi c’est compliqué… Au début, j’ai essayé de passer outre, mais j’ai pas réussi. Et de son côté aussi, je pense. Après tout, c’est l’abandonné de son point de vue, je suppose. Enfin, je le prendrais comme ça à sa place…

C’était un peu brouillon dans sa tête. Trop brouillon. Mais il devait en parler. Il ne pouvait pas avec Yoite et Kim. Ils avaient leurs propres problèmes, et Ethan ne voulait pas être un poids en plus. Alors il en parlait à la demoiselle qui n’allait se souvenir de rien. Mais peut-être que d’entendre sa voix l’aiderait ?

-Bref, maintenant quand on se voit, on se dit bonjour, et c’est tout. Mais tu sais, c’est con de ma part, mais quand j’ai vu que c’était le bordel partout autour de moi, c’est lui que j’ai voulu voir. Il a dit qu’une seule fois que j’étais son frère. Une seule. Les autres fois, j’étais que son demi-frère. Et il était complètement bourré cette fois là.

Il se mit à sourire d’un air amusé à ce souvenir. Lui aussi avait été complètement déchiré, mais il se souvenait étrangement très bien.

-C’est quand j’ai appris que Nathan existait. C’était… En mai 2015, je crois. Je l’ai croisé au bar. Il m’a soutenu, même s’il m’a pas apporté de solution. A cette époque, je savais pas si je gardais Nathan ou si je le faisais adopter. Sa mère m’avait laissé que ces deux choix. Elle voulait pas le garder, et Jun ne voulait pas que je le garde et me disait que ça serait mieux pour Nathan qu’il soit dans une famille stable et aimante, pas avec deux personnes qui faisaient encore leurs études. Et à ce moment là, ça allait très mal avec Kim aussi. Mais il a dû sentir ce que je voulais… Peut-être. Et avant de partir, il m’a donné son vrai prénom. Cette histoire est complètement folle, en y repensant. Alors que je voulais simplement dire que la maison de Dorian avait brûlé le soir de la prise d’otage. C’est trop gros pour qu’il n’y ait pas de lien, même si je ne sais pas lequel. Heureusement, on n’a pas trouvé de corps. Donc, il a… disparu. Et je suis inquiet, comme un con, alors qu’on ne se connaît même pas. Alors… Je dois le retrouver, le serrer dans mes bras, lui dire de ne plus recommencer ça, sinon que je le tue, et ensuite, je lui ferais dire que je suis son petit-frère, et qu’il est fier de moi. Et je te redirais tout ça, parce que j’aurais besoin de toi pour me rappeler de ces bonnes résolutions. Donc, t’es obligé de te réveiller.

Il regarda Purificacion amoureusement. Il savait qu’elle comprendrait si elle avait été éveillé. Elle comprenait toujours, il ne savait comment. C’était son super-pouvoir à elle. Un nouveau sourire naquit sur son visage. Il l’aimait vraiment profondément. Il regarda la main de la demoiselle, se disant que ça manquait d’une bague, avant de balayer cette idée. C’était trop tôt. Beaucoup trop tôt. Et il savait que s’il lui offrait une, elle était capable de lui casser les pieds avec un mariage. Et il n’avait pas envie de se marier.

-Nathan et moi on a besoin de toi. Je suis franchement nul pour faire à manger, tu sais bien.


Il se leva finalement, l’embrassant sur le front doucement et tendrement.

-Je t’aime Purificacion.

Et c’est avec un timing digne du cinéma que les parents de Purificacion entrèrent dans la chambre. Il les salua, alors qu’il récupérait sa béquille dont il se passerait bien pour partir. Il avait les jambes en compote avec tout ce qu’il venait de dire. Ethan venait de se rappeler pourquoi il ne parlait jamais de ses émotions. Ca lui foutait les nerfs en pelotent…

*
**

Il resta dans l’attente le reste du temps. Attendre des nouvelles de Dorian ou de Purificacion. Pourquoi il n’avait que des gens à problèmes dans son entourage ? Et il dû attendre un peu moins de 10 jours pour avoir des nouvelles de l’un d’eux. La mère de la demoiselle l’avait appelé pour dire qu’elle s’était réveillé.
Il n’était pas resté les bras croisés. Quelques jours avant la prise d’otage, ils avaient fait des photos ensemble, et Ethan en avait profité pour en faire un album avec l’aide des collègues de Puri. Il avait bien l’intention de lui en faire cadeau à son réveil. Au cas où qu’elle ait une amnésie. Il se tourna vers Nathan qui n’arrêtait pas de lui demander où était passé cette dernière. Même s’ils ne sortaient officiellement ensemble que depuis fin avril. Ils se fréquentaient déjà bien avant, et son petit lui n’arrêtait pas de la réclamer.

-On va voir ma… Purificacion ?

Qu’est-ce qu’il avait faillit dire ? Il l’avait franchement échappé belle pour le coup. C’était beaucoup trop tôt pour ça. Tout ça c’était à cause de l’inquiétude et du manque de sommeil. Néanmoins… Ca restait étrange… Heureusement que sa propre mère et son père n’avaient rien entendu. Nul doute qu’Aileen se serait redressé tel un suricate guettant les alentours, et qu’elle irait directement à la conclusion du mariage.
Il mit sa veste en galérant, ainsi que celle de Nathan, commençant à partir vers sa voiture, avant de se souvenir d’un léger détail… Il ne pouvait pas conduire. Il grogna de frustration, retournant dans la maison pour appeler un de ses parents, précisant que la demoiselle s’était réveillée. Il ne s’était pas attendu à entendre débouler sa mère, tirant son père par le bras. Il était ravie de savoir qu’il n’était pas le seul à vouloir la voir… Il récupéra l’album posé sur la table, et les rejoint dehors.
Bon au moins, il n’avait pas besoin de leur dire de se dépêcher. C’était limite lui le boulet de l’équipe avec sa jambe et son bras…

Ethan eut l’impression d’attendre une éternité avant d’arriver jusqu’à la chambre. Mais avant, il s’arrêta le temps d’expliquer à Nathan que la demoiselle était blessée qu’il fallait faire attention à ne pas lui faire mal. Donc, qu’il n’avait pas le droit de s’allonger sur elle. Il salua la mère de Purificacion, avant d’entrer dans la chambre. Et il eut la désagréable sensation que tout ce qu’il avait dit à Nathan quelques secondes plus tôt était entré par une oreille pour ressortir par l’autre. Son fils couru vers le lit, essayant de grimper dessus, trop heureux de la voir. Ethan s’approcha plus lentement, aidant son Nathan à grimper. Ce qu’il n’aurait peut-être pas dû faire en voyant le boulet de canon qui s’était allongé sur elle pour lui faire un câlin. Il devait l’engueuler ou le regarder tendrement, là ?

-Bonjour princesse. J’espère que t’as bien dormi. En tout cas, j’ai essayé le baiser sur la bouche et ça n’a pas marché. Donc je mets encore ton rang en doute.


Il la regarda avec un sourire amusé, la laissant se débrouiller avec Nathan après tout, Ethan avait bien faillit dire que Purificacion était maman. Ca voulait bien dire à quel point, elle avait une place importante chez eux.

-Tu m’as manqué.

Il avait eu envie de dire « presque » pour la taquiner. Mais non. Pas aujourd’hui. Il était beaucoup trop heureux de voir qu’elle s’était réveillée. Enfin même s’il n’avait rien dit, c’était écrit dans son regard tendre et son sourire discret.

-Je t'ai rapporté un cadeau.

Qu'il n'avait pas pris la peine d'emballer. C'est surfait le papier cadeau... En vrai, c'était parce qu'il ne savait pas comment se comporterait le corps de la demoiselle. Si c'était pour qu'elle soit fatiguée après avoir tout déballé, c'était pas la peine, hein.
Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
Messages : 76
Age : 28
Re: Se tourner vers l’avenir Dim 10 Fév - 16:43

On dit toujours que les chiens ne font pas des chats non ? Et même si Carmen n’était pas la mère biologique de Purificación, c’était elle qui l’avait élevée une bonne partie de sa vie. Alors forcément, le caractère de l’Espagnole ne lui était pas venu par l’opération du Saint Esprit ! Malgré l’interdiction formelle de sa fille de cœur, Carmen s’était empressée de prétexter avoir une course à faire pour sortir de la chambre et appeler Ethan, afin de le prévenir que la mannequin était enfin réveillée. En attendant, Purificación était restée seule avec son oncle, se lançant avec lui dans une discussion on ne peut plus banale sur son quotidien en Espagne depuis leur dernier coup de téléphone. Mais l’Espagnole n’écoutait que d’une oreille distraite, son regard sombre se perdant sur la fenêtre qui laissait entrevoir un joli ciel ensoleillé. Elle devait trouver un plan pour tout expliquer à Ethan. Son cœur et sa raison étaient en plein conflit depuis le premier coup de feu qui avait été tiré dans cette salle de réception, et là, dans ce lit d’hôpital, c’était finalement sa raison qui venait de l’emporter. Elle aimait l’inspecteur de tout son cœur, mais elle ne pouvait pas rester avec lui…

Tout était décidé : il allait entrer, elle s’assurerait que tout irait bien, lui ferait un dernier câlin et lui dirait qu’elle préférait qu’ils se séparent. Purificación essayait de se raisonner, c’était la meilleure chose à faire. Elle savait qu’il l’aimait, même s’ils ne se le disaient que rarement, elle savait que ça allait le faire souffrir mais… Est-ce qu’il ne valait pas mieux qu’il souffre une dernière fois par sa faute maintenant qu’il continue à souffrir pendant encore des mois à cause de sa présence empoisonnée ? Il valait mieux mettre fin à tout ça le plus tôt possible, ce serait moins difficile pour eux deux comme ça. Purificación sentait sa mâchoire se crisper alors que ses doigts serraient douloureusement les draps de son lit. Mon dieu… Ce que c’était douloureux à imaginer… C’était presque encore pire que ces coups de pied qu’elle avait reçu dans les côtes, et même pire que cette balle qui avait déchiré sa chair… L’Espagnole savait que ces deux Matthews étaient les hommes de sa vie, qu’elle serait sans doute incapable de retomber amoureuse après ça, mais elle préférait sacrifier son bonheur à elle pour leur permettre d’avoir la meilleure vie qui soit. De toute façon, elle savait qu’elle ne pourrait plus jamais oser les regarder dans les yeux, aussi bien le père que le fils.

Alejandro, remarquant finalement que Purificación ne l’écoutait plus du tout, décida de se lever pour aller chercher du café. Il savait que sa femme avait déjà dû prévenir Ethan et qu’il n’allait sans doute plus tarder à arriver alors c’était l’excuse parfaite pour s’éclipser ! L’Espagnole lui offrit un petit sourire et se redressa un peu plus sur son lit en grimaçant sous la douleur. Elle finit par lâcher un profond soupire alors qu’elle fermait les yeux. La culpabilité la rongeait et elle se disait qu’il aurait sans doute mieux valu qu’elle ne se réveille jamais…

Et puis, après seulement quelques instants, la porte s’ouvrit à nouveau. Le regard de Purificación se tourna aussitôt vers la porte, s’attendant à voir son oncle passer la tête dans l’entrebâillement de celle-ci.

« Tu as pensé à me prendre un café sans s- »

Beh ? Aucune tête ne faisait son apparition à l’endroit à Purificación regardait ! Et soudainement, ses yeux furent attirés par un boulet de canon qui fonçait droit sur elle, l’obligeant à baisser la tête pour… Non ! NON, NON, NON ! La surprise était réelle alors que son regard fixait cette adorable tignasse qu’elle avait reconnue en une demi-seconde. Pourquoi Nathan était-il là ? Ce… Ce n’était pas du tout ce qui était prévu ! L’Espagnole sentit un tsunami de sentiments tous plus contradictoires les uns que les autres se déverser dans tout son corps. La joie immense de revoir son petit trésor, la culpabilité toute aussi grande qu’elle ressentait à l’idée d’avoir failli le priver de son père… Ses yeux s’embuèrent alors qu’aucun son ne parvenait à franchir ses lèvres. Sa gorge était complètement nouée. C’était douloureux et même ses sourcils arrivaient à lui faire mal tant elle essayait de les maintenir dans une posture normale pour ne pas pleurer ! Et forcément, Nathan n’était pas venu seul !

Purificación gardait les yeux baissés, fixant les cheveux de son petit lion qui essayait de grimper sur son lit pour ne pas croiser son regard, mais aussi pour ne pas regarder cette silhouette qui se rapprochait. Ses yeux se hasardèrent sur cette grande main qui aidait Nathan à grimper. Là aussi, il ne lui fallut pas plus d’une seconde pour reconnaître cette main… L’Espagnole entrouvrit les lèvres pour essayer de parler, mais elle fut coupée dans son élan par le boulet de canon qui se jetait littéralement sur elle. Purificación étouffa un cri de douleur, grimaçant un peu alors que ses bras se refermaient presque instinctivement autour de ce petit bout d’homme, malgré la douleur lancinante dans ses côtes. Elle le serra contre elle aussi fort qu’elle le put, une main se perdant dans ses cheveux alors que la voix grave de son père parvenait à ses oreilles. Cette voix lui tira un frisson alors qu’elle prenait toujours soin de garder la tête baissée. Si elle croisait son regard, c’était foutu, elle le savait.

Purificación resta silencieuse à sa remarque. Si elle avait été dans un autre état, elle lui aurait très certainement lancé un « Il aurait déjà fallu que tu sois un prince charmant pour que ton baiser arrive à me réveiller, mais t’en es bien loin gros ours ! », mais sa gorge était toujours nouée. Et quand Ethan reprit la parole, Purificación sentit son cœur lui faire affreusement mal. Il était passé où son « presque » ?! C’était beaucoup trop sincère là ! L’Espagnole avait envie de se mettre en colère, de lui dire qu’il la faisait chier à être comme ça, qu’il foutait en l’air tous ses plans de rupture, mais cet enfoiré avait bien prévu son coup en ramenant Nathan avec lui ! Non… Même sans Nathan… Est-ce qu’elle aurait vraiment réussi à lui dire qu’il fallait qu’ils se séparent ? Purificación crispa un peu plus sa mâchoire alors qu’elle osait enfin regarder dans sa direction.

Elle voulait évaluer les dégâts. L’Espagnole savait qu’il était sorti de l’hôpital rapidement et que sa santé n’était pas en danger mais… Son regard se posa alors sur ce cadeau qu’il lui avait ramené, sans s’y attarder. Ce n’était pas ça qui l’intéressait. Elle le fit remonter le long de son bras, jusqu’à son épaule, puis son cou, son menton et… ses lèvres. Purificación retint de justesse le sanglot qui menaçait de secouer son corps en voyant ce tout petit sourire terriblement tendre et sincère. Dieu ce qu’elle l’aimait ! Et finalement, elle tendit une main vers ce fameux cadeau, l’attrapant pour le déposer sur son lit. Là encore, elle ne s’y attarda pas, sa main, à présent libre, suivant le même chemin que son regard quelques secondes auparavant. C’était douloureux, mais une fois sur l’épaule de l’inspecteur, les doigts de l’Espagnole se crispèrent sur sa veste, presque désespérément, avant qu’elle ne tire dessus pour l’attirer vers elle. Elle ne voulait pas croiser son regard, mais elle avait besoin de ce câlin, besoin de sentir sa chaleur, sa présence et son odeur.

Purificación garda Nathan contre elle avec son autre bras, glissant sa main sur la nuque d’Ethan pour venir lover sa tête dans le creux de son cou. Cet effort la faisait atrocement souffrir, mais tant pis. Les larmes coulèrent alors malgré elle le long de ses joues, venant mouiller la peau de l’inspecteur, jusqu’à ce qu’elle finisse par relâcher son étreinte. Elle n’arrivait plus à tenir, il fallait qu’elle se rasseye correctement et qu’elle arrête les efforts. Reniflant bruyamment, Purificación se remit bien en place, ne lâchant pas Nathan pour autant, mais ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était que ses yeux croisent malencontreusement ceux d’Ethan. Meeeerdeuuuuuh ! L’Espagnole les ferma aussitôt et détourna vivement la tête, sentant ses joues se teinter légèrement alors qu’elle fronçait les sourcils et lui tendait la main qui l’avait serré contre elle juste avant.

« Je peux avoir un mouchoir s’il-te-plaît ? »

Purificación dans toute sa splendeur… Mais elle ne pouvait décemment pas lui dire qu’il lui avait manqué lui aussi et puis… Est-ce qu’ils pouvaient vraiment parler de tout alors que Nathan était encore là ? De toute façon, il fallait qu’elle essuie son visage et surtout… son nez. Et finalement, sa main se reposa sur le lit, pile sur le cadeau qu’Ethan lui avait apporté. Son regard se fit un peu plus curieux malgré les larmes encore présentes.

« Qu’est-ce que c’est ? Un bouquin ? »

Et sans attendre, elle l’ouvrit avec son unique main disponible, découvrant les photos qu’ils avaient fait lors d’un petit shooting à son studio, quelques jours avant cet événement tragique. Mais quelle enfluuuuure ! Il faisait vraiment tout pour qu’elle n’y arrive pas hein ? Et pourtant, même si elle le maudissait de toutes ses forces, Purificación ne put s’empêcher de sourire doucement en les voyant tous les trois sur le papier glacé.

« Merci… »

Elle toucha une photo du bout des doigts avant de fixer la tignasse de Nathan.

« Vous… Vous aussi vous m’avez manqué… Vraiment beaucoup. »

Et puis, se doutant que Nathan n’allait pas rester indéfiniment dans ses bras parce qu’il aurait envie d’aller jouer, Purificación relâcha son étreinte pour le laisser descendre quand l’envie lui en prendrait. En attendant, plutôt que de risquer de croiser à nouveau le regard d’Ethan elle continua de feuilleter l’album qu’il lui avait offert.

« Je suppose que c’est ma mère qui t’a prévenu… Est-ce que… Est-ce que ça va ? »

Purificación tordit sa bouche en une petite moue. Bien sûr que non ça n’allait pas ! Il était blessé et elle devait toujours lui dire pour leur séparation. Il fallait qu’elle se lance, maintenant ! Si elle attendait trop longtemps, elle allait finir par se dégonfler, c’était certain !


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Re: Se tourner vers l’avenir Dim 10 Fév - 18:26

Ah que ça faisait du bien de la voir bouger et de la voir serrer Nathan dans ses bras. Il était vraiment soulagé. Une partie de la tension que ses épaules subissait se volatilisa comme par magie. Bon par contre, elle semblait complètement muette. Ce qui n’était pas dans ses habitudes. Bien sûr, Ethan ne s’était pas attendu à ce qu’elle soit comme avant. Ce qui s’était passé était tout de même traumatisant. Lui, il allait bien. Mais son métier faisait qu’il était parfaitement conscient de risquer sa vie. Il avait signé pour ça, et il avait l’habitude de la face sombre des gens. Pas les autres. Pas même Purificacion. Bon ok, en y allant, il ne savait pas qu’il allait ressortir avec deux cicatrices. Mais ça le rendait plus viril, non ? De toute façon, ce n’était rien comparé au corps de sa dulcinée. Dont il ne doutait qu’elle se remettrait. Elle était forte, sa femme.
Par contre, le jeune inspecteur ne s’attendait pas à sa détresse. Il la ressentit lorsqu’elle ordonna son câlin sans rien dire. Il posa sa main sur ses omoplates, l’autre étant incapable de bouger, resta près de son corps. Il tenta de la serrer fort sans lui faire mal. Exercice difficile, dont il doutait de l’effet. Il la berça doucement, avant d’embrasser tendrement ses cheveux, tentant de la rassurer du mieux qu’il pouvait.

-Je suis là, Purificacion. Je suis là.

Il la laissa patiemment pleurer sans la lâcher, ne sachant pas vraiment pourquoi elle faisait ça. Est-ce c’était à cause de cette soirée ou parce qu’elle était soulagée de les voir en bonne santé ? Ou les deux ? C’est vrai qu’ils auraient pu se perdre. A cette idée, Ethan la serra un peu plus contre lui, mais faisant toujours attention à ne pas lui faire mal. Bon, il devait avouer que cette position n’était pas hyper confortable, puisqu’il s’appuyait sur sa jambe blessée, alors il fut un peu soulagé que la demoiselle se recule, et il s’assit au bord du lit, faisant attention à pas écraser ses jambes.

Mais il fut assez surpris de voir qu’elle tentait d’éviter son regard. Pourquoi ? C’était lui qui la faisait pleurer ? Il fut un peu inquiet, et lorsqu’elle demanda des mouchoirs, il lui tendit la boîte, la laissant se moucher comme… pas une princesse.

-Tu sais, je t’ai déjà vu moche. Pas la peine de cacher ton visage.

Oui bah, il allait pas prendre des pincettes toute sa vie non plus, hein ! Il la regarda amusé. La demoiselle savait parfaitement qu’Ethan la trouvait plus belle sans maquillage. Parce que… parce que… C’était elle, tout simplement. Avec ses défauts, et ses qualités. Mais la conversation alla vite vers son cadeau.

-Le premier tome. J’ai besoin de toi pour le deuxième.

Et il la laissa ouvrir l’album photo, trop fier de lui de réussir à la faire sourire. Ok, il n’avait pas été tout seul sur ce projet. La collègue de Purificacion l’avait bien aidé pour le coup. Et lorsque la demoiselle lâcha Nathan, Ethan en profita pour capturer une de ses mains. Bah quoi ? Lui aussi avait besoin d’elle, hein. C’était parce qu’on avait 5 ans qu’on devait prendre toute l’attention. Petit garçon qui commença à regarder les photos aussi, disant à chaque fois quand c’était lui. C’est à dire, souvent, ce qui faisait sourire Ethan. Adorable ce morpion.
Par contre, elle continuait à éviter son regard. C’était quoi son problème ? Il approcha sa tête d’elle, la fixant de ses prunelles métallique, ne lui laissant pas le choix de la regarder.

-Bien sûr que non. Ca fait 10 jours que j’ai rien fait. Tu crois que je me sens comment ? En plus, j’ai plus de doudou à serrer la nuit.

Il soupira profondément, avant de caresser les cheveux de Nathan qui avait posé sa tête sur les cuisses de la demoiselle, quémandant des câlins à sa façon.

-Je t’en parlerais quand on sera seul. C’est assez long, et… hum… pas facile à expliquer. Je t’ai tout dit, mais malheureusement, je crois que tu dormais à ce moment là.

Dorian… Toujours pas de nouvelles. Ca faisait 10 jours. Il était adulte et responsable. Mais, Ethan refusait de croire qu’il s’était volatilisé sans le prévenir. Lui ou Kaena. Et il n’aurait jamais brûlé sa maison.

-Ah ! Je t’ai pas dit. On a un chat maintenant.

Celui de Dorian, qu’il avait retrouvé quelques jours plus tôt, apeuré et les poils un peu roussi, mais en bonne santé. C’était déjà ça.

-Et mes parents veulent te rencontrer. Tu serais d’accord ? Parce que ma mère arrête pas de m’emmerder pour ça. Et elle te trouve très belle.

Non, Ethan ne lui mettait pas du tout la pression. Mais au moins, il avait eu la bienséance de la prévenir. Parce que Purificacion n’avait pas pris cette peine, hein. Non, le coma n’était pas une bonne excuse !

-Et je crois que ta mère m’aime bien. Elle te ressemble.

Une façon subtile de dire que sa mère était aussi chiante ? Certainement. En y pensant, Ethan afficha un sourire amusé.

-T’aurais vu nos mères. Je me demande laquelle est la plus têtue… Je pensais pas que quelqu’un pouvait tenir tête à la mienne aussi longtemps.

Bon résumé d’eux deux, en fait…
Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
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Re: Se tourner vers l’avenir Dim 10 Fév - 18:29

Cette main qu’Ethan posa sur ses omoplates la fit frissonner. Ça faisait 10 jours, 10 longs jours qu’elle n’avait plus eu aucun contact avec lui. Et même si elle avait dormi sur toute cette période, c’était comme si son corps avait ressenti ce besoin de l’avoir contre elle. Elle était si heureuse de le retrouver, de les retrouver tous les deux ! Tellement qu’elle ne put s’empêcher de laisser couler ses larmes, son corps se retrouvant soudainement parcouru d’un sanglot sous toute la tendresse des gestes et des paroles d’Ethan. Il était là, enfin… Et pourtant, Purificación savait qu’elle ne devait pas trop se réjouir. Même si le bonheur de pouvoir le toucher était incommensurable, elle savait que sa décision ne pouvait pas changer. Ils devaient rompre. C’était sa raison qui le lui dictait. Mais plus les secondes passaient et plus son cœur prenait à nouveau l’ascendant sur celle-ci. L’Espagnole ne pouvait vraiment plus imaginer sa vie sans eux, même si elle voulait les protéger de son mauvais karma en s’éloignant d’eux… Cruel dilemme… Son amour pour eux avait beau être si puissant qu’elle pourrait déplacer des montagnes, sa culpabilité était, elle aussi, toujours bien présente en elle… Et Purificación avait beau être forte, elle n’était pas du tout sûre de pouvoir concilier les deux.

A la fin de cette étreinte, l’Espagnole reprit place sur son lit, de manière à ne plus trop avoir mal, évitant soigneusement de croiser le regard de son petit-ami qui s’était assis près d’elle. Elle le savait… Elle savait que si elle croisait ces yeux qu’elle aimait tant, elle finirait par fondre et envoyer sa raison balader. Attrapant la boîte de mouchoir qu’Ethan lui tendit, Purificación se moucha sans aucune grâce, grognant en entendant l’inspecteur prendre la parole. Elle arma son bras du mieux qu’elle put, dans l’optique de balancer son mouchoir plein de morve au visage d’Ethan, mais la douleur la fit doucement couiner alors que le mouchoir s’échouait lamentablement sur le sol. Loupé.

« C’est toi qu’est moche ! T’as pas vu ta tronche de déterré ! Abru- »

Purificación ravala la fin de son mot. Ethan avait vraiment de la chance que Nathan était toujours dans la pièce, sinon, nul doute que les noms d’oiseaux auraient fusé dans tous les sens ! Et heureusement aussi qu’il n’était pas venu les mains vides, le cadeau qu’il lui avait offert attirant alors toute l’attention de l’Espagnole qui ne put que sourire en voyant la première photo. Mais un pincement au cœur lui fit quand même monter les larmes aux yeux. Purificación lâcha finalement Nathan pour parcourir plus facilement l’album, sentant encore une fois son cœur se serrer aux mots d’Ethan qui venait de se saisir de sa main. Besoin d’elle pour le deuxième ? Pourquoi est-ce qu’il s’acharnait à être aussi adorable ? L’Espagnole n’allait jamais y arriver… Elle voulait juste les garder tous les deux contre elle. Et sortir d’ici accessoirement. Purificación laissa Nathan tourner les pages, pouffant à chaque fois qu’il se montrait sur les photos, caressant tendrement ses cheveux d’une main, l’autre étant plus occupée à caresser la main de son petit-ami.

Comment cet instant pouvait-il être aussi agréable que douloureux ? Mais Purificación n’était pas au bout de ses surprises ! Ethan avait dû remarquer qu’elle fuyait son regard, et il ne lui laissa plus d’autre choix que de planter ses yeux dans les siens en rapprochant beaucoup trop son visage. L’Espagnole sentit un gros frisson la parcourir, ainsi qu’une profonde détresse. Non… Le lâche… Si elle évitait son regard, c’était bien pour une raison ! Purificación ne put détacher ses yeux des siens, entrouvrant même un peu les lèvres, désireuse de l’embrasser. Elle devait rompre, mais elle avait l’impression que l’inspecteur balayait chaque fois plus sa raison à chacun de ses gestes ou de ses mots. Ce ne fut que lorsque la main d’Ethan passa dans les cheveux de Nathan, frôlant la sienne, que Purificación sursauta légèrement et redescendit sur Terre. Elle fronça alors un peu les sourcils en affichant une moue boudeuse.

« Te plains pas… Toi t’es déjà sorti. Moi je dois encore attendre presque 2 mois pour sortir d’ici… Je vais pas tenir, j’en peux déjà plus d’être allongée dans ce lit, j’ai l’impression d’avoir les fesses plates ! Je veux rentrer à la mai- »

La maison ? Vraiment ? Est-ce qu’elle pouvait considérer que la maison d’Ethan était aussi sa maison ? Non, elle savait bien que le temps aurait beau passer, qu’une partie d’elle se dirait toujours que c’était son chez lui. Non, ce qu’elle considérait comme l’endroit où elle devait rentrer, c’était auprès de ces deux Matthews, peu importe l’endroit. Rhaaaa… Quelle idiote ! Et sa rupture alors ? Purificación hocha distraitement la tête en entendant l’inspecteur lui dire qu’il avait beaucoup de choses à lui raconter, mais qu’il préférait attendre qu’ils soient seuls, ne tiquant même pas à l’annonce de ce nouvel arrivant dans leur petite famille. Non, ce qui fit réagir l’Espagnole, ce furent les mots « mes parents veulent te rencontrer ». Les yeux de Purificación s’écarquillèrent alors qu’elle se redressait un peu trop brusquement.

« Non ! Non, non, non, non, non ! Hors de question ! Je… Je suis pas prête ! »

Bien sûr que non elle n’était pas prête ! Elle n’allait quand même pas rencontrer les parents de l’homme de sa vie alors qu’elle avait dans l’idée de rompre avec lui ! Purificación était un peu paniquée là, surtout qu’il avait dit que sa mère la trouvait très belle. Okay, le compliment lui faisait vraiment plaisir mais…

« Attends… C-Comment elle peut savoir à quoi je ressemble ? Ils… Ils sont pas déjà arrivés hein ? Ils sont pas déjà… passés ici ? »

Aaaaaah ! C’était affreux ! Purificación voulait se cacher sous ses draps et ne plus jamais en sortir ! Elle ne ressemblait à rien là ! Elle n’était pas maquillée, pas coiffée, elle avait un bandage super moche tout autour de la poitrine, la jambe dans le sac, elle avait l’air de ne pas avoir dormi pendant des semaines… C’était vraiment TROP la honte…

« Et bien sûr que ma mère t’aime bien ! Elle m’a dit que je devais pas te quitter et lui faire plein de petits-enfants avec tes beaux yeux… »

Purificación avait fini sa phrase en parlant tout bas, se rendant compte de ce qu’elle venait de lâcher. Son regard se mit à fuir à nouveau celui d’Ethan alors qu’elle lâchait sa main et arrêtait ses papouilles dans les cheveux de Nathan. La panique lui avait fait tout déballer… Ça n’était vraiment pas censé se passer comme ça… Vraiment pas…


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Re: Se tourner vers l’avenir Lun 11 Fév - 13:07

Ethan afficha un sourire amusé lorsque la demoiselle l’envoya sur les roses. Au moins, elle avait la forme et le moral à ce qu’il semblait. Il devait avouer qu’il s’était senti soulagé, puisqu’il ne savait pas comment il allait la récupérer. Il avait d’ailleurs fait un album photo au cas où qu’elle était devenue amnésique. Mais non. Elle n’avait rien eu de tout ça, et c’était tant mieux. Il n’était pas certain qu’il aurait réussi à tout concilier, sinon. Enfin si, il aurait pas le choix, mais il aurait bien galérer.
Et il était vraiment content de la revoir entière. Et amusé lorsqu’il parla de ses parents. Ca faisait 10 jours qu’elle était dans le coma… Ses parents avaient largement eu le temps d’arriver, non ? Et puis, elle croyait qu’il était venu comment ? En transport en commun ? Elle savait très bien qu’il était pas foutu de les utiliser. Sa patience n’allait pas jusque là.

-Ils sont là depuis 10 jours… Et ils t’ont vu. Tu crois que c’est qui qui me conduit ?

Ethan garda son air amusé. Rha, dommage qu’il pouvait pas ramener son doudou chez lui. Il dormirait peut-être mieux. Il avait trop l’habitude de dormir avec quelqu’un, du coup c’était vraiment étrange d’avoir un côté du lit tout froid ou d’avoir toute la couette.
Par contre, il perdit très vite son sourire en l’entendant de nouveau. Son regard s’était fait plus froid, mais il afficha un sourire en direction de Nathan, lui demandant d’aller voir ses grands-parents. Bien évidemment, son fils ne voulait rien entendre, trop heureux de retrouver la demoiselle, mais sous le ton qui se durcissait, le petit bonhomme obéit finalement, descendant tristement du lit alors que son père l’aidait, l’accompagnait jusqu’à sa mère.

Il revint finalement, fermant la porte doucement. Trop doucement sans doute. Il la regarda sans afficher la moindre once de chaleur. Il était énervé. Il avait vu Jun se faire tuer et arracher le coeur, il avait été à son enterrement, il avait attendu 10 jours pour que Purificacion se réveille, sans savoir si elle irait bien au réveil, Yoite était traumatisé, ses parents envahissaient un peu trop souvent son espace vital, Kaena faisait des allés et retours entre un Kim qui n’allait vraiment pas bien, et sa famille, et surtout… Dorian était introuvable. Alors entendre que la demoiselle avait l’intention de la quitter… Ethan n’avait vraiment pas la patience pour entendre les arguments de la demoiselle. Surtout qu’il savait à peu près pourquoi elle faisait ça.

-Donc… tu veux me quitter.

Il afficha un sourire glaciale, alors que son regard la fusillait. La demoiselle ne l’avait jamais vu ainsi. Et pour cause, Ethan ne s’était jamais réellement énervé devant elle. Ca avait souvent été un jeu pour eux. Et lorsque c’était vrai, le jeune inspecteur avait toujours fait en sorte de se mesurer. Et puis, il devait avouer que la demoiselle avait souvent testé sa patience, mais jamais à ce point. Ou alors, le jeune inspecteur avait tellement pris sur lui pour rassurer ses proches que ce genre de contrariété prenait des proportions énomes.
Il resta silencieux, cherchant les raisons qui pouvaient la pousser à penser ainsi. La demoiselle était forte, elle pouvait se relever de n’importe quoi. C’était une des raisons pour lesquelles, il l’aimait. Mais pas lorsqu’il s’agissait de ses proches. Comme lui en somme, sauf que lui savait parfaitement que même en les éloignant de lui il aurait tout de même mal s’ils leur arrivaient quelque chose. Et la demoiselle n’était pas si stupide, n’est-ce pas ? Et puis, il se souvint que c’était elle qui avait insister pour aller à cette soirée caritative. Lui aussi s’en voudrait, et peut-être qu’il aurait réagit de la même façon. Mais ça n’allait certainement pas adoucir le coeur du jeune inspecteur. Il était beaucoup trop énervé pour ça.  

-Laisse moi deviner. Comme t’as insisté pour qu’on y aille, tu te sens responsable. Donc, tu t’es convaincu que tout ça c’est de ta faute. Sans toi, je serais jamais allé. C’est vrai. Mais dans ce cas tu décides que des étrangers peuvent décider de notre relation, et surtout, te connaissant tu t’es convaincue que c’était pour notre bien. Sauf que tu le fais seulement pour te protéger de toi-même, parce que t’as trop peur de nous perdre. Tu le fais pas pour nous. Juste pour ta gueule.


Ethan ne la lâchait pas du regard, bien décidé à ne pas l’épargner, mais surtout il voulait la voir craquer, et lui faire regretter cette simple pensée. Ethan rancunier ? Pas du tout. Si leur couple avait connu de réelles tensions, il aurait compris. Mais il n’y avait rien de tout ça. Cette décision sortait de nul part, et ça l’énervait profondément. Il connaissait la demoiselle.

-Si tu pars, y aura juste trois personnes malheureuses. Et te surestime pas non plus. T’es pas le centre de l’univers. C’est pas de ta faute ce qu’il s’est passé.  

Insulter et rassurer en même temps… Y avait bien qu’Ethan pour faire ça. Mais il était bien décidé à lui dire sa façon de penser. Purificacion ne s’en sortirait certainement pas indemne. Ethan ne la lâcherait pas si facilement. Elle avait plus qu’à assumer jusqu’au bout.
Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
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Re: Se tourner vers l’avenir Lun 11 Fév - 13:58

Purificación avait vraiment le don de tout gâcher. Il avait fallu qu’elle ouvre la bouche, sous la panique, pour lâcher une bombe absolument terrible. Leurs retrouvailles se passaient pourtant bien, Ethan semblait heureux de la revoir, il souriait, plaisantait même en parlant de ses parents, mais tout se brisa quand l’Espagnole évoqua le fait qu’elle puisse le quitter. Se rendant compte de ce qu’elle venait de dire, Purificación sentit l’atmosphère changer du tout au tout. Elle évitait soigneusement de croiser le regard de l’inspecteur, celui-ci insistant lourdement auprès de son fils pour qu’il rejoigne ses grands-parents. Dès que Nathan eut quitté la pièce, l’Espagnole sentit sa gorge se serrer, rendant sa déglutition très difficile. Elle avait envie de vomir. Elle sentait que ça allait mal se passer. Ethan venait de refermer la porte si doucement… Purificación savait qu’il était en colère, elle le sentait. Ses poils avaient même réussi à se hérisser sur ses bras alors qu’un grand frisson d’effroi avait parcouru tout son corps. Et ces mots qu’il lança… L’Espagnole ne l’avait jamais vu dans un tel état. D’habitude, quand ils s’engueulaient, ça restait toujours dans les limites du raisonnable, mais là… Là elle avait quand même parlé de rupture. Les mots d’Ethan eurent l’effet d’une lance glaciale en plein cœur du mannequin.

« Non ! C’est pas- »

Purificación tourna sans le vouloir son visage paniqué vers Ethan. Voir ce sourire si froid et croiser ce regard si transperçant la firent se sentir vraiment mal. L’Espagnole eut un haut-le-cœur alors qu’elle resserrait ses doigts sur ses draps. Elle ne voulait pas le quitter… C’était bien la dernière chose qu’elle voulait… Et puis, en plus de ce mal-être qu’elle ressentait, Purificación devait avouer qu’Ethan lui faisait peur. Ils étaient vraiment très différents sur ce point-là. Si l’inspecteur conservait un calme olympien, se contentant d’afficher un air froid quand il était en colère, l’Espagnole était plutôt du genre à se mettre à hurler, à bouger dans tous les sens et à faire transparaître le moindre de ses sentiments sur son visage. Le voir comme ça l’empêchait de sortir le moindre mot. Elle ne pouvait plus rien dire. Ethan resta silencieux quelques instants avant de finalement reprendre la parole. Purificación sentait ses yeux s’embuer de plus en plus alors que ses sourcils se fronçaient et ses ongles passaient à travers les draps pour se planter dans la paume de ses mains. Il était tellement dur dans ses mots… C’était injuste ce qu’il disait ! L’Espagnole avait baissé la tête pendant toute sa tirade, comme un enfant qu’on grondait pour une grosse bêtise, mais là… Là, elle ne pouvait plus se taire. Elle redressa son visage et planta son regard aussi intensément que possible dans le sien.

« Que pour ma gueule ? Putain Ethan ! Tu comprends rien ! Comment tu veux que j’arrive à te regarder dans les yeux après ce qu’il s’est passé ?! J’suis pas conne, je sais que j’aurais pas pu empêcher tout ça d’arriver, mais tu l’as dit, c’est à cause de moi que tu t’es retrouvé là-bas ! C’est à cause de moi que t’as été blessé ! T’imagines s’ils t’avaient t- »

La voix de Purificación s’étrangla dans sa gorge alors que ses larmes coulaient à nouveau le long de ses joues. Elle savait qu’avec des « si » on pourrait refaire le monde, mais merde ! Ethan aurait pu mourir à cause d’elle ! Et le fait même de l’évoquer retourna l’estomac de la demoiselle qui s’imaginait déjà le cadavre de l’homme qu’elle aimait gisant sur le sol, baignant dans son propre sang.

« Je suis censée faire face à tout ça comment hein ? J’ai failli priver Nathan de son père ! Alors, ouais, t’as raison, j’suis qu’une putain d’égoïste parce que c’est à cause de mon caprice que tu t’es retrouvé là-bas, mais cette décision… »

Purificación lui en voulait d’avoir prononcé de telles choses. C’était tellement méchant de lui dire qu’elle ne pensait qu’à elle alors que justement, elle ne pensait qu’à leur bonheur à eux…

« Je m’en fous de souffrir, physiquement, moralement, j’m’en tape ! Je peux tout endurer, mais je peux pas supporter qu’il puisse t’arriver quelque chose à toi ou à Nathan ! Tu comprends ça ?! Alors me dis pas que je me surestime, ou que j’me prends pour le centre de l’univers, je suis prête à tout pour que vous soyez heureux et en bonne santé ! »

Purificación sentait son menton trembler de plus en plus alors que sa vision se troublait à cause de ses larmes. Elle ne détachait plus son regard de celui d’Ethan. Elle voulait lui faire comprendre pourquoi elle avait pensé à cette solution pendant ces 10 jours de coma. 10 jours pendant lesquels sa raison s’était faite plus forte que son cœur. Et pourtant, il avait suffi d’un souffle de la part de l’inspecteur, dans cette pièce, pour que tout vole en éclats.

« Merde Ethan ! Je supporterais pas de vous perdre… Ça fait qu’un mois qu’on sort ensemble et j’imagine déjà plus ma vie sans vous ! »

C’était sans doute précipité pour toute personne extérieure à la situation, mais il ne fallait pas oublier qu’Ethan était le premier amour de Purificación et que la jeune femme était quelqu’un de passionnel. Quand elle aimait quelqu’un, elle ne faisait pas les choses à moitié ! En tout cas, ce torrent de sentiments contradictoires lui donnaient vraiment la nausée. Elle enrageait de ne pas pouvoir se lever, lui taper dessus avec sa force de mouche, pleurer contre son torse et attendre que ses bras l’enserrent pour la rassurer… Lançant un juron en espagnol, Purificación se saisit de la boîte de mouchoirs qu’Ethan lui avait tendue un peu plus tôt, pour la lancer aussi fort qu’elle le pouvait dans sa direction. Elle avait touché son torse, sans grande puissance, l’Espagnole grimaçant en sentant la douleur affreuse qui parcourait sa poitrine.

« Je t’aime Ethan ! »

Purificación l’aimait sincèrement et passionnément. Ces trois mots étaient lourds de sens pour le couple. Ce n’était pas quelque chose qu’ils se disaient souvent, cette déclaration n’en étant que plus forte. Elle n’avait pas pu le dire, mais cette décision, elle ne l’avait pas envisagée parce qu’elle le voulait. Elle avait vu ça comme une obligation, pour que les Matthews puissent vivre en paix sans elle. Et pourtant, à ne pas tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler, elle venait de tout foutre en l’air. Comment Ethan pourrait lui pardonner d’avoir ne serait-ce que songé à le quitter ? C’était vraiment trop douloureux… Purificación s’agitait. Elle souffrait. Elle souffrait atrocement et voulait juste quitter cet endroit. Elle envoya valser ses draps, étouffant des gémissements de douleur alors qu’elle essayait de se tourner sur le côté pour descendre de ce foutu lit. Elle ne voulait pas rester ici, pas avec un Ethan qui la regardait comme ça et qui devait la détester à présent… Le pire, c’était que ces mots qu’elle avait trouvé si durs, lui avaient en réalité ouvert les yeux.


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Re: Se tourner vers l’avenir Lun 11 Fév - 15:42

Ethan devait avouer qu’il était vraiment énervé. Ca ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Il savait qu’un jour ou l’autre sa petite-amie allait forcément dépasser les limites parce qu’elle était du genre à les tester. Mais il ne s’était certainement pas attendu à ce que ce soit aujourd’hui, ni qu’elle aille aussi loin. Et plus elle parlait, plus il s’énervait, et il avait l’impression qu’il était le seul à avoir correctement et longuement pensé à cette relation. Il avait vraiment envie de la tuer. Comment pouvait-elle dire qu’elle ne supporterait pas de le perdre ? Est-ce qu’elle se rendait compte que l’inverse était aussi valable ? Est-ce qu’elle se rendait compte qu’il avait trois fois plus de chance de crever d’une balle qu’elle, tout simplement parce qu’il était inspecteur.
Elle n’avait pensé à rien cette écervelée. Elle s’était juste dit « tiens, je suis amoureuse de lui, on verra après comment les choses évoluent », et il avait fallut d’une foutue prise d’otage pour qu’elle se rende compte qu’elle pouvait le perdre. Idiote.
Ethan serrait les dents se retenant de dire tout ce qu’il avait sur le coeur. Et Dieu seul sait que c’était difficile, et il se contenta de la regarder toujours aussi froidement, alors qu’une lueur malsaine commençait à poindre le bout de son nez, sans qu’il ne s’en rende compte. Il voulait tellement la secouer… Et il lui en voulait tellement. Il ne supportait pas cette idée qu’elle veuille partir. Si c’était parce qu’elle n’était plus amoureuse, ou parce qu’elle était malheureuse avec lui, il l’aurait accepté. Ethan l’aurait laissé partir sans rien dire, malgré la douleur. Mais elle voulait partir sur un caprice. Parce qu’elle avait décidé qu’elle était responsable de ce qu’il lui était arrivé. Sans même lui demander son avis. Sans même réfléchir à ses sentiments à lui. Sans s’en préoccuper. Tout ce qui comptait à ses yeux c’était de ne plus se sentir coupable. Plus il y pensait, plus il devait serrer les dents.

Oh la pauvre petite chose. Elle ne supporterait pas qu’il lui arrive malheur. Il allait pleurer d’entendre ça. Comment ne pouvait-il pas comprendre ? Purificacion se sentait tellement coupable, qu’il fallait la rassurer, lui montrer que rien ne se mettrait entre leur amour. Il allait lui offrir des fleurs et des chocolats, et tout redeviendrait comme avant. Il lui montrerait qu’elle ne devait avoir peur de rien tant qu’il était là. Et rien ne lui arriverait de toute façon, il ferait tout pour lui revenir, parce qu’il l’aimait trop. Parce que l’amour est plus fort que la mort. N’est-ce pas ?
Certainement pas. Ethan était le genre de personne à écraser toute personne qui tentait de lui faire du mal. Pour le coup, sa cible était sa petite-amie. Il sentit la boite de mouchoir heurté son torse, et il rattrapa spontanément la boite dans sa main. Il se disait vaguement que pour une fois, elle avait réussi à viser. Si en temps normal, ceci aurait eu le don de calmer sa fureur, là, c’était complètement l’inverse. La demoiselle s’attaquait physiquement à lui, et sa main se resserra sur le paquet. Et maintenant, elle lui balançait qu’elle l’aimait, ce qui l’énerva encore plus. Il détestait qu’on le prenne par les sentiments. C’était une technique dont il refusait de céder, et plus que tout c’était toujours comme jeter de l’huile sur le feu.

La boite de mouchoir vola jusqu’au mur derrière Purificacion. Ordre silencieux pour lui dire de ne pas bouger si elle ne voulait pas qu’il s’occupe de son cas, parce qu’il serait tout sauf tendre et compréhensif.

-Hors de question que tu t’enfuis. C’est beaucoup trop facile de faire ça. Et tu vas assumer jusqu’au bout.

Son regard était toujours aussi froid, sa voix n’avait pas le moindre sentiment mise à part une colère glaciale. Celle où on se demande ce qu’il va se passer. Ethan avait un passé violent. Yoite s’était déjà fait frapper et son bras s’était retrouvé cassé, Kim avait faillit se prendre un poing dans la gueule pour l’avoir arrêté d’aller plus loin. Son ancien ami le plus proche s’était fait tabasser, et Ethan s’était cassé la main sur un panneau de signalisation, avant que les flics interviennent pour les séparer. Tous les instincts bestiaux qu’Ethan enfouissait au plus profond de lui remontait violemment à la surface. Tous ces souvenirs aussi. Il avait lui-même dû mal à se contenir. Il se demanda vaguement s’il était vraiment quelqu’un de bien. Sans doute que non et qu’il se cachait derrière des sentiments plus positifs. Mais ça ne le dérangeait pas. C’était peut-être grâce à la noirceur de son âme qu’il n’était pas traumatisé par ce qu’il s’était passé, et qu’il ne se brisait jamais. Mais tout ce qui comptait en cet instant c’était de faire mal. De blesser au point de la briser, et de la regarder se lever difficilement pour la mettre une nouvelle fois à terre. Et continuer ça inlassablement jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus se relever. Il avait juste à parler un peu plus. Il savait qu’il tapait toujours là où ça faisait mal sans même qu’il ne s’en rende compte. C’était si tentant de se laisser aller à sa fureur.

Mais d’un autre côté, il se retenait violemment pour ne pas le faire. Parce qu’il savait que ça signerait la fin de leur relation. Et si maintenant, il s’en foutait complètement, il savait qu’il allait amèrement le regretter plus tard… Peut-être. Non, il était humain. Évidemment qu’il allait le regretter. Il souhaitait vraiment pour la demoiselle qu’elle n’allait pas aller contre lui, parce qu’il mettait déjà tout son coeur pour se retenir lui. Il n’aurait certainement pas assez de volonté pour deux.

-Donc… Je dois comprendre que tu t’es pas dit une seule fois que je pouvais mourir avec le travail que je fais ? Tu t’es juste… laissé aller sans penser à rien. Ni à Nathan si on venait à se séparer pour X ou Y raison, alors qu’il s’est attaché à toi.

Parce qu’Ethan avait réfléchi à ça. Il ne pouvait pas avoir des relations sans penser à son fils. Parce qu’il passait avant tout. Il avait vu la demoiselle couvrir son enfant de toutes sortes d’attention. Il l’avait vu lui dire non quand il allait trop loin. Il avait tout regardé, scruté d’un œil aiguisé, jusqu’à se dire que la demoiselle était vraiment faite pour lui. Que s’il venait à disparaître, c’était elle qui s’occuperait de lui, et non ses parents. Il avait beau les aimer, il était tout de même hors de question que Nathan ait la même éducation que lui avait eu. Il voulait que son enfant ait le choix de sa vie autant professionnelle que personnelle.

-Tout ce que tu veux Puri c’est simplement enlever la culpabilité de tes épaules. Pas qu’on soit en sécurité, ni heureux. Ne te cache pas derrière de soit disant bons sentiments. T’as juste peur de nous perdre. Alors tu préfères partir. Me fais pas croire que tu fais ça pour nous. Tu le fais seulement et uniquement pour toi.

La vérité froide. Sans compassion.
Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
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Re: Se tourner vers l’avenir Lun 11 Fév - 15:47

Purificación était complètement désemparée. Elle avait voulu enfouir ces mots au plus profond d’elle, mais elle avait finalement craqué et voilà où ça la menait. Où ça les menait tous les deux. Ethan était furieux comme jamais et ce regard si froid qu’il lui lançait avait réussi à glacer le sang de l’Espagnole. Si elle ne l’avait encore jamais vu dans un tel état, il n’était pas la première personne à la fixer avec ces yeux-là. C’était sans doute pour ça qu’elle avait décidé de fuir après lui avoir balancé tout ce qu’elle avait sur le cœur (en plus de la boîte de mouchoirs). Elle ne voulait pas qu’il la regarde comme ça, c’était trop dur à supporter, bien plus que la douleur qu’elle ressentait en gigotant pour essayer de se tirer de son foutu lit d’hôpital. Et alors qu’elle se débattait contre ses draps et cette robe d’hôpital de très mauvais goûts, elle vit quelque chose passer très rapidement dans son champ de vision, jusqu’à heurter le mur derrière elle. Pas de gros bruit sourd, mais ce petit choc avait quand même réussi à stopper net Purificación qui avait étouffé un hoquet de surprise. Son corps s’était figé avant de se mettre violemment à trembler alors qu’elle fixait cette boîte de mouchoirs à présent échouée sur le sol.

Elle avait toujours eu une confiance aveugle en Ethan, presque dès le départ. Elle qui avait toujours eu du mal à l’accorder aux hommes, souvenir laissé par son père, elle s’était donnée toute entière à l’inspecteur. Il avait eu les mots et les gestes qu’il avait fallu pour qu’elle se laisse approcher, jusqu’à finalement tomber amoureuse. Il avait réussi à l’apprivoiser avec son caractère de merde et Purificación s’était toujours dit que, même si leur relation était houleuse, ça ne les empêcherait jamais de filer le « parfait » petit amour. Et là, à cause cette connerie énorme qu’elle venait de lâcher, elle avait l’impression que plus aucun retour en arrière ne serait possible. Ethan savait, dans les grandes lignes, ce qu’elle avait subi. Et l’Espagnole avait beau avoir la certitude qu’il ne lèverait jamais la main sur elle, il avait suffi de cette boîte pour faire ressurgir une foule de souvenirs et d’angoisses que Purificación pensait avoir chassés à tout jamais de son esprit. Si le geste de l’inspecteur avait visé à l’empêcher de fuir, c’était une franche réussite. L’Espagnole s’était figée dans une position assez douloureuse, sa jambe valide pendant dans le vide alors qu’elle forçait sur ses abdos pour rester à demi-assise.

Purificación ne voulait plus regarder Ethan. Il lui avait foutu la chair de poule avec son sourire froid, mais là, elle était vraiment morte de trouille. Son corps continuait de trembler alors qu’elle bougeait aussi lentement qu’un chat qui se préparait à attaquer. L’Espagnole se coucha sur le côté, ramenant ses jambes contre elle pour se recroqueviller, tournant le dos à son petit-ami. Elle n’arrivait même plus à pleurer tellement elle avait peur et elle n’était même plus sûre d’entendre ce que l’inspecteur lui racontait. Ses yeux fixaient le vide, son esprit tournait à toute allure… elle ne sentait même plus la douleur tant elle avait peur de ce qui pouvait suivre. C’était sa faute, c’était elle qui avait commencé, il avait raison. Purificación méritait ce qui allait se passer, quoi que ça puisse être. Elle était résolue à se faire punir. Mais Ethan avait commencé son attaque par des mots plutôt que des gestes. Tous aussi froids et tranchants les uns que les autres.

« N-Non… Je… Je suis désolée… Je suis désolée… »

Purificación n’arrivait plus à dire autre chose à chaque fin de phrase d’Ethan. Qu’est-ce qu’elle aurait pu dire de toute façon ? Bien sûr que si, elle avait pensé à tout ça… Mais ça n’avait jamais semblé aussi réel que ce soir-là. L’Espagnole savait que son métier était dangereux, mais elle s’était toujours dit que cette ville était quand même sûre. C’était ce qu’elle pensait jusqu’à cette soirée. Est-ce qu’elle pourrait seulement le laisser retourner travailler pour traquer ces gens s’ils restaient ensemble après tout ça ? Ce… Ce rouquin connaissait son prénom en plus par sa faute… Et si Nathan s’était attaché à elle, l’inverse était encore bien plus vrai. Elle l’avait dit, Purificación lui avait dit qu’elle ne pouvait plus imaginer sa vie sans eux deux. Si elle aimait passionnément Ethan, son amour pour Nathan était au moins aussi fort ! Il doutait vraiment d’elle ? Et de ses sentiments ? Bah… Elle l’avait bien mérité de toute façon… Pour avoir ne serait-ce que pensé à vouloir les protéger d’elle en s’éloignant d’eux. Mais l’inspecteur avait tort… Si elle était vraiment si égoïste, elle serait restée sans rien dire, prête à les voir souffrir à nouveau à cause de sa simple présence, juste parce qu’elle voulait son bonheur à elle d’être entourée par ces deux hommes. Rien n’importait plus que leur bonheur à eux, même si ça impliquait son malheur à elle. Purificación était prête à vivre avec tout ça, avec sa culpabilité bien trop grande, avec ses remords et son chagrin d’avoir perdu ses deux plus précieux trésors.

Alors voilà, elle ne trouvait rien à lui redire. Il ne voulait pas l’écouter et la gorge de Purificación était de toute façon tellement serrée à présent que ses excuses n’étaient même plus audibles alors que ses lèvres continuaient de bouger. Ethan lui avait dit qu’il aimait la femme forte qu’elle était… L’Espagnole le faisait aller de déception en déception depuis son réveil. Elle faisait son égoïste en ne pensant qu’à elle, et elle se retrouvait dans cette position comme une grosse merde. Purificación n’avait plus aucune estime d’elle-même et elle était même prête à se laisser faire si jamais Ethan décidait d’en finir pour de bon avec elle. Si c’étaient ses mains qui enserraient sa gorge, alors ça ne la dérangeait pas.

Il semblait s’être passé une éternité depuis les derniers mots d’Ethan, et Purificación eut comme un brusque moment de lucidité après avoir ressassé encore et encore les mots de son petit-ami. Si elle devait mourir maintenant, s’ils devaient se séparer à ce moment précis, elle tenait quand même à mettre les choses au clair.

« Je… ne me suis jamais juste laissée aller dans notre relation… Jamais… J’avais peur pour toi, tous les jours, mais… la menace n’avait jamais été aussi palpable jusqu’à… »

Les douleurs de son corps se réveillèrent presque instantanément, mais elle ne grimaçait plus. Ce n’était rien, elle pouvait endurer ça bien plus facilement que le regard d’Ethan.

« Je ne veux pas… retirer cette culpabilité, je ne pourrai pas… Cette décision me semblait être la meilleure chose pour vous, ça… ça n’a jamais été quelque chose que je voulais… La preuve… Je… Je t’aurais mis dehors si j’avais vraiment voulu te… Je suis égoïste parce que je l’ai envisagé sans… sans vous prendre en compte mais… ce n’a jamais été ce que je voulais… Je regrette tellement… »

Voilà, elle ne pouvait rien dire de plus. Elle lui avait dit qu’elle l’aimait, qu’elle ne voyait pas sa vie sans lui, ni sans Nathan, qu’elle avait effectivement été très égoïste dans beaucoup de ses choix, mais qu’au final, elle les aimait trop aller au bout de cette petite idée qui s’était insinuée dans sa tête. Elle était désolée, elle l’aimait, elle n’avait plus qu’à attendre son jugement final. Elle regrettait tellement de s’être réveillée si c’était pour avoir à affronter tout ça… Et surtout, si c’était pour infliger de telles choses aux personnes qu’elle était censé aimer du plus profond de son être.


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Re: Se tourner vers l’avenir Lun 11 Fév - 15:55

La petite boite de mouchoir avait fait son effet. C’était voulu. Ethan savait que Purificacion détestait les gestes brusques. Mais il ne s’était certainement pas attendu à ce que ça fasse autant d’effet. Malheureusement, il mit du temps à s’en rendre compte, trop énervé contre elle. C’est seulement quand le silence tomba il revint à lui. Il croyait revoir la petite fille apeurée. Et ce fut une douche froide pour lui, se rendant compte qu’elle avait voulu partir seulement parce qu’elle ne s’était pas senti en sécurité avec lui. Il passa une main sur son visage, ne sachant pas quoi faire. Il avait peur de l’approcher. Enfin, il avait peur de lui faire peur. Et il se doutait qu’avec même les gestes les plus doux du monde elle se raidirait. Alors, il ne fit rien et il se retenait de soupirer de frustration. Jusqu’à l’entendre parler. Elle avait songé à cette solution simplement parce qu’elle avait eu terriblement peur. Et au lieu de la rassurer, il s’était emporté comme un con, au point de la faire souffrir.
Il s’approcha finalement d’elle et il vit qu’elle était au bord du lit, il grimpa dessus le plus délicatement possible, ne sachant toujours pas quoi faire de sa main, et il resta la regarder, silencieux, cherchant ses mots.

-J’aurais pas dû m’emporter… Pas comme ça.

Il approcha finalement sa main du champ de vision de la demoiselle pour lui laisser le temps s’approcher à son rythme et sans imposer sa présence, s’attendant simplement à ce qu’elle prenne sa main. Cette dispute était survenue seulement parce que leur nerf avait mis à rude épreuve et qu’il ne s’était pas aperçu que la demoiselle était plus traumatisée qu’il aurait pensé. Mais, si elle avait vu la noirceur des âmes, elle n’en avait sans doute jamais vu autant, contrairement à lui. Et il l’avait oublié.

-On sera juste tous les trois malheureux si tu décides de partir. Et puis, on est tous les deux bien trop têtus pour mourir.

Il la regarda avec un sourire timide, toujours honteux de s’être emporté ainsi, surtout en voyant sa posture de petite enfant. Ethan que ce qu’il disait n’avait pas beaucoup de sens dans la réalité. Ils ne pouvaient vaincre la mort et de ces trois victimes, ils auraient pu être l’un d’eux. Mais, ça n’avait pas été le cas. Ils étaient blessés, mais ils ne faisaient pas parti des pires. Ils s’en étaient même plutôt bien sortis étant donné la situation.

-Écoute, je suis désolé de m’être comporté comme ça, et d’avoir oublier que tu n’es pas du tout habitué à ces situations.

Enfin lui non plus. Mais le métier d’inspecteur à la criminel changeait absolument tout. Un corps restait un corps. Même si c’était Jun. Il était triste, et se sentait coupable, mais il vivait avec, conscient que ses sentiments étaient parfaitement normaux. C’était la vie.

-Et puis, on dirait peut-être pas comme ça, mais je compte sur toi, et j’ai besoin de toi. Je t’aime Purificacion. T’es pas la seule à dépendre de ça.

Mais bon, c’était vrai Ethan n’était pas le champion quand il s’agissait de montrer ses sentiments. Pourtant il avait fait énormément de progrès. Il comprenait mieux les gens maintenant. Mais forcément, la demoiselle était partie sur un sujet qu’il n’avait pas été prêt à accepter et il était parti au quart de tour par peur. Et la solution d’Ethan dans ces moments là avait toujours été d’être agressif pour se protéger. Ca avait toujours bien marché. Toujours trop bien d’ailleurs. Ca a avait coûté son amitié avec Kim pendant plusieurs années.

-Ne pars pas, s’il te plait.

Il l’avait murmuré en un souffle timide, pas persuadé que ça allait la convaincre après lui avoir fait peur comme ça. Mais au moins, elle pouvait peut-être voir un point positif comme… Il pouvait se défendre contre des Yakuzas ? Bien maigre consolation étant donné ce qu’il avait fait.
Il voulait tellement la prendre dans ses bras pour lui montrer à quel point il tenait à elle… Cette situation était particulièrement frustrante. Honnêtement, c’était peut-être pas le moment, mais il aurait bien couché avec elle pour se sentir qu’elle était là, bien à lui, qu’elle n’allait pas le quitter à cause de ces connards. Et aussi pour libérer toute cette tension cumulée.

-Je peux avoir un bisou ?

Ou une tarte… Mais bon, c’était Purificacion, il risquait pas d’avoir mal. Surtout qu’il venait de recevoir une balle dans l’épaule, donc, hein…
Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
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Re: Se tourner vers l’avenir Lun 11 Fév - 15:56

Purificación était complètement perdue. Elle ne savait plus quoi faire, ni encore moins ce qu’elle était censée dire pour calmer la situation. Elle n’avait jamais voulu de cette dispute… Surtout pas d’une aussi violente. Elle était morte de trouille, et pourtant, elle ne pouvait que comprendre la réaction de son petit-ami. Si l’Espagnole s’était retrouvée à sa place, s’il lui avait balancé après 10 jours d’attente et d’angoisse qu’il n’ouvre plus jamais les yeux qu’il préférait la quitter plutôt que de poursuivre leur relation… Elle n’aurait pas été aussi froide, c’était certain, mais ils avaient tous les deux leur façon bien à eux d’exprimer leur colère. Purificación savait qu’elle l’aurait très mal pris, et c’était seulement maintenant, recroquevillée sur son lit d’hôpital, dans ce silence pesant qui s’était installé, qu’elle se rendait compte d’à quel point elle avait été ignoble de parler de ça (même si elle ne l’avait pas vraiment fait exprès). Ethan avait dû avoir peur lui aussi, pour elle, pour Nathan, il avait souffert, il avait fait face à la mort de son ex-petit-ami, il avait attendu à son chevet, sûrement avec la boule au ventre, qu’elle daigne ouvrir les yeux… Non, vraiment, Purificación était un monstre de lui avoir infligé une telle chose alors qu’il avait été si heureux de la voir réveillée et de pouvoir enfin lui parler…

Le silence restait toujours aussi pesant, l’Espagnole ne sachant toujours pas quelle allait être la prochaine attaque d’Ethan. Elle était prête à tout subir, complètement résignée. Pourtant, quand elle sentit que le lit bougeait, signe que l’inspecteur était certainement en train de monter dessus, le corps de Purificación se figea aussitôt. Ses tremblements étaient toujours aussi forts, mais elle luttait de toutes ses forces pour rester la plus immobile possible. La peur lui donnait l’impression que ses sens étaient décuplés, si bien qu’elle sentit aussi cette main avancer vers elle, sur le matelas. Son réflexe fut aussitôt de fermer les yeux aussi fort que possible. C’était douloureux, mais elle préférait subir sans avoir à voir quoi que ce soit. Elle ne voulait plus le voir avec ce visage si froid… Et soudain, le silence se brisa. Mais aucun mot cinglant ne venait de passer les lèvres d’Ethan, ce qui surprit Purificación qui rouvrit aussitôt les yeux, reprenant sa contemplation de ce point imaginaire perdu dans la pièce. L’Espagnole ne voulait pas regarder cette main qui approchait d’elle. Elle continuait de fixer ce point, encore trop effrayée, même si les mouvements d’Ethan étaient bien plus lents et hésitants. Elle la voyait dans son champ de vision, mais elle faisait comme si de rien n’était, prête à se recroqueviller encore plus si elle se mettait à bouger soudainement trop vite à son goût.

Ethan continua de parler. Il essayait de détendre un peu l’atmosphère qui s’était fait bien trop oppressante dans cette pièce, puis il finit par tout simplement s’excuser d’avoir agi comme ça. Bien sûr qu’elle n’était pas habituée à tout ça, bien sûr qu’elle était traumatisée de s’être autant faite frapper, d’avoir vu des morts et d’avoir manqué, pour de bon, de se faire violer. Ses yeux s’embuèrent à l’image de ce rouquin qui la fixait avec son sourire lubrique après l’avoir dépouillée du moindre centimètre carré de tissu. Mais non… Ethan ne devait pas être désolé… C’était sa faute si elle était aussi faible… Et là, l’entendre lui dire qu’il avait besoin d’elle et qu’il l’aimait fit perler quelques larmes des yeux sombres de Purificación. C’était la première fois qu’il lui disait qu’il avait besoin d’elle et ses « Je t’aime », qui étaient peut-être encore plus rares que ceux prononcés par l’Espagnole, avait toujours eu un tel effet sur elle… Comment est-ce qu’elle pouvait encore être fâchée après une telle déclaration ? Son cœur se réchauffait doucement et ses tremblements se calmaient alors que tout son corps se détendait, lentement mais sûrement. C’était fini ? Il n’était plus en colère ?

Cette demande qu’elle reste auprès de lui, lâchée dans un souffle, provoqua un petit sursaut chez Purificación qui essayait de retenir des larmes de soulagement. Bien sûr que non elle ne partirait pas. Tant qu’il voudrait bien d’elle, elle resterait auprès de lui ! Toute la vie s’il le fallait ! L’Espagnole était hésitante, elle avait tellement envie de prendre sa main dans la sienne, de la serrer de toutes ses forces pour qu’il reste avec elle… Purificación avait commencé à bouger sa main, mais elle fut coupée dans son élan par Ethan qui réclamait un bisou. La surprise put se lire sur le visage de l’Espagnole, avant qu’un faible sourire n’étire ses lèvres. Comment est-ce qu’elle était censée résister à ça ? On aurait dit Nathan qui réclamait, c’était trop mignon… Il n’avait fallu que quelques mots à Ethan pour mettre Purificación dans tous ses états, puis quelques autres pour finalement la calmer. Il n’y avait bien que lui qui avait un tel pouvoir sur elle.

« Non. T’es un tricheur. »

Purificación inspira le plus profondément possible et essaya d’allonger à nouveau ses jambes, grimaçant sous la douleur de sa cuisse blessée, faisant basculer son corps pour se retrouver sur le dos, juste à côté de lui. Par contre, son visage était toujours tourné vers le mur opposé. Hésitante, elle tendit une main vers le visage de l’inspecteur pour obstruer sa vue.

« Me regarde pas… »

Elle n’avait plus peur, elle avait senti à quel point il était désolé d’avoir réagi comme ça, mais c’était surtout qu’elle ne voulait pas qu’il voit à quel point elle se sentait honteuse d’être aussi faible et de l’avoir mis autant en colère (et aussi parce qu’elle devait être sacrément moche). Ça n’allait pas alléger ses remords, bien au contraire, mais le temps finissait par effacer bien des choses alors si Ethan lui en laissait l’occasion, Purificación ferait de son mieux pour qu’ils puissent aller de l’avant tous les deux. Reniflant bruyamment, l’Espagnole attrapa le haut de sa robe d’hôpital affreuse pour s’essuyer un peu le visage, avant d’attraper le col d’Ethan pour le forcer à se pencher vers l’avant, sa main toujours sur ses yeux. Se retrouvant à quelques centimètres de ses lèvres, Purificación se stoppa.

Est-ce que c’était raisonnable après tout ce qui venait de se passer ? L’Espagnole avait tellement eu peur de le perdre qu’un simple bisou ne ferait qu’attiser son envie d’avoir plus. Comme pour se rassurer qu’Ethan voulait toujours d’elle et que tout pourrait finir par redevenir comme avant… Elle déposa un baiser chaste sur ses lèvres, l’espace d’une seconde, et se recula pour fixer ses lèvres. Non… Juste encore un… L’attirant un peu plus vers elle, Purificación lui donna un autre baiser, toujours aussi chaste, mais plus long, profitant de ce contact sur ses lèvres. Elle se recula, mais non, Ethan était définitivement sa drogue. Elle revint chercher ses lèvres, un peu plus avidement, s’arrêtant quelques secondes, puis recommençant jusqu’à trouver sa langue avec la sienne. Sa main avait fini par glisser des yeux de l’inspecteur pour se glisser dans ses cheveux. Ah… Ce qu’elle l’aimait son Ethan… Son Ethan rien qu’à elle…


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Re: Se tourner vers l’avenir Lun 11 Fév - 15:57

Ethan avait souvent le don de mettre ses proches dans des états pas possible. Mais, il faisait rarement l’effort de venir rassurer par la suite, aimant tout de même l’idée qu’on ait peur de lui. Pas forcément par sadisme (quoique si, quand même), mais surtout, ça évitait qu’on vienne trop l’emmerder, et ça, ça n’avait pas de prix. Néanmoins, avec la demoiselle c’était différent. Si elle ne se sentait pas en sécurité, elle partirait. Or, c’était bien la dernière chose qu’il voulait, et il tenta par tous les moyens de la rassurer, avant de mettre en avant son côté enfantin. Ca marchait toujours sur elle. Et il suffisait qu’il fasse un sourire pour qu’elle craque. Ok, c’était aussi valable pour lui, mais moins tout de même. Il n’aimait pas trop céder déjà de base.

Mais il faisait des compromis, comme là, quand Purificacion lui masqua les yeux pour ne pas qu’il la voit, se contentant de sourire amusé par son comportement. Il avait toujours un peu de mal à croire qu’elle pouvait manquer de confiance en elle, tellement elle était parfaite. Moche ou belle. Mais ça, il se gardait bien de le dire. Sa tête ou ses chevilles enfleraient tellement qu’elle ne pourrait plus passer les portes. Et Ethan est un bon samaritain.
Il l’entendit renifler et ensuite un tissu qui se froissait. Il l’imaginant parfaitement parfaitement en train de s’essuyer le visage avec sa grâce qu’il connaissait. C’est à dire aucune, et cette idée le fit sourire d’un air beaucoup trop amusé alors que quelques secondes à peine ils étaient en train de s’engueuler. Et le jeune homme se laissa faire aussi lorsqu’elle lui attrapa le col. Il sentait son souffle sur ses lèvres lui donnant envie de se pencher un peu plus pour l’embrasser amoureusement, mais il préférait lui laisser le temps d’approcher. Pas de mouvements brusques. Il ne fallait pas effrayer l’animal qui lui servait de copine. Il les sentit finalement, une fois, deux fois, trois fois, et la quatrième fois était bien plus intéressante. Il répondit à son baiser amoureusement, se retenant de grimper sur le lit pour se mettre au-dessus d’elle. Dix jours qu’ils n’avaient rien fait, et pire, la tension lui donnait envie d’aller plus loin. Sans oublier cette vilaine main qui venait caresser les cheveux.

Il rompit finalement le baiser, la regardant sérieusement dans les yeux, avant de revenir l’embrasser une nouvelle fois, aussi passionnément, qu’amoureusement. Il allait sur une pente glissante, il le savait très bien, mais… Ethan ne pouvait pas s’en empêcher. Et il était certain que Purificacion n’allait pas l’arrêter. Après tout, c’était lui le raisonnable du couple. Une main glissa sous sa blouse, se mettant à caresser son ventre du bout des doigts, rassurer de sentir sa peau tiède sous ses doigts. Elle était bien là. Vivante, réveillée, et presque en pleine forme. Suffisamment du moins pour râler, et c’était l’important. Ethan se serait inquiété sinon. Une Purificacion qui ne râle pas, est une Purificacion malade.

Il se recula finalement, posant son front sur le sien, alors qu’il observait ses lèvres quelques instants, avant de sourire une nouvelle fois, et la regarda dans les yeux.

-Tu m’as manqué Purificacion. Mais c’est pas une bonne idée d’aller plus loin.

Il se redressa finalement la regardant, avant de lui faire signe de se pousser un peu, et s’allongea sur le lit à côté d’elle, alors que son bras valide glissait sous son dos pour la bouger doucement pour qu’elle vienne contre lui. Il plongea finalement son nez dans les cheveux de la demoiselle, fermant les yeux alors qu’il respirait profondément son odeur, sa main caressant sa peau tendrement.

-La prochaine fois si tu pouvais te réveiller plus tôt… Parce que bon… je préfère la princesse qui pète des paillettes dans le lit plutôt que l’endormie, hein.

Ethan le romantique… Si vous le chercher, il devait être dans le cimetière au croisement de la rue de la gentillesse et de la douceur… Mais pour sa défense, il y avait encore encore des putains de paillettes dans le lit, c’était ça le pire. Impossible de se débarrasser complètement de ces trucs…
Purificación D. Velázquez
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Re: Se tourner vers l’avenir Lun 11 Fév - 16:12

Ethan était chiant… Vraiment. Il lui avait fichu une trouille bleue en s’énervant comme ça et en lui balançant cette boîte de mouchoirs. Si ça avait été n’importe quelle autre personne, nul doute que Purificación se serait enfuie pour ne plus jamais avoir à la recroiser, mais là… Là, comment est-ce qu’elle était censée résister ? Ses excuses étaient sincères, elle le savait. Elle savait aussi que même s’il était profondément en colère, comme à l’instant, il ne lèverait jamais la main sur elle (du moins, elle voulait vraiment y croire et son cœur ne s’en remettrait sans doute jamais s’il osait le faire étant donné qu’il était un des rares hommes à qui elle avait réussi à accorder sa confiance). C’était elle qui avait fait une connerie, c’était normal qu’il se soit énervé et qu’il ait réagit comme ça alors Purificación ne pouvait vraiment pas lui en vouloir. Elle se laissa quand même quelques instants pour se calmer, écoutant d’une oreille un peu distraite ses excuses, puis il lui lança le coup de grâce avec sa demande parfaitement adorable. C’était injuste. Il la connaissait trop bien. Elle et tous ses points faibles. Et il les exploitait un peu trop.

Purificación s’était finalement tournée vers lui, lui cachant les yeux pour l’embrasser. Elle n’était pas prête à affronter de nouveau son regard. Du moins, c’était ce qu’elle pensait. Rien qu’à fixer ses lèvres, à les effleurer chastement avec les siennes, l’Espagnole savait déjà qu’elle avait perdu. Elle l’aimait trop et elle avait besoin de s’assurer que tout pourrait redevenir comme avant. Blessures physiques et psychologiques ou non, grosse dispute qui avait failli déchirer leur couple ou non. A chaque fois qu’ils s’engueulaient, il suffisait toujours d’un échange passionné et sauvage sous la couette pour qu’ils se rabibochent alors… Ça pourrait peut-être fonctionner ici aussi non ? Purificación ne put se retenir et elle enchaîna les baisers, les accentuant et les approfondissant au fur et à mesure. Elle avait besoin de cet échange, elle avait besoin de lui, là, tout de suite, maintenant. Quand Ethan rompit leur baiser pour la fixer aussi intensément, l’Espagnole sentit ses joues rougir légèrement. Les lèvres entrouvertes et les yeux un peu embrumés par ces baisers, Purificación le suppliait presque du regard pour qu’il revienne l’embrasser. Encore et encore.

Alors quand il s’exécuta, l’Espagnole passa ses bras autour de son cou. Elle ne le lâcherait plus jamais, elle se le promettait ! Elle était tellement soulagée et tellement heureuse de le retrouver… Purificación se sentit frémir sous les doigts d’Ethan qui caressaient la peau de son ventre, lâchant un soupire chaud. Elle en voulait plus, encore plus. Mais le baiser se rompit à nouveau et l’Espagnole fixa l’inspecteur qui venait de poser son front contre le sien, toujours dans l’attente qu’ils poursuivent leur réconciliation sauf que… Purificación sentit ses sourcils se froncer alors qu’elle laissait des grognements de frustration passer ses lèvres.

« Connard… »

Elle était vexée comme un pou qu’il se soit arrêté en si bon chemin ! Mais même si elle était vraiment frustrée de ne pas pouvoir profiter d’une plus grande proximité avec lui, Purificación savait qu’il avait bien fait de tout stopper. Ils étaient dans un hôpital, n’importe qui pouvait débarquer… Pourtant, ça n’empêchait pas l’Espagnole d’être déçue et de faire une moue boudeuse de gosse à qui on aurait pris son jouet préféré des mains. Elle se poussa quand même pour le laisser s’allonger à ses côtés, ne perdant pas une seconde de plus pour venir se blottir contre lui tout en prenant soin de ne pas trop toucher les endroits où il était blessé. Purificación ferma les yeux, emplissant ses narines de son odeur, un sourire étirant doucement ses lèvres. C’était vraiment ici qu’elle était le mieux, ici qu’elle se sentait chez elle. L’Espagnole ronronna sous ces doigts qui continuaient de caresser sa peau avant qu’elle ne fronce les sourcils aux mots de son petit-ami. Elle se recula un peu pour le fixer.

« C’est de ta faute. Si t’étais un prince charmant un peu moins cheap, je suis sûre que je me serais réveillée avant ! Et puis, y’aura plus jamais de prochaines fois. »

Plus jamais. Plus jamais elle ne laisserait quelqu’un les séparer ni quelqu’un lui faire du mal. Purificación fixa son visage, caressant sa joue avant de glisser jusqu’à son cou, son index s’arrêtant sur une de ces fameuses paillettes, ce qui la fit pouffer.

« Je suis pas persuadée que tu sois pressé que je revienne péter des paillettes dans ton lit à ma sortie de l’hôpital. »

Purificación revint gratouiller ses cheveux, un sourire sur ses lèvres alors qu’elle posait sa tête contre son torse. Elle aurait pu rester de longues heures comme ça, juste dans ses bras, mais Carmen avait décidé de mettre fin à ces retrouvailles houleuses. Forcément, elle avait veillé au grain et était restée à écouter à la porte (elle s’inquiétait pour sa fille, c’était une raison suffisante pour faire sa fouine !), donc quand la tempête s’était calmée, elle avait décidé d’entrer, heureuse de voir qu’elle avait toujours une chance d’espérer de magnifiques petits-enfants avec d’aussi beaux yeux que ceux d’Ethan. Et, avec elle, suivit tout le reste de la famille avec l’oncle, Nathan et les parents de l’inspecteur. Purificación maudit un peu sa tante pour le coup, déçue de ne pas pouvoir profiter davantage de ce moment de tendresse avec Ethan mais… Elle était quand même super heureuse de retrouver tout le monde. Bon… Le hic, c’était qu’elle se serait quand même bien passée de rencontrer les parents de son petit-ami dans ces conditions...


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