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La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru]

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Invité
Anonymous
La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Lun 18 Fév - 18:45

Comme chaque dimanche, Toru regardait les demandes de mission en sirotant une bière sur son canapé-lit. Il n'avait pas spécialement envie de travailler cette semaine. Ils prévoyaient un temps mitigé et une température plutôt basse. En somme, il allait faire moche et l'idée de travailler en extérieur lui gelait déjà les couilles, à défaut de les lui casser.

Parmi la pile de livraisons longue distance, aux contenus douteux la plupart du temps, et les petits travaux de réparation qui n'en finissaient jamais, il reconnut un nom familier. S'il avait la mémoire des visages, il avait du mal à se souvenir des noms, bien qu'il fasse des efforts pour ses clients. Il se gratta les bourses puis la tête. La réponse lui apparut dans un éclair de lucidité :

« Hey ! Mais c'est le monsieur de la plage ! On avait bu une bière ensemble une fois. J'avais réparé un de ses frigos, il me semble. »

Ouais, la solitude ne lui réussissait pas. Il parlait de plus en plus à lui-même. Est-ce qu'il commençait à vieillir ? Ce n'était pas une excellente nouvelle ça. Cette prise de conscience le motiva à sortir. Il enfila une tenue de sport puis ses baskets avant de partir. Il irait à pied jusqu'au magasin pour savoir de quoi Monsieur Tanaka avait besoin.

La boutique de Monsieur Tanaka tournait mieux aux beaux jours. Il vendait les plus belles bouées de la plage et beaucoup de glaces différentes. Toru y avait passé un moment l'été passé. Il avait religieusement goûté chaque parfum et rendu-compte au propriétaire. En hiver, elle ressemblait à n'importe quel konbini. Toru entra et chercha le vieux monsieur. Il le trouva en train de ranger des bouteilles au réfrigérateur.

« Tanaka-san ! J'ai vu que vous cherchiez quelqu'un. Vous avez des ennuis ?
- Oh ! C'est vous, Konoe-san ! Non, non, aucun souci. Je cherche juste quelqu'un le temps d'aller au mariage de ma fille.
- Celle qui habite dans la province d'Akita ? Elle étudie toujours les lacs de montagne ?
- Oui, je pars toute une semaine pour rencontrer son fiancé et visiter sa maison. »

Monsieur Tanaka raconta toute l'histoire de sa fille à Toru, avec une grande fierté. Pour passer le temps, l'homme à tout faire l'aida à mettre en rayon les produits pour la fin de journée. En finalité, Tanaka lui proposa de garder la boutique. Il préférait la laisser à un homme d'affaire sérieux plutôt qu'à son petit fils paresseux. Se connaissant, Toru retint un rire. Pas sûr qu'il soit moins paresseux que le gamin, mais bon, ça lui ferait une occupation pour la semaine et bloquerait tout autre dossier. Ce qui était parfait. Ils conclurent l'affaire en signant un bout de papier puis burent un thé ensemble. Toru salua Tanaka et lui promit de se présenter le lendemain à la première heure pour prendre ses fonctions à la boutique.

Chose dite chose faite, Toru se présenta à la première heure au magasin le lundi matin et enregistra très sérieusement les consignes de Monsieur Tanaka. Quand le vieil homme lui eut transmis tous ses conseils, Toru lui souhaita bon voyage et commença par boire un thé bien corsé. Ensuite, il commença à travailler. Il ouvrirait respectueusement la boutique tous les jours à 06h00. Toru pourrait bien être régulier dans ses habitudes au moins une semaine. Il se reposerait la semaine suivant en partant camper dans la montagne.

***

Le premier jour, vers neuf heures, un petit gars à lunettes et grande salopette, comme on pouvait en voir dans les magasines, passa la porte et vint directement lui parler pour le prévenir qu'un événement aurait lieu sur la plage plusieurs jours dans la semaine et que cela pourrait perturber son commerce. Le gars s'excusa d'avance puis s'en alla. Toru soupira. C'était bien sa veine ! Lui qui pensait avoir accepté un job tranquille, il allait voir passer des stars et leur cortège de fans. Joie !

Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
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Age : 28
Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Mar 19 Fév - 12:43

Purificación avait encore beaucoup de mal à réaliser qu’une grosse page s’était tournée dans sa vie. Elle qui, d’ordinaire, partageait son temps entre son travail de mannequin et ses études de psychologie, elle n’en revenait toujours pas d’avoir été diplômée de l’université Seiei. L’Espagnole était à la fois heureuse et un peu mélancolique. Ça faisait 8 ans déjà qu’elle était arrivée au Japon, 8 ans qu’elle avait passés à étudier malgré deux années de flottement pour sa familiarisation avec le pays et sa langue, puis à cause de son travail. Ses journées continuaient d’être très chargées malgré tout, mais elle devait avouer que les cours lui manquaient. Un peu. Purificación ne pouvait tout de même pas s’empêcher d’être fière d’avoir réussi dans ses études, surtout depuis qu’elle était retournée passer quelques jours à Grenade, chez sa tante. La voir si heureuse pour elle l’avait regonflée à bloc et ça parvenait à lui donner encore un peu plus confiance en elle. Comme quoi, quand on se donnait vraiment les moyens, on pouvait réussir à déplacer des montagnes !

Mais même avec son diplôme de psychologie en poche, Purificación ne se sentait pas encore prête à sauter le pas et à devenir psychologue à temps plein. Son boulot de mannequin la passionnait vraiment et elle voulait en profiter à fond. Elle savait bien qu’au fil du temps, son beau visage et son corps de rêve allaient moins attirer le regard. Si elle arrivait un jour à avoir un ou même plusieurs enfants, elle dirait très certainement adieu à ce métier qui lui avait permis de remonter la pente lorsqu’elle était encore adolescente. Purificación préférait donc en profiter le plus possible, jusqu’à ce qu’on la remercie définitivement pour son travail. Et ce n’était pas pour tout de suite, puisque le matin-même, le portable de l’Espagnole avait sonné pour la prévenir que le prochain shooting se ferait en plein air. Apparemment, un grand couturier, qui voulait lancer une collection de robes de flamenco, avait absolument tenu à ce que ce soit Purificación qui porte ses créations pour quelques clichés. Et forcément, la brune n’avait pas pu refuser. Elle adorait tellement cette danse !

Cette nouvelle avait réussi à la mettre de très bonne humeur dès son réveil, ce qui était chose rare quand on connaissait bien l’Espagnole et son amour inconditionnel pour son lit. Après 2 cafés bien corsés et une bonne douche, Purificación s’était rendue à son studio photo, impatiente de rencontrer ce créateur, mais aussi, et surtout, de pouvoir essayer sa fameuse robe. Et quand on la lui présenta, l’Espagnole tomba aussitôt amoureuse. Cette robe d’un rouge vif était absolument sublime ! Et cette traine immense… La brune s’empressa de la prendre dans ses bras, demandant avec un large sourire où aurait lieu le fameux shooting. Son sourire ne fit que s’agrandir quand on lui annonça qu’ils avaient rendez-vous à la plage de la banlieue d’Enkou. Elle qui adorait la mer et la plage… Il n’en fallait pas plus pour la mettre d’excellente humeur !

Ce fut donc avec un sourire qui ne la quittait plus que la demoiselle se laissa coiffer, maquiller et habiller. La matière était si légère que Purificación avait l’impression de ne plus faire qu’un avec cette robe qu’elle s’amusait à faire virevolter. L’heure fatidique arriva finalement et l’Espagnole essaya de garder son calme alors qu’ils installaient tout le matériel sur la plage. Les conditions étaient idéales mais… Ils n’auraient pas pu attendre qu’il fasse un peu plus chaud pour lui demander de se mettre en robe, en bord de mer ? Elle allait choper la mort avec leurs idées à la noix ! En plus, la plage était bondée malgré ce soleil un peu timide ! Quoi qu’il en soit, l’après-midi passa à toute vitesse, Purificación s’amusant vraiment comme une folle avec sa magnifique robe, dansant pieds nus dans le sable, au rythme de la musique qui sortait des enceintes. Sa danse était passionnée, témoignant bien de son caractère fougueux, ses pieds envoyant valser sa longue traîne avec grâce et force. Et finalement, après plusieurs heures, l’équipe commença à remballer ses affaires. On proposa à Purificación de se changer dans le van, histoire de ne pas abîmer cette magnifique robe.

Le créateur était vraiment ravi de la performance de l’Espagnole, lui lâchant même qu’elle pouvait garder sa création en signe de remerciement pour toute la passion dont elle avait fait preuve. Purificación jubilait comme une gamine devant ses premières poupées, se dépêchant de se changer pour passer des vêtements plus discrets et, surtout, qui cachaient ses bras et ses jambes. Elle n’avait pas eu d’autre choix que de dévoiler ces parties de son corps pendant son shooting, mais maintenant qu’elle avait fini de travailler, elle ne voulait pas que d’autres yeux se posent sur ses cicatrices. Purificación enfila donc un jean slim noir, un petit haut gris léger sans manches qu’elle surmonta d’une veste plus épaisse de couleur noire, ornée de fleurs brodées. Elle attrapa ensuite des chaussures à talons, noires elles aussi, qui lui faisaient gagner pas loin de 10 centimètres. Fin prête, elle sortit du van. Tout était presque ramassé et on lui proposa d’aller boire un petit café tous ensemble pour bien terminer la journée de travail.

Purificación suivit le mouvement, discuta joyeusement avec ses collègues devant son café bien noir, avant que tout le monde ne commence à partir. Le soleil tombait doucement sur l’horizon, signe que la nuit approchait inexorablement. L’Espagnole savait qu’Ethan travaillait jusqu’à tard le soir-même et qu’il avait demandé à quelqu’un d’aller chercher Nathan à l’école. Elle savait aussi qu’elle allait devoir manger seule le soir-même. Du coup, comme elle était à côté d’une épicerie, après avoir salué tout le monde, elle décida d’aller y faire un tour. Avec toutes ces émotions, cette musique, cette danse et le fait d’avoir conversé en espagnol une bonne partie de la journée avec le créateur, Purificación mourrait d’envie de se cuisiner une tortilla. Et comme il lui manquait la moitié des ingrédients, elle était obligée de passer par la case courses. Entrant dans l’épicerie, elle salua poliment l'employé qu'elle vit du coin de l’œil avant d’avancer dans les rayons en flânant. Elle flânait même tellement, sans regarder où elle marchait, qu’elle ne vit pas cette magnifique tâche sur le sol. Plusieurs boîtes d’œufs y gisaient et… ce qui devait arriver arriva.

« Putain de merde ! C’est quoi ce magasin d’incompétents ! »

Purificación avait fortement râlé en espagnol. Son pied avait glissé sur les œufs qui s’étaient cassés sur le sol, avant qu’elle ne s’emmêle les pinceaux dans les boîtes qui y gisaient également. Résultat, elle avait voulu se rattraper aux étagères en sentant qu’elle allait se ramasser, mais sa tentative fut vaine. Elle avait les fesses dans les œufs cassés et, comme si ça ne suffisait pas, elle avait fait tomber quelques boîtes dans sa chute. Sa tenue était bonne à mettre à laver entre son pantalon et son petit haut qui avaient souffert de l’attaque surprise de quelques autres boîtes d’œufs. Purificación avait perdu toute sa bonne humeur, elle collait, et elle était vraiment furax. Ses yeux sombres se posèrent alors sur l'homme qu'elle avait salué un peu plus tôt, le pointant du doigt, les sourcils froncés.

« Vous ! Amenez vos fesses ici et aidez-moi ! Vous êtes payé à rien foutre ou quoi ? Vous êtes au courant que ça se nettoie le sol d’un magasin ? Si vous faisiez bien votre boulot, y’aurait pas d’accidents comme ça ! »

Là, Purificación avait opté pour le japonais. Elle n’était pas polie et pas aimable du tout, mais merde ! Elle avait mal aux fesses et elle était dégueulasse ! Ce n’était quand même pas sa faute si les employés de cette épicerie n’avaient pas eu la bonne idée de nettoyer leur magasin après cette chute d’œufs !

Invité
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Mar 19 Fév - 20:33

À quelques minutes de la fermeture, un gamin d'une dizaine d'années glissa sur sa serviette mouillée dans l'allée où se trouvait la cage à œufs. Toru soupira en entendant le bruit de chute puis la casse. Dans un si petit magasin, les accidents étaient vite localisés. Il se pointa derrière le gosse qui tentait une fuite en douce. Toru lui fit les gros yeux, les poings sur les hanches. Le gamin changea de couleur et s'excusa en prenant ses jambes à son cou. Dans un nouveau soupir, l'homme à tout faire secoua la tête et se rendit sur les lieux du crash.

« Eh ! Merde ! »

Les œufs, c'est chiant à nettoyer. Ça colle et ça pue. Si encore il n'y avait eu qu'une seule boîte, il aurait pu réglé ça avec un bout de chiffon et un peu de sel. Mais là ! C'était une mare jaune et translucide qui s'étalait par terre. Une vraie galère de dernière minute ! Le genre de choses qui ne pouvait arriver qu'à lui.

Qu'à cela ne tienne, il rentrerait juste un peu plus tard s'il faisait chauffer l'eau maintenant. Il se rendit donc dans l'arrière boutique pour récupérer le seau de nettoyage et mettre de l'eau à chauffer dans la bouilloire. Il prit ensuite un bidon de lave-sol et le passa en caisse.

C'est à ce moment-là qu'une cliente entra. Elle le salua, il lui répondit à mi-voix. Toru oublia de la prévenir pour la flaque, mais il se dit qu'un truc pareil ne pouvait pas se rater, donc il retourna derrière chercher le seau, y versa l'eau bouillante puis le nettoyant. En revenant dans le magasin, il entendit les jurons en espagnol et soupira.

Qui était assez con pour ne pas voir une flaque d’œuf par terre ? Ça prenait la largeur de l'allée et c'était jaune vif sur un carrelage blanc. Un aveugle à la rigueur, mais Toru n'y pensait pas. La fille qui était entrée n'avait ni canne ni accompagnateur. Dans un cas comme dans l'autre cela ne correspondait pas au schéma classique d'une handicapée. Donc, la fille n'avait aucune excuse autre qu'une stupidité profonde. Il s'arrêta sur cette idée et s'en alla affronter l'imprudente.

Le seau dans une main, un balais brosse et une serpillière dans l'autre, Toru arriva au bout de l'allée concernée par l'incident. Il eut du mal à ne pas sourire en voyant la donzelle couverte d’œufs. Son rictus amusé disparut instantanément quand il se demanda comment il expliquerait cela à Monsieur Tanaka. Sa première idée fut de payer le nombre de boites cassées pour faire croire qu'elles avaient été vendue. Ce serait de l'argent jeté par les fenêtres, mais il valait mieux ça que...

Il s'interrompit dans son raisonnement en entendant les reproches de la cliente. Toru souffla comme un taureau par les narines puis avança à sa rencontre en essayant de ne pas se montrer trop agressif. Il ne chercha pas à parler étranger, il se contenta de sa langue maternelle.

« Elle va se calmer la princesse d'Espagne ?! »

Finalement, il oublia l'idée d'être aimable avec elle et continua puisqu'il était lancé.

« J'allais le faire, ça vient d'arrivé. Alors elle ferme son clapet la cruchâsse et elle se dresse que je puisse faire mon travail ! Je vais pas m'excuser pour elle, non mais ! »

Il la poussa avec son balais avant de commencer à verser l'eau chaude sur la flaque. Toru espérait qu'elle se lèverait rapidement afin qu'il puisse asperger le sol. Il n'avait pas non plus envie de l'ébouillanter. Mais il le ferait si elle ne bougeait pas son cul, la mignonne.

Mais non il n'est pas énervé. Il s'agite, c'est tout. Il lui jeta un regard méchant. Si elle pouvait partir drapée dans sa dignité bafouée ce serait parfait.

Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Ven 22 Fév - 17:52

Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Il fallait dire que Purificación avait souvent cette tendance à ne pas calculer les gens. Si elle avait pris la peine de saluer l’employé de cette petite supérette, elle n’avait en revanche pas daigné lui accorder plus d’attention que nécessaire. Si elle l’avait fait, elle aurait sans doute remarqué le bidon qu’il se trimballait pour faire un peu de nettoyage. Si elle l’avait fait, l’Espagnole aurait peut-être pu se dire qu’il fallait faire un peu attention où elle mettait les pieds, parce que ça pouvait signifier qu’un accident avait eu lieu ou qu’il venait de nettoyer quelque part et que, donc, le sol pouvait potentiellement être glissant. Mais Purificación avait été fidèle à elle-même, perdue dans ses pensées et le regard toujours levé droit devant elle. Elle avait passé bien trop d’années à fixer le sol après tout ! Mais pour le coup, ça lui aurait évité une belle chute !

Forcément, les premiers sons qui franchirent les lèvres de Purificación furent de beaux jurons en espagnol. Elle avait mal au cul et elle était dégueulasse ! Il y avait de quoi la mettre hors d’elle ! Alors, forcément, quand l’employé réapparut dans son champ de vision, l’Espagnole passa clairement ses nerfs sur lui, lui intimant de venir l’aider en pauvre bon à rien qu’il était. Il n’aurait pas pu la nettoyer avant cette flaque d’œufs ? Purificación lui lançait son regard le plus noir et, si elle avait eu de superpouvoirs, nul doute qu’elle aurait réussi à mettre le feu au haut de cet employé rien qu’en le fixant aussi intensément. Mais contrairement au commun des mortels, l’homme ne sembla pas prendre peur. Il ne s’excusa pas non plus, affichant un petit rictus moqueur. Oh. Pu. Tain. Elle allait lui planter ses ongles dans les joues et les lui ouvrir en deux pour lui donner une vraie raison de sourire ! Mais Purificación sentit son cœur louper un battement sous la surprise quand l’inconnu avança d’un pas brusque vers elle. Merde ! Il… Il allait la frapper ?

L’Espagnole sentit qu’elle avait du mal à déglutir alors qu’elle continuait à fixer l’homme en restant le plus imperturbable possible. Mais quand l’employé ouvrit la bouche pour incendier la demoiselle, la petite peur qu’elle avait ressentie s’envola aussitôt. Non, elle ne pouvait pas avoir peur, elle était bien trop énervée pour ressentir quoi que ce soit d’autre là ! « Princesse d’Espagne » ? Alors, il connaissait un peu l’espagnol ? Non, en fait, elle s’en tapait. Le truc qui l’avait complètement fait sortir de ses gonds, c’était le ton qu’il avait employé et ce « cruchâsse » qu’il venait allègrement de lui balancer. Et le pire, c’est qu’il ne s’arrêta pas en si bon chemin, commençant même à la pousser avec son balai. Purificación planta son regard sur ce balai, ayant arrêté de respirer tellement elle était énervée et choquée qu’on ose la traiter de cette façon. Et il commençait à verser l’eau bouillante par terre en plus, l’enfoiré !

« Vous savez à qui vous vous adressez putain ? J’vais vous faire virer ! »

Oui, elle en avait certainement le pouvoir. Décalant ses jambes pour ne pas finir par avoir les fesses complètement mouillées (et brûlées), Purificación agrippa fermement le manche du balai de l’homme, continuant de le fixer avec son regard noir.

« Vous avez un grain dans la tête ou quoi ? En plus d’être complètement incompétent, vous essayez ouvertement de blesser une cliente ? J’me suis fait mal en tombant putain, alors aidez-moi ! Sinon j’vais vous enfoncer ce balai tellement profondément dans votre cul qu’il ressortira par votre bouche ! »

Purificación avait vraiment une façon de parler qui tranchait complètement avec son physique quand elle était énervée. Et son problème, c’était qu’elle ne savait pas se taire ni s’arrêter. Elle ne voulait pas qu’on ait le dessus sur elle, elle avait horreur de ça. Ethan allait certainement lui passer un sacré savon quand elle rentrerait et qu’elle lui raconterait son expédition dans cette supérette du quartier Enkou mais… Elle n’y pouvait rien ! C’était lui qui venait de la traiter de cruchâsse !

Quoi qu’il en soit, Purificación n’avait pas menti. Elle s’était vraiment fait mal en tombant et elle n’avait juste pas la force de réussir à se redresser, pas après une journée aussi harassante. Elle tendit alors sa main de libre vers l’employé pour qu’il l’aide, son regard noir rivé sur lui et son autre main tenant toujours aussi fermement le manche du balai. S’il voulait qu’elle débarrasse le plancher, il n’avait qu’à faire preuve d’un minimum de savoir-vivre !

Invité
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Mer 27 Fév - 8:52

Toru n'était pas le moins du monde impressionné par les coups d’œil véhéments de la grande brune. Il n'en avait clairement rien à carrer de son pedigree de belle jument ! Il voulait juste faire son boulot et rentrer chez lui, mater un film et boire de la bière à bon prix. C'était sa faute peut-être si la fille avait fait un vol plané monumental ? Il n'avait peut-être pas été des plus réactif mais il fallait être aveugle pour ne pas voir la flaque !

Et la voilà qui montait sur ses grands chevaux à présent ! Il avait bien fait de la comparer à cet animal qui pouvait se montrer aussi têtu qu'une vieille bourrique.

Toru s'immobilisa, cessant de verser l'eau chaude. Elle allait vraiment pousser un scandale ? Maintenant ? La teigne ! Il soupira profondément, ouvertement fatigué d'avance de faire face à un tel comportement. L'homme à tout faire ne pouvait pas se montrer plus nonchalant et je-m'en-foutiste. Bien sûr ce n'était qu'une façade. En cas de besoin, il s'activerait automatiquement. Il passerait du mode OURS MAL LECHE au mode GUEPARD AGUERRI.

Elle s'accrocha fermement au balais et le menaça de le faire virer. Cela le fit pouffer. Puis il se mit à rire et s'accroupit pour se mettre à sa hauteur, comme s'il s'adressait à une enfant en bas âge.

« Mais j'en ai rien à foutre ! C'est un petit boulot comme un autre. Appelle qui tu veux ma petite princesse, tu auras juste l'air encore plus ridicule. »

Un instant, Toru eut envie de la prendre en photo. Si elle était si connue que ça par certaines personnes d'un certain milieu, il y avait peut-être moyen de la faire chanter ou de lui fermer sa grande bouche. Oui ! C'était une bonne idée. Il l'adorait même.

Elle recommença à l'insulter. Il en profita pour faire la sourde oreille et sortir son téléphone. Il ouvrit d'un geste l'appareil numérique et prit plusieurs clichés de la demoiselle en train de l'injurier toujours couverte d’œuf et dans un piteux état, barbotant dans sa flaque gélatineuse. D'autant plus que celle-ci commençait à sentir. Cela ne se verrait pas sur les photos à moins d'y ajouter quelques stickers et emoji amusant.

Ce fut à retardement que Toru aperçut la main tendu de la princesse d'Espagne. Son comportement était ridiculement outrancier. Il sourit d'un air condescendant et se redressa sans lâcher son balais ni la sirène accrochée à son extrémité.

« Pourquoi je vous aiderais ? Vous paraissez être quelqu'un de très important. Appelez donc à l'aide si ça vous chante. Ou demandez-moi gentiment et peut-être que je vous aiderai. »

Il rangea correctement son téléphone et attendit que la furie prenne son envol ou baisse les armes. Il feignit de s'examiner les ongles tout en la zieutant de temps en temps pour surveiller ce qu'elle allait faire. Il se tenait droit et fier tout en tenant toujours son balais. Ils avaient clairement l'air aussi ridicules l'un que l'autre, bien que la pauvre cliente en tienne une sacrée couche dans tous les sens du terme. Toru s'en fichait lui, mais la demoiselle l'accepterait-elle de son splendide piédestal d’œufs en train de pourrir ?
Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Ven 1 Mar - 17:47

Y’avait pas à dire, Purificación avait vraiment horreur quand on lui tenait tête. Pourquoi ce connard ne pouvait-il pas s’écraser comme tous les autres en sentant son regard noir le transpercer ? En entendant ses paroles acerbes ? L’Espagnole aimait avoir le dessus, elle aimait avoir raison, c’était une vraie dominatrice dans l’âme. Alors, forcément, quand on lui offrait autant de résistance, elle avait du mal à se calmer. Et puis, à se retrouver dans cette situation, elle avait presque une impression de déjà-vu. Cet employé incompétent était vraiment aussi con que son petit-ami ! C’était presque sûr qu’ils s’entendraient bien tous les deux !

Purificación fronça encore plus les sourcils en le voyant s’accroupir pour se retrouver à sa hauteur après qu’elle l’ait menacé de le faire virer. Il venait de rire en plus, l’enfoiré… Maintenant que son visage était plus proche du sien, l’Espagnole avait bien envie d’enfoncer ses ongles dans ses yeux ! En tout cas, sa réplique laissa le mannequin sans argument valable à lancer en retour. Il se foutait de se faire virer, c’était un petit boulot comme un autre… Et Purificación n’avait certainement pas envie d’avoir l’air encore plus ridicule qu’à cet instant précis. Du coup, elle préféra reprendre ses douces insultes à son encontre, insultes qui se firent plus virulentes alors qu’elle le voyait sortir son téléphone pour prendre des photos, faisant écarquiller les beaux yeux sombres de la jeune femme.

« HEY ! Vous faites quoi là ? ARRÊTEZ ! Donnez-moi ça et effacez tout ! Putain, j’ai jamais vu un connard pareil ! »

Non ! Non, non, non ! Il pouvait pas garder ces photos d’elle ! Gigotant un peu dans sa marre jaune qui commençait à doucement sentir de plus en plus mauvais, Purificación essaya de lui prendre son portable des mains, mais sa tentative fut vaine. Bon, il fallait opter pour une autre approche… Elle lui tendit donc sa main pour qu’il l’aide à se lever, mais en bel enfoiré qu’il était, il ne semblait vraiment pas décidé à lui apporter son soutien, se relevant pour mieux la toiser avec un sourire. Lui demander gentiment ? Rhaaaaa ! MAIS MERDEUH ! Purificación avait envie de se venger tellement fort ! De lui faire regretter ce sourire narquois qui étirait ses lèvres… Son cerveau tournait à vive allure pour essayer de trouver un moyen de se lever ET de se venger.

« Ça vous suffit pas que je vous tende ma main pour que vous m’aidiez, sérieusement ? Vous attendez quoi ? Que je vous fasse une courbette et un beau sourire ? Une moue suppliante ? Merde, putain… J’suis tombée à cause de VOS œufs alors mettez-y un peu du vôtre ! »

Purificación insistait en secouant sa main vers lui afin qu’il s’en saisisse. En vrai, elle avait super mal aux fesses et elle n’était même pas sûre de pouvoir vraiment tenir debout. En tout cas, elle ne comptait pas lâcher ce balai qu’il tenait et elle était même prête à se hisser dessus pour réussir à l’atteindre et se relever. L’Espagnole avait une foutue fierté TRÈS mal placée, mais elle comprenait très bien qu’ils étaient dans une impasse. Avec deux caractères de merde comme ça, aucun des deux n’allait lâcher, c’était certain… Purificación soupira donc et fixa la main qu’elle lui tendait.

« S’il-vous-plaît. »

On sentait bien que ça avait été difficile à dire, mais l’homme ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir fait d’effort, ni de pas vers lui. Non, parce que là, Purificación était un peu obligée de s’incliner, parce que la seule autre option qui lui était venue en tête consistait à faire la morte par terre pour l’empêcher de nettoyer. Mais ça la tentait quand même moyen de barboter dans ces œufs !

Invité
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Sam 2 Mar - 22:11

Toru était sûr que le coup du téléphone ne lui plairait pas. Ce fut un réelle délice de la prendre en photo. Les arrêts sur image étaient splendides. Un instant, il se demanda si cela pouvait lui rapporter beaucoup. Pas forcément au Japon. Le pays était trop droit et trop fermé. Rien ne t'empêchait de le faire, mais les conséquences par la suite pouvait rapidement prendre des proportions incroyables. Par dessus tout, Toru avait la flemme de chercher les réseaux souterrains amateurs de ce genre de clichés. Toutefois, les paparazzis américains ou européens ne cracheraient pas dessus. De vrais charognards pour bien moins que ça. Un nouveau ricanement lui échappa.

Avec précautions, Toru resta hors de portée de la demoiselle, avec assez de facilité vu le gabarit de la donzelle, jusqu'à prendre la bonne opportunité afin de ranger l'appareil sans dommages. Son tablier eut moins de chance. Il fut rapidement barbouillé d'oeuf et aussi puant que la cliente, Ce qui l'obligerait à le laver à la main ou à lancer une machine, puis un sèche-linge et cela devenait problématique.

La laverie au meilleur rapport qualité prix était à côté du garage, autant dit, pas du tout à côté de chez lui. Malgré l'efficacité des services de transports en prenant en compte la fin de son service, le temps du trajet et celui des machines, Toru ne serait pas rentré chez lui avant deux ou trois heures du matin parce qu'il n'y aurait plus de bus, ni de train pour le ramener. La poisse ! Il commençait à vraiment avoir une dent contre elle.

Pendant qu'il attendait qu'elle se décide pour la suite, Toru pensait à tout cela. Il évaluait les options et calculait au centime près quelle option serait la meilleure. Avec ses petits boulots, il avait visité pas mal de petites boutiques pour de minimes réparations. Grâce à cela, il avait repéré les lieux, les tarifs et le service. Il savait quels lieux fréquenter et ceux à éviter.

Après les insultes, la jeune femme passa aux reproches. Interrompu dans ses pensées, Toru baissa un regard à peine intéressé à ses paroles. La situation traînait en longueur et l'homme à tout faire s'agaçait gentiment. Elle pouvait blablater autant qu'elle le voulait, la princesse d'Espagne, il lui tendait sa mauvaise oreille. Celle-ci commençait à siffler. Ainsi, il ne l'entendait qu'à moitié et ce n'était qu'à moitié volontaire.

Quand elle céda enfin du terrain, Toru récupéra une feuille d'essuie-tout, la cala dans la main tendue pour ne pas se salir puis l'attrapa fermement pour la tirer vers le haut et la remettre sur ses jambes,. Ce fut tellement facile, elle était grande mais toute fine.

"Voilà... C'était pas si compliqué."

Oui, il se permettait la remarque. Juste par sadisme. Même si elle avait demandé avec ce qu'elle avait de gentil probablement. Il ne voyait pas de raison de la laisser plus longtemps dans sa mare jaunâtre et gélatineuse. Ni de la garder tout court dans le magasin parce qu'elle avait raison sur un point depuis le début la demoiselle : il était responsable d'elle parce qu'elle était une cliente.

D'où sa demande suivante :
"Déshabillez-vous."

Ouais, comme ça sans explication sans rien. Parce que ce serait amusant de la voir réagir. D'autant plus qu'il y avait peu de chance qu'elle réagisse de façon kawaii ! Hystérique plus probablement. Quoi qu'il en soit, Toru s'attendait à se faire traiter de pervers. Qu'à cela ne tienne, il fallait bien faire avancer l'affaire.

Sans épiloguer, il lâcha le balais et reprit le seau pour verser son contenu par terre avant que tout soit sec et encore plus casse-pied à nettoyer. Il lui avait principalement demandé de retirer ses vêtements afin de lui en prêter des secs, même s'il n'avait que sa tenue de sport à lui proposer. Et propre s'il vous plait !
Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Lun 4 Mar - 15:59

C’était quoi ce ricanement qu’il avait lâché là ? Purificación le sentait vraiment très, très mal… Il ne savait certainement pas qui elle était, mais si jamais il avait la fausse bonne idée d’envoyer les photos qu’il venait de prendre d’elle à des magazines people, nul doute que les rédacteurs, eux, la reconnaîtraient plus que facilement ! Il n’y avait pas forcément besoin de s’intéresser à la mode pour savoir que le mannequin était mondialement connu. Il suffisait d’avoir la télé et de prendre le temps de regarder certaines pubs, notamment celles de Chanel. Mais elle avait beau vociférer tout son saoul, l’employé ne semblait absolument pas s’en inquiéter. Purificación avait réussi à lui foutre de l’œuf dessus, mais c’était encore une bien maigre compensation quand on voyait l’état dans lequel elle se trouvait ! Et voyant que l’homme continuait à faire la sourde oreille, l’Espagnole décida de céder (tout en se disant que c’était pour mieux se venger), lui demandant presque poliment de l’aider en lui tendant toujours sa main. L’autre avait finalement quitté le manche du balai pour se poser sur le sol, afin de mieux réussir à se remettre debout.

Après que l’homme eut récupéré de l’essuie-tout, qu’il avait posé dans la main que lui tendait Purificación, l’Espagnole sentit un couinement passer ses lèvres sous la surprise. Mais quel bourrin ! Il l’avait tiré tellement fort qu’elle avait presque eu l’impression qu’elle allait finir par s’envoler ou que son bras allait s’arracher ! Il fallait dire qu’elle n’était pas bien grosse malgré sa grande taille ! Titubant un peu, Purificación se rattrapa « malencontreusement » sur l’employé, lui étalant encore un peu plus d’œuf sur son tablier. Se détachant de lui en grognant, se rendant compte que ses fesses étaient vraiment très douloureuses à cause de cette chute, Purificación trouva quand même bon de rester agrippée au tablier de cet employé plutôt qu’à une des étagères. Si c’était pour que son karma de merde fasse tomber encore plus de trucs sur elle, c’était pas la peine !

Mais alors que l’Espagnole allait mettre en œuvre sa vengeance en souriant malicieusement, la demande de l’homme la fit ouvrir de grands yeux. Se déshabiller ? Il lui demandait vraiment ça ? Bon, en temps normal, Purificación serait encore une fois sortie de ses gonds mais… Non, là, elle voulait juste retirer ces habits dégueulasses et prendre une bonne douche bien chaude. Prenant son air fier de princesse, le menton relevé, l’Espagnole se recula d’un ou deux pas pour laisser l’employé nettoyer le carnage.

« Je comptais pas rester avec des fringues aussi dégueulasses et collantes de toute façon. »

Mettant une de ses mains sur ses hanches, Purificación sentit son sourire de sale gosse étirer davantage ses lèvres alors qu’elle regardait l’homme finir de nettoyer la mare d’œuf sur le carrelage. Il avait presque fini et ne lui accordait plus d’attention, c’était le moment où jamais ! L’Espagnole fit alors mine de trébucher et vint se coller une nouvelle fois contre lui, suffisamment pour réussir à lui coller « malencontreusement » sa main, qu’elle avait au préalable bien frotté dans les œufs quand elle était encore au sol, sur la tronche de cet ours mal léché. Se reculant aussitôt, pour éviter tout accès de colère soudain, Purificación afficha une mine qui se voulait profondément désolée (elle jouait bien la comédie quand elle le voulait !).

« Oh ! Désolée ! Je ne pensais pas que j’aurais autant de mal à tenir debout ! »

Mais finalement, elle ne put se retenir de pouffer et de se mettre carrément à rire.

« Voilà ! Comme ça, on est quitte ! Bon, vous avez des vêtements dans votre boutique ou pas ? Que je puisse me changer… »

Purificación espérait vraiment que son geste n’allait pas la foutre définitivement dans la merde, mais, au moins, cet « accident » avait eu le mérite de la dérider. Elle était prête à ne plus râler et se montrer un peu plus agréable si l’employé jouait le jeu et ne faisait pas davantage le gros ronchon. Et puis, même si l’Espagnole était d’accord pour se déshabiller, elle ne comptait pas le faire dans le champ de vision de cet inconnu. Déjà qu’il avait pris des photos compromettantes d’elle, si en plus il découvrait que tout son corps étaient couvert de cicatrices… Il fallait vraiment que Purificación arrive à attraper son portable pour supprimer ces photos !

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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Lun 4 Mar - 19:24

Dès que Toru l'eut remise debout, il la récupéra dans ses bras. Elle avait glissé à coup sûr... Cela faisait un moment qu'il n'avait pas tenu de femme contre lui. Elle était si fine ! Mais quelle gourde ! Comment faisait-elle pour marcher de façon générale si elle n'était même pas capable de tenir sur ses jambes ? Il gronda comme le vieil ours qu'il était et la stabilisa avant de la lâcher.

La princesse d'Espagne s'agrippa comme une moule à un rocher. Toru la fit lâcher prise sans grande délicatesse. Il n'était pas l'homme le plus patient en société et certainement pas le plus gentleman. Ce qui expliquait en grande partie son célibat.

Toru préféra lui demander de se déshabiller afin d'épargner son odorat. Il n'était pas le plus fin après avoir connu la poudre à canon, la poussière et la mort, mais il lui restait quelques perceptions. Il s'activa pendant ce temps-là. Ils n'allaient pas dormir ici tout de même ! Elle semblait partagé son avis. C'était plutôt une bonne chose. Même si elle aurait pu le dire sans prendre des airs de gamine pourrie gâtée. Ou de gamine tout court. Cette fille avait un truc dans le regard. Elle n'était pas aussi innocente qu'elle le paraissait. Ou alors il était juste fatigué par sa journée et les néons jouaient bizarrement sur les pupilles de la princesse à la couronne d'omelette crue.

Tout à son nettoyage, Toru lui tourna le dos quelques secondes sans se méfier. Quand il se redressa il se fit barbouiller la gueule par la demoiselle. L'ours céda aussitôt la place au guépard et les muscles de Toru se contractèrent prêt au combat. Elle avait bien fait de reculer.

Ou pas. Son cerveau passa en mode stratégie. Il évalua ses options et toutes les idées qui lui passèrent par la tête. Toru élimina toutes celles qui auraient pu poser des problèmes à Monsieur Tanaka. Ainsi, le meurtre, la séquestration, la torture instrumentalisée et le passage à tabac furent rayés de la liste mentale. Toru serra les poings en se forçant à ne pas répondre par la violence. Un événement de la sorte ne nécessitait pas de telles extrêmités. Même si ça lui aurait donné une bonne leçon !

La petite princesse se mit à pouffer de rire et Toru lui sourit en réponse. Un beau sourire de façade. En parfait japonais, Toru fit mine que ce n'était rien d'un simple geste de la main.

De façade, Toru semblait s'apaiser. Pourtant, intérieurement, il n'en resterait pas là. C'était devenu une question d'honneur personnel. Il s'en alla fermer la porte du magasin puis indiqua l'arrière de la boutique à la demoiselle. Toru évaluait toujours quelle serait la meilleure option pour qu'ils soient quittes comme elle le disait.

Le seau de nettoyage avec son mélange d'oeuf et d'eau sale ?
Non. Trop gentillet.
L'enfermer dans l'arrière-boutique jusqu'au lendemain ?
Pas de séquestration il avait dit.
Pas de séquestration, mais il pouvait l'attacher à un poteau dans la rue et...
Il irait direct en prison avec les relations de la demoiselle. Non. Il fallait trouver autre chose.

Toru aperçut une carte postale sur le mur avec la plage et la mer sur un champ de parasols. Toru attrapa le premier torchon venu et s'essuya les mains en se rendant dans l'arrière boutique. Il montra une étagère avec des vêtements oubliés, propres et pliés.

"Changez-vous. J'attends."

Il fit mine de sortir et attendit qu'elle lui tourne le dos. Dès qu'elle se détourna, il revint silencieusement dans son dos. Il lui bâillonna la bouche. D'une ficelle lui attacha les mains. En deux tours de bras, il la jeta sur son épaule comme un sac de ciment puis ouvrit la porte arrière. Toru regarda brièvement dans la ruelle puis il courut jusqu'à la mer et s'y jeta avec la princesse d'Espagne. Il la fit bien tremper. Comme un vêtement sale qu'on ferait tremper avant le lavage puis il la ramena sur le sable et lui retira ses contraintes.

"Elle se sent propre maintenant la princesse d'Espagne ?"
Purificación D. Velázquez
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Ven 8 Mar - 14:33

Décidément, ils étaient bien rares les hommes qui étaient aussi insensibles à son charme ! Même Ethan n’avait pas été aussi ours avec elle ! Mais qu’importe, maintenant qu’elle était debout, Purificación se contenta de lancer quelques nouveaux jurons dans sa langue natale quand l’employé lui fit lâcher prise sans aucun ménagement. Quelle brute, sérieux…

Mais l’Espagnole n’était pas du genre à se laisser gentiment marcher sur les pieds. Elle aimait répliquer, avoir le dernier mot, et elle aimait sans doute un peu trop s’attirer des ennuis. Quand ce n’était pas sa bouche qu’elle n’arrivait pas à garder fermée pour ne pas se retrouver dans des situations impossibles, c’était tout simplement son corps qu’elle ne pouvait pas garder immobile. Résultat, pendant que l’homme était en train de s’évertuer à nettoyer les dégâts causés par cette chute de boîtes d’œufs, Purificación revint à l’assaut et lui barbouilla généreusement le visage avec sa main toute poisseuse. Elle avait voulu garder son sérieux, mais s’était finalement mise à rire de bon cœur, se disant qu’au moins, comme ça, ils étaient quittes. Mais pour avoir vécu plusieurs années avec un père violent, l’Espagnole n’avait pas pu s’empêcher de sentir un petit haut-le-cœur la prendre quand ses yeux sombres se posèrent sur ces poings fermés. Ce simple geste la fit se reculer encore d’un pas ou deux, juste pour ne pas finir par se faire attraper si l’employé décidait d’élancer son bras vers elle.

Mais non, il se contenta de garder ses poings fermés et de sourire. Et même si Purificación n’avait pas obtenu son diplôme en psychologie, nul doute qu’elle aurait parfaitement compris que ce sourire n’était qu’un sourire de façade. Surtout vu comme il avait réagi depuis leur premier échange...

L’Espagnole se sentit ensuite déglutir difficilement quand l’homme ferma finalement la porte du magasin. Est-ce qu’il allait la séquestrer ? La violenter ? Purificación n’était clairement pas tranquille alors qu’il lui indiquait des vêtements pour se changer. Elle attendit d’être sûre qu’il soit parti et qu’il ne regardait pas pour se débarrasser de son sac à main et commencer à se changer. Mais à peine son sac toucha-t-il le sol qu’elle se sentit bousculée. Quelque chose vint se poser sur sa bouche alors qu’elle essayait de crier sous la surprise. Ce simple bâillon sortit de nulle part avait suffi à complètement effrayer la pauvre Espagnole qui essayait de crier, de se débattre, alors que tout son corps semblait lâcher sous son poids. Avant qu’elle ne comprenne ce qu’il se passait, ses mains se retrouvaient liées et elle se faisait soulever du sol. Des larmes emplirent aussitôt ses yeux alors qu’elle essayait toujours de se débattre et de hurler, en vain.

Purificación était franchement effrayée. Après s’être fait battre par ses parents, après cette agression un an auparavant dans une rue du quartier de Fuhou… Pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait tout simplement pas s’empêcher de l’ouvrir et de chercher la merde ? L’Espagnole s’en voulait vraiment beaucoup, et un nouveau cri se retrouva étouffé par son bâillon alors qu’elle sentait une humidité et une fraîcheur bien trop grandes la surprendre. En plus de flipper de se faire tuer par ce type, la voilà qui se retrouvait dans l’eau ! Elle n’en avait pas vraiment peur de base, mais étant donné que ses mains étaient liées et qu’elle ne savait pas nager… Ça suffit à l’achever et la faire pleurer de plus belle. Elle luttait autant qu’elle le pouvait pour ne pas que sa tête soit immergée, ayant énormément de mal à respirer normalement alors qu’elle priait tous les dieux de faire arrêter cet homme. Il avait beau la tenir fermement, Purificación était juste envahie par la peur.

Elle ne comprit vraiment que tout ce calvaire semblait terminé que quand l’homme la redéposa sur le sable et lui retira ses contraintes. Purificación était trempée, elle avait froid et elle était terrifiée. Mais là encore, son réflexe ne fut certainement pas le bon. Attrapant une bonne poignée de sable, elle la balança de toutes ses forces au visage de son bourreau.

« J’ai jamais vu quelqu’un d’aussi con de toute ma vie ! »

Son visage était aussi bien trempé par la mer que par ses larmes et son visage trahissait bien la peur effroyable qu’elle avait ressentie. La seule chose qui parvenait à lui remonter un peu le moral, c’était de se dire que le portable de ce type, où se trouvaient des photos un peu trop compromettantes, était toujours dans son pantalon et qu’il était foutu après leur baignade improvisée.

Et puis… Elle avait si froid ! On était en plein mois de février après tout ! Décidément, ce mois était vraiment maudit pour l’Espagnole… Purificación se frotta activement les bras, tremblant violemment alors qu’elle essayait de se redresser. Elle devait retourner jusqu’à cette supérette, récupérer son sac à main et… Non, elle ne pouvait pas appeler Ethan à la rescousse… Reniflant bruyamment, l’Espagnole lança son regard le plus noir possible à l’employé, malgré sa peur toujours bien présente.

« Vous êtes complètement malade putain… On est en plein mois de février ! J’espère que vous allez attraper la mort, putain de psychopathe ! »

Purificación sentit un sanglot la secouer à nouveau alors qu’elle tentait de le réprimer de toutes ses forces pour garder son air fier. Mais elle avait plutôt envie de pleurer un bon coup et d’avoir un bon gros câlin réconfortant. Elle devait rentrer… L’Espagnole posa une main dans le sable, balançant une nouvelle poignée sur son agresseur, avant de tenter de se mettre sur ses jambes qui tremblaient bien trop pour lui permettre d’être stable, surtout quand on voyait ses talons s’enfoncer dans le sable.

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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Lun 18 Mar - 14:41

La trempette terminée, Toru libéra la demoiselle et recula d'un pas. L'eau était vraiment fraîche et le petit vent du littoral fit courir un long frisson sur sa peau. Il ne lui faudrait pas longtemps pour grelotter aussi vivement qu'en Russie s'il restait planté là.

Aah... Les souvenirs... Le froid le transporta plusieurs années en arrière et son regard se perdit dans le vide. Les ghettos russes, les impacts de balles, les longues heures d'attentes dans la neige... Son corps se rappelait. Une balle dans la cuisse, une coupure sur la joue, la sensation de brûlure lié du gel sur ses lèvres...

D'autres impacts le ramenèrent aussitôt au présent. Il comprit après coup que ce qui l'avait touché était du sable. Il baissa les yeux sur la princesse d'Espagne et l'étudia dans la semi-obscurité. La lune éclairait une partie de la plage, le reste baignait dans la lumière jaune des lampadaires. Il distinguait néanmoins les rivières d'eaux salées qui dégoulinaient sur son visage. Elle pleurait certainement.

Toru faisait pleurer une fille pour la première fois depuis douze ans. C'était assez choquant pour être notifié. Il avait l'habitude de se faire insulter, c'était ridiculement dérisoire de s'attacher à si peu mais... il faisait pleurer une fille. Une gamine. Est-ce qu'elle l'avait vraiment mérité ? Toru regrettait peut-être un peu son geste. Il se gratta l'arrière du crâne puis persifla avec agacement.

Qu'est-ce qu'il allait faire d'elle maintenant ? Et si elle tombait gravement malade et lui demandait de payer les frais médicaux ? Ah non ! Jamais ! Cela lui coûterait des millions de yen, voire des milliards si elle s'accoquinait avec des avocats. Il était hors de question qu'il vide ses comptes pour elle.

Toru se protégea de la seconde vague de sable puis la regarda se relever péniblement et soupira. Il n'avait même pas envie de lui répondre. Oui, lui aussi il se trouvait un peu con sur ce coup-là. Il comprenait maintenant pourquoi ses anciens employeurs préféraient faire disparaître les gens définitivement. Une fois morts, les imbéciles ne causaient plus de soucis. Il râla, siffla puis râla de nouveau. Il était repassé en mode ours grognon.

Toru sortit son téléphone de sa poche et le ralluma. Heureusement qu'il était étanche. C'était le seul luxe que Toru s'autorisait : un petit bijou de technologie étanche, protégé des logiciels d'espionnage et d'écoute avec une portée satellitaire. Il composa un numéro et suivit du regard la princesse d'Espagne qui retournait vers le magasin. Il réserva une chambre dans l'hôtel le plus proche puis rattrapa la coqueluche à grandes jambes. Heureusement qu'elle n'allait pas vite avec ses foutus talons.

"Hé ! Attendez ! Attendez une seconde !"

Elle semblait frigorifiée et sur le point de s'effondrer. Toru soupira puis l'attrapa aussi doucement que possible par le bras pour l'arrêter de force. Il se dit aussitôt qu'elle n'accepterait pas de l'écouter. Donc, sur un coup de tête, il passa un bras dans son dos, l'autre sous ses jambes et il la pressa contre lui en la soulevant. Il s'exprima ensuite avec ce qu'il avait de gentillesse :

"Vous allez vous faire mal, accrochez-vous à moi. On va aller se mettre au chaud."

Sans épiloguer, Toru marcha vivement jusqu'à l'hôtel où il avait réservé. Il expliqua rapidement aux employés de nuit que leur balade au bord de l'eau avait mal tourné. Il raconta une histoire d'algues et de digue glissante. Ils s'empressèrent de les mener à leur chambre. Toru porta sa cliente jusque dans la salle de bain où il alluma l'eau chaude de la douche et s'y glissa avec elle toujours dans les bras.

"On va se réchauffer un peu et après je vous laisse."
Purificación D. Velázquez
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Mar 19 Mar - 17:16

Purificación avait eu une des plus grosses frayeurs de sa vie à ce moment précis où l’homme lui avait lié les mains et l’avait plongée dans l’eau. Autant dire que son niveau de confiance envers cet homme était descendu dans le négatif, alors que son niveau de méfiance avait augmenté de manière exponentielle. Pourtant, même si elle était toujours morte de peur, l’Espagnole ne put s’empêcher, encore une fois, de mal réagir. Plutôt que de simplement fuir de toute ses forces ou d’appeler à l’aide, elle préféra commencer par balancer du sable à la tronche de cet employé bourru et complètent dérangé, l’insultant à nouveau avant de recommencer son agression avec des grains de sable. La rage passée, Purificación sentit le froid transpercer violemment tout son corps alors qu’elle essayait de se redresser et de quitter cet endroit maudit. Elle se moquait bien de ce qu’il pourrait encore dire ou même de tous ces sifflements et grognements qu’il émettait. L’Espagnole voulait juste retourner dans ce magasin pour récupérer son sac et rentrer chez elle.

Le chemin pour quitter la plage lui sembla durer des heures. Avec ses talons et ses membres tremblants, ce n’était vraiment pas une mince affaire d’avancer ! Ne daignant pas accorder un seul regard de plus au responsable de tout ce désastre, Purificación couina de surprise quand elle sentit qu’on lui agrippait le bras, réagissant aussitôt en armant le sien. Et il avait manqué seulement quelques secondes à l’Espagnole pour que sa main vienne frapper bruyamment la joue de cet homme. Mais la surprise la coupa dans son élan alors que l’employé l’attrapait et la soulevait en la gardant dans ses bras. Il devait sans doute s’en vouloir un peu, parce qu’il semblait soudainement un peu plus gentil, lui conseillant de s’accrocher à lui le temps qu’il les amène au chaud. Purificación tremblait vraiment beaucoup et reniflait bruyamment pour essayer de ne pas laisser de morve couler de son nez. Elle aurait pu le frapper ou l’insulter, lui faire lâcher prise mais… Mais elle voulait juste qu’il la ramène au magasin.

« Alors quoi ? Vous êtes en train de réaliser la connerie que vous avez faite ? Putain… Si vous en profitez pour poser vos mains où il faut pas, j’vous crève les yeux te j’vous arrache les ongles. »

Reniflant à nouveau, Purificación n’eut d’autre choix que de se laisser faire, se blottissant un peu malgré elle contre le torse de l’homme sans pour autant s’accrocher à lui. Fallait pas déconner non plus, elle n’avait pas envie de le toucher ! Mais en voyant que leurs pas ne se dirigeaient pas vers le magasin mais vers un hôtel, l’Espagnole paniqua de nouveau un peu, malgré sa grande fatigue à cause du froid mordant qui engourdissait tout son corps. Elle voulait fuir aussi vite et loin que possible de cet homme, mais elle n’avait vraiment plus aucune force, se laissant porter jusqu’à la réception de cet hôtel, puis jusqu’à une chambre, et finalement jusque sous une douche bien chaude. Et autant dire que l’eau l’avait soudainement réveillée, puisque Purificación plaqua aussitôt ses bras sur sa poitrine pour la cacher, se mettant à gigoter pour essayer de descendre de ses bras.

« Vous croyez quoi ? Que vous pouvez manquer de me tuer et faire comme si de rien n’était en m’amenant sous une douche avec vous ? Je… Je suis mariée ! »

Okay, c’était complètement faux. Et Purificación ne savait pas si c’était le fait de l’avoir dit à voix haute ou si c’était la chaleur de la pièce qui provoquait tout ça, mais elle sentit ses joues reprendre des couleurs. Descendant finalement de ses bras pour s’appuyer contre la paroi, l’Espagnole continua de cacher sa poitrine avec ses bras, avant d’essayer de lever sa jambe pour pousser l’homme avec son pied, toujours protégé par ses escarpins.

« Sortez de là ou je hurle jusqu’à vous péter les tympans ! Vous attendrez votre tour ! »

Non mais ! Hors de question qu’un homme qu’elle ne connaissait pas et qui l’avait autant malmenée puisse se rincer l’œil ! Surtout qu’il avait déjà pris des photos compromettantes d’elle, alors s’il découvrait en plus toutes les cicatrices qui ornaient son corps et prenait d’autres clichés… Purificación n’avait pas envie que sa carrière en prenne un coup à cause de lui ! Elle le poussa donc jusqu’à l’extérieur de la salle de bains, verrouillant aussitôt la porte pour rester à l’abri de ses regards ou de ses mains. Bordel… Ethan allait commettre un meurtre s’il apprenait ce qu’il s’était passé… Retournant sous la douche, Purificación soupira en plaquant ses mains sur son visage, s’accroupissant dans un coin en laissant l’eau chaude couler sur elle et ses vêtements.

Elle resta bien 15 minutes sous l’eau avant de daigner se relever pour se déshabiller et enfiler un peignoir qui trainait dans la salle de bains. Bon… Et maintenant ? S’approchant de la porte, elle resta bien en sécurité derrière, laissant le verrou en place.

« Hey, vous êtes toujours là ? »

Purificación espérait presque secrètement qu’il était mort de froid. Ça serait une juste punition pour l’énorme frayeur qu’il lui avait faite !

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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Mar 19 Mar - 18:07

Toru aurait dû se douter qu'elle réagirait mal à sa présence. Il n'y avait pas réfléchi, tout simplement. Il était loin de penser qu'elle le prendrait pour un héro repenti. L'homme à tout faire ne correspondait à aucun critère chevaleresque. Et il ne comptait pas changer. Il vit sa réaction de défense mais n'y prêta pas plus d'attention. Il l'attrapa et la porta.

Qu'est-ce qu'elle était chiante à râler autant ! C'était bien une occidentale ! Toru soupira puis se mit à rire. Elle avait du répondant au moins. La princesse d'Espagne n'était pas du tout son genre de femme, mais il devait reconnaître qu'elle avait du vocabulaire. Cependant, et malgré un certain amusement, Toru rétorqua :

"Si ça t'emmerde, princesse, je te lâche et tu te démerdes. "

Simple comme bonjour, au revoir. Toru n'eut toutefois aucun geste déplacé. Il portait simplement la jeune femme dans un endroit sécurisé et plus chaleureux que le bord de mer au vent gelé. Lui aussi se pelait le cul trempé de la tête aux pieds. Mais il se disait qu'il avait connu pire et qu'il survivrait. Alors il savait qu'il s'en sortirait.

Le temps de se mettre sous la douche avec la fille dans les bras, Toru s'inquiéta un peu de ne plus la sentir bouger. Est-elle morte ? S'était-elle évanouie de froid ? Pourvu qu'elle ne tombe pas en hypothermie sévère. Il n'avait vraiment pas envie de payer les frais d'hôpitaux pour elle. Il n'allait même pas chez le médecin pour lui-même, ce n'était pas pour y aller pour autrui !

L'eau sembla la ramener à la vie et la fit hurler au scandale. Voilà Toru rassuré. Il ne lutta pas et la laissa seule dans la salle de bain, sans ajouter de commentaire désobligeant. Il se fichait royalement qu'elle soit mariée ou célibataire. Il n'avait aucune vue sur elle. Vraiment pas son genre de femme.

Une fois hors de la salle de bain, Toru s'occupa de lui et retira tous ses vêtements pour les essorer par la fenêtre. Bah oui, la salle de bain étant occupée, il faisait comme il pouvait. Dès que ce fut suffisamment essoré, Toru les étendit sur les radiateurs avant d'appeler la réception. Il se fit dépanner d'une tenue banale pour aller chercher les affaires de la demoiselle et les siennes par la même occasion.

Toru fit le trajet jusqu'au magasin de Monsieur Tanaka au pas de course, histoire de se réchauffer un peu. Il termina de ranger la boutique, acheva son travail de la journée, fit la caisse et laissa le rangement et le remplissage au lendemain. Il prit quelques bricoles à grignoter, puis prit le sac de la demoiselle et son propre sac à dos avant de retourner à l'hôtel.

A la réception, Toru fit enregistrer la carte de la princesse d'Espagne pour payer la chambre pour la nuit. Puis il monta directement. Il s'était absenté une quarantaine de minutes depuis qu'il s'était fait jeté de la salle de bain.
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Mer 20 Mar - 17:22

Quand l’homme avait menacé de la lâcher pour qu’elle se démerde, Purificación s’était presque aussitôt calmée. Ce n’était pas le petit « Princesse » qui avait fait son effet, mais bien son corps tout entier transi de froid qui la ramenait un minimum à la raison. L’Espagnole n’avait plus de forces, elle voulait juste rentrer bien au chaud. Et elle ne s’était pas douté une seconde que son bourreau la conduirait jusqu’à la douche d’une chambre d’hôtel ! Purificación n’avait pas ouvert la bouche pour râler à nouveau, tout simplement parce qu’elle n’en avait pas le courage. Et pour que l’Espagnole n’ait pas la force de grogner… C’était bien qu’elle n’était plus loin du bout de sa vie !

Ce ne fut qu’une fois sous l’eau chaude que Purificación se réveilla et s’empressa de mettre l’homme à la porte. L’Espagnole fut grandement soulagée de voir qu’il s’exécutait sans demander son reste. Si c’était un beau connard, il fallait quand même lui accorder qu’il était loin d’être un pervers. Vu la différence de stature, Purificación n’aurait pas vraiment pu prendre le dessus s’il avait décidé de ne pas bouger de la salle de bains. Cet homme n’était peut-être pas aussi mauvais qu’il en avait l’air… Juste terriblement bourru. Et complètement con aussi, mais bon…

L’Espagnole prit tout son temps pour se doucher, finissant par se rapprocher de la porte pour essayer de savoir si l’employé était toujours là. Non parce que bon, elle n’avait pas envie de sortir en peignoir s’il était encore dans la chambre ! Mais après avoir attendu plusieurs secondes et réitéré ses appels, Purificación décida de sortir. Entrebâillant juste un peu la porte, elle vérifia qu’elle était bien seule avant de se jeter sur le téléphone. Elle râla auprès de la réceptionniste pour avoir de quoi s’habiller et se renseigna sur le départ de son bourreau. Apparemment, il comptait revenir…

Bon, Purificación allait sagement l’attendre alors ! Enfilant aussitôt les vêtements qu’on lui apporta : une vieille tenue de sport qu’une dame âgée avait certainement oubliée vu l’horreur que c’était, qui, en plus, était bien trop courte pour elle au niveau des bras et des jambes. Du coup, l’Espagnole avait préféré garder le deuxième peignoir sec sur elle pour cacher la peau que ces vêtements laissaient apparaître. De toute façon, elle avait froid ! Purificación s’enroula même dans la couette et se posa devant la télé, sur le lit, en attendant que l’homme ne revienne. Et il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte qu’elle était morte de faim maintenant qu’elle n’avait plus froid…

L’Espagnole tourna vivement la tête vers la porte quand celle-ci s’ouvrit, se levant du lit avec la couette toujours sur le dos. Les sourcils froncés, elle s’apprêta à râler en voyant l’homme entrer, mais quand elle aperçut son sac à main, elle lâcha immédiatement sa couette qui tomba sur le sol pour courir vers lui et le lui arracher. Sans aucun remerciement, Purificación préféra reculer de quelques pas pour ouvrir son sac et vérifier que tout était bien en place. Bon, il avait l’air de ne rien manquer… Plissant les yeux, elle dévisagea l’inconnu.

« J’espère pour vous que vous avez pas fouillé dedans ! »

Bon, elle était peut-être aussi censée le remercier non ? Mais tout ça était de la faute de cet abruti quand même…

« La salle de bains est libre. »

Ouais, non, il ne méritait pas qu’elle le remercie. Et si elle ne se faisait toujours pas la malle maintenant qu’elle s’était réchauffée, c’était bien parce qu’elle avait encore un petit espoir que l’homme aille se doucher en laissant ses affaires dans la chambre. Juste pour qu’elle puisse supprimer ces photos de son téléphone… Il le fallait vraiment !

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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Ven 12 Avr - 8:15

Toru pénétra dans la chambre sans se méfier vraiment. La fatigue commençait à se faire sentir et il avait vraiment la dalle. Il se fit accueillir par une furie enrobée dans du draps de bain tout doux... On aurait dit une peluche. Une peluche drôlement agressive. Il soupira sans ouvrir la bouche. Il n'avais même plus envie de lui répondre. Et il n'allait certainement pas lui dire qu'il avait fourré son nez dans son sac pour y chercher un moyen de paiement.  Il se contenta de lui expliquer brièvement qu'il avait remis dans le sac ce qui était tombé dans la boutique. Cela couvrirait le fait qu'il n'avait pas remis les choses à leur place si elles en avaient une.

"Tout y est."

Ce fut sa conclusion.

Toru posa le sac de victuailles sur le lit puis il récupéra ses affaires sur les radiateurs. Elles avaient suffisamment sécher. Il commença à se changer dans la chambre, sans se préoccuper de la demoiselle. Il n'avait tellement pas l'habitude de côtoyer des femmes qu'il ne pensait pas un instant que cela pourrait la gêner. Pourquoi aller dans la salle de bain ? Après tout, il ne faisait que ce changer, il ne faisait rien de mal. Puis il lui tournait le dos. Il surveillait juste ses mouvements dans le reflet de la vitre au cas où elle déciderait de se venger par une attaque surprise.

Il lui fallut moins de dix minutes pour quitter la chambre après son retour. La fille semblait aller mieux. Cela au moins le rassura. Il renifla, se frotta le nez sans délicatesse, ni élégance, puis il lui fit ses adieux en Espagnol. Enfin, Toru la laissa seule pour toujours si c'était là son souhait.

Repassant par la réception, il remercia le personnel pour leur assistance et leur annonça son départ en créant une histoire de toute pièce.

"Elle m'a disputé pour l'incident et m'interdit de dormir avec elle. Du coup, je vais rentrer. Prenez soin d'elle s'il vous plait"

La réceptionniste fut émue et touchée. Elle lui proposa d'appeler un taxi pour lui. Toru refusa poliment. Il expliqua qu'il n'habitait pas loin ; sous couvert d'une grand humilité, il ne voulait surtout pas payer un taxi hors de prix. Elle insista pour qu'un employé le raccompagne. Puisqu'il n'aurait pas à payer, il finit par accepter et monta à l'arrière du scooter d'un groom qui avait finit son service. Il remercia le groom et lui offrit une canette de bière pour sa peine.

De retour dans son petit cocon, quelle joie de pouvoir se réchauffer sous l'eau de sa douche. Rapide la douche. Puis il s'habilla de vêtements chauds et se mit au lit pour un sommeil bien mérité après toutes ces aventures burlesques au possible.

Juste avant de s'endormir, Toru se demanda comment la Princesse d'Espagne réagirait en découvrant qu'il avait tout mis à ses frais. Il haussa finalement les épaules en se convainquant que ce n'était plus de son ressort. Il espérait ne plus jamais revoir cette harpie.
Purificación D. Velázquez
Purificación D. Velázquez
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Re: La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru] Ven 12 Avr - 15:45

Décidément, tout allait de travers depuis qu’elle avait fini sa journée de boulot. Pourtant, Purificación sentait que les choses allaient doucement en s’améliorant. Maintenant que cet enfoiré, dont elle ne savait toujours pas le nom ni le prénom, avait arrêté d’essayer de la tuer en la noyant en plein mois de février dans la mer, l’Espagnole se sentait mieux. Surtout après cette bonne douche chaude en fait ! Elle était assise sur le lit, enroulée dans son peignoir et dans sa couette, attendant que l’employé refasse son apparition étant donné qu’on lui avait dit qu’il prévoyait de revenir. Bon, bien sûr, Purificación n’avait pas prévu de l’attendre pendant cent ans alors elle lui avait laissé une heure. Au bout de ce laps de temps, elle retournerait à son magasin pour tout défoncer et récupérer ses affaires s’il n’avait pas repointé le bout de son nez ici.

Mais non, l’homme finit par revenir et Purificación se jeta aussitôt sur lui pour lui arracher son sac à main des bras et vérifier que tout y était bien en place. Le psychopathe lui expliqua ce qu’il s’était passé et lui assura qu’il ne manquait rien. Mouais. Plissant les yeux tout au long de son discours, l’Espagnole se laissa retomber lourdement sur le lit pour commencer à faire un inventaire minutieux de tout ce qui se trouvait dans son sac. Elle leva à peine le regard vers lui quand il attrapa ses affaires sur le radiateur, mais elle ouvrit de grands yeux ronds quand ceux-ci se posèrent sur ce type qui était… Non, sérieusement, il était vraiment en train de se changer juste à côté d’elle ? Alors que la salle de bains était libre ? Mais il n’avait aucune pudeur ! Faussement outrée, Purificación glissa sur le lit pour lui tourner elle aussi le dos en râlant.

« Vous êtes sans gêne, c’est pas possible… La salle de bains est disponible, mais non, faut que vous vous exhibiez… C’est bien ma veine d’être tombée sur un psychopathe exhibitionniste… »

Purificación avait jeté un œil à ce sac plein de nourriture qu’il avait posé sur le lit à côté d’elle, mais étant donné qu’elle ne pouvait pas lui faire confiance, elle avait préféré ne toucher à rien et laisser son estomac poursuivre son autodigestion. Il fallait vraiment qu’elle rentre, elle avait la dalle…

Elle continua l’inspection de son sac à main pendant que l’homme se changeait, puis, quand ce fut chose faite, il récupéra ses affaires et quitta la chambre en saluant Purificación en espagnol. Ah… C’était tout ? Il se tirait comme ça ? Bon, en même temps, tout était de sa faute à lui et la mannequin n’avait pas tellement envie de passer davantage de temps en sa compagnie. Qui sait ce qu’il serait capable de faire si jamais il pétait de nouveau un câble ! Ce ne fut que lorsque que la porte se referma derrière lui que l’Espagnole se rendit compte qu’elle n’avait pas eu le temps de supprimer ces photos qu’il avait prises d’elle. Soupirant bruyamment, sachant qu’elle ne pourrait pas le convaincre même si elle le rattrapait, Purificación se laissa retomber lourdement sur le dos, sur le lit, les mains sur son visage. Bon bah… y’avait plus qu’à croiser les doigts pour que ces photos restent à tout jamais dans le secret…

Restant plusieurs minutes comme ça, allongée sur le dos, Purificación finit par se lever. Se débarrassant de son peignoir, elle remit ses chaussures à talons et récupéra ses habits trempés en les fourrant dans un sachet plastique qu’on lui avait fourni avec ces… vêtements affreux. Putain, c’était trop la honte de sortir dehors habillée comme ça ! Mais pire que ça… C’était Ethan qui lui faisait peur. Si Purificación lui racontait toute l’histoire, il allait forcément s’énerver… Il lui dirait sans doute qu’elle avait encore agi sans réfléchir et il retrouverait ensuite ce type pour lui faire sa fête. Si le deuxième point ne dérangeait pas l’Espagnole, le premier par contre… Purificación s’entendit de nouveau soupirer. Elle n’avait pas envie de faire éclater une nouvelle dispute entre eux à cause de son caractère de merde. Tant pis, elle n’avait plus qu’à espérer que son petit-ami ne soit pas déjà à la maison quand elle rentrerait enfin…

Purificación quitta donc l’hôtel et préféra prendre un taxi pour rentrer. C’était hors de question qu’un abruti de la trempe de cet employé récupère encore des photos compromettantes sur elle si elle se baladait dans la rue dans cette tenue ! Comment vouliez-vous que Chanel accepte encore d’en faire sa future égérie sinon ?

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La princesse d'Espagne à la plage [PuriXToru]
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