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Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel|

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Alexander Reynarsson
Alexander Reynarsson
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Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Ven 13 Déc - 16:15

Autant dire que ce n’était pas vraiment la grande forme depuis quelques temps… J’avais eu quelques déconvenues avec une de mes clientes, qui n’avait visiblement pas apprécié que je n’arrive pas à satisfaire tous ses désirs liés à une mission qu’elle m’avait confiée. Le résultat avait été sans appel : j’avais eu le droit de me faire enfermer dans un sous-sol qui laissait clairement penser que je n’étais pas le premier à me retrouver ici, et ce fut attaché à une chaise que j’eus le droit de me faire « punir » pour mon incompétence. Ce petit manège avait duré près de 15 jours et c’était complètement brisé qu’on m’avait finalement confié aux bons soins d’un médecin qui semblait agir dans toute l’illégalité de ce monde underground. Je n’avais pas réussi à savoir si ma cliente faisait bel et bien partie du Mitsubai-gumi, mais elle en avait clairement l’étoffe…

Mes blessures m’avaient empêché de bouger pendant près de 15 jours, 15 jours que j’avais donc passé en compagnie de ce médecin sans pouvoir contacter Axel ou qui que ce soit d’autre tellement j’étais mal. Il paraissait que ça donnait un côté badass d’avoir des blessures de guerre, mais j’en avais un peu trop récolté en peu de temps et je n’étais pas sûr de vouloir offrir la vue de mon état pitoyable à mes proches. On aurait pu penser que ma cliente ne voudrait plus jamais avoir à faire à moi, mais elle semblait avoir apprécié cette petite séance de torture en tête à tête et elle m’avait demandé de rester à sa disposition pour de futures missions, me promettant de me faire à nouveau vivre l’enfer si je n’arrivais pas à répondre à toutes ses attentes la prochaine fois. Ce boulot allait vraiment finir par me tuer si je continuais à fréquenter des personnes de sa trempe, mais, malheureusement, c’était ce qui me faisait tenir bon : il valait mieux que ce soit moi qui souffre plutôt que de pauvres innocents. Et cette souffrance que j’endurais n’était pas vaine puisqu’elle me permettrait, un jour, de faire tomber tous ces criminels qui pullulaient dans MA ville. Un mal pour un bien, si on pouvait dire…

Quoi qu’il en soit, j’étais encore pas mal convalescent après ce mois et demi passé loin de tout et de tous. J’espérais vraiment que mes proches n’allaient pas flipper à l’idée que je me puisse m’être fait refroidir, mais je préférais attendre encore un peu avant de les contacter. Juste le temps d’avoir un peu moins une tronche de mec qui venait de se faire casser la gueule… Cette furie avait réussi, entre autres, à me casser le nez et quelques doigts (auxquels il manquait à présent les ongles). Ça c’était pour la partie visible quand j’étais habillé. Pour le reste, elle m’avait littéralement écorché à certains endroits, ma chair étant encore à vif sous mes pansements, et j’avais du mal à me reposer complètement sur ma jambe droite qui avait été transpercée de part en part. Et je passais les détails concernant les seaux d’eau qu’on m’avait jeté dessus avant de me balancer des pinces électriques. Non, vraiment, j’avais morflé comme jamais et j’avais juste besoin de repos. De beaucoup de repos.

Sauf que le destin en avait décidé autrement. Alors que j’étais « tranquillement » en train de fixer le plafond de mon appartement miteux avec mes yeux rougis par la fatigue, la douleur ne m’aidant clairement pas à trouver le sommeil, j’entendis mon portable sonner. Un message. Attrapant mollement mon téléphone en grognant sous la douleur, mes yeux s’écarquillèrent soudainement en voyant qu’il s’agissait d’un message d’Axel, qui trahissait bien trop l’urgence de la situation : « help maison ». Je la connaissais beaucoup trop bien pour savoir qu’elle ne m’avait pas envoyé ça juste pour que je passe la voir, elle devait clairement avoir des ennuis. Je m’étais donc prestement redressé, me faisant grimacer et grogner sous la douleur, et j’avais aussitôt attrapé un manteau et mon flingue. J’enfilai mes chaussures et je partis aussi vite que je le pus, vu mon état, en direction de l’appartement d’Axel.

J’étais vraiment au bout de ma vie en arrivant finalement devant sa porte. J’étais essoufflé et un peu transpirant, et mes blessures me donnaient envie de hurler à la mort tellement j’avais mal. Je commençais même à me demander si ma blessure à la cuisse ne s’était pas rouverte suite à ma course effrénée dans les rues de Fuhou.

Quoi qu’il en soit, maintenant que j’étais devant sa porte, inutile de prendre le temps de frapper et d’attendre gentiment qu’on vienne m’ouvrir. Avec ce message de détresse, elle était peut-être en grand danger alors… Ouais, la seule solution qui me vint à l’esprit fut de tout bonnement donner un bon gros coup de pied dans la porte qui s’ouvrit à la volée. Je dégageai un pan de mon manteau d’un geste aussi rapide que possible et levai aussitôt mon arme devant moi, entrant dans l’appartement en restant à l’affût autant que possible, surtout que je venais d’entendre des cris étouffés.

« Axel ! J’suis là ! »

Mon cœur battait à tout rompre pendant que mon regard azur balayait la pièce et… se posait sur une Axel en train de chiller sur son canapé, devant la télé, l’air visiblement plus que surpris de me voir entrer chez elle de la sorte.

« E-Euh… Tout va bien ? T’es toute seule ? »

C’était quoi cette blague ?! J’abaissai légèrement mon arme, la gardant toujours dans mes mains au cas où j’aurais besoin d’agir vite.

« Sérieux… C’était quoi ce texto super flippant alors que j’te trouve en train de glander sur ton canapé ? »

J’inspirai et expirai profondément, passant une main sur mon visage pour essayer de me calmer. J’avais eu la peur de ma vie ! Je m’étais imaginé une tonne de scénarios, mais je n’avais certainement pas envisagé celui-là !
Invité
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Ven 13 Déc - 22:08




Do you think I'm bat shit crazy, having you on my mind?


A peine sortie de l’hôpital, où on m’avait gardée pour faire mille et un examens, tout ça pour me dire que je n’avais finalement aucune séquelle grave, je courus dans le premier magasin d’électronique pour me racheter un téléphone, le mien ayant rendu l’âme sous la lame aiguisée de ce psychopathe. 3 jours sans donner de nouvelle, je savais que pour certains, c’était déjà trop long. D’autant plus que lorsqu’on m’envoyait un sms, je répondais généralement dans l’heure, donc quiconque ayant essayé de me contacter devait déjà être en train de s’inquiéter. Rester injoignable était tout bonnement hors de question.

Je ressortis donc du magasin avec mon futur smartphone sous le bras, et je n’avais qu’une hâte : aller me terrer chez moi. Après les émotions des derniers jours, muter en loque humaine sur le canapé et devant mon ordinateur me semblait être de loin la meilleure approche. Certes, j’aurais pu aller trouver une oreille attentive comme Tariq ou Aki -j’avais bien compris que lorsqu’Alex faisait le mort, c’était qu’il y avait une bonne raison, et qu’il ne valait mieux pas le contacter- mais je n’avais honnêtement même pas la force de me livrer. Bizarrement, et contrairement à ce que j’aurais cru, la perspective de me retrouver toute seule ne m’effrayait pas tant que ça. En tout cas, c’était ce que je me disais maintenant, en pleine rue, en plein jour, au milieu de dizaines et centaines de gens.

Une fois arrivée chez moi, je fus particulièrement prudente pour rentrer dans mon appartement : je n’allais pas me faire avoir deux fois de la même manière. Je vérifiai donc qu’il n’y avait personne derrière moi, personne planqué au détour d’un couloir, et j’ouvris la porte de mon logement avec des coups d’oeil méfiants autour de moi. Je rejoignis mon chez-moi sans encombre, et je pris garde de bien refermer la porte. Sans perdre de temps, je partis récupérer mon cadavre de téléphone pour en récupérer le carte sim que je plaçai dans le nouveau, nouveau que je mis en charge immédiatement, histoire de pouvoir l’allumer dès que possible.

Ceci étant fait, je me sentis soudainement… paumée. Et maintenant ? Ah, oui. Muter en loque. J’avais failli oublier. Poussant un soupir à m’en fendre l’âme, je me traînai jusqu’à ma penderie pour aller piocher dans les vêtements ultra confort. J’optai pour un jogging orange fluo immonde mais moelleux à souhait, et mon sweat réconfort préféré noir avec inscrit “Chapeau point tue” façon “Fumer tue” des paquets de cigarette dessus. J’hésitai un instant, puis me décidai à aller récupérer dans mon bac à chaussettes le flingue que je m’étais procurée de manière relativement peu légale après la première agression de cette ordure qui m’avait fait du chantage. Je vérifiai qu’il était chargé, puis je vins m’installer en boule sur mon canapé, le flingue sur la petite table d’appoint à porter de main. OK, en fait j’avais peut être quand même un peu les j’tons. Je jetai un oeil à mon téléphone, mais il ne s’était pas encore allumé, je ne pouvais donc pas contacter quique ce soit pour les supplier de venir me tenir compagnie.

Essayant de calmer ma respiration, je lançai un épisode de Scrubs sur mon ordinateur, espérant réussir à me changer les idées de la sorte. Je dus changer de position pour me ratatiner sur mon autre côté, ma pommette droite tuméfiée me faisant encore un peu mal. Je rabattis un plaid sur moi histoire de me créer un semblant de cocon, et je laissai l’humour de la série m’emportait loin de mes souvenirs, ne réalisant même pas que j’étais en train de me frotter avec acharnement les poignets, là où la corde avait brûlé la peau à force de frottement. On m’avait déconseillé de mettre des pansements histoire de faire respirer la peau, résultat, je n’arrêtais pas de tripoter les marques. Celle autour de mon cou, relativement identique, me démangeait nettement moins, même si elle me tirait une grimace dès que mes cheveux venaient la frôler. Heureusement, avec des cheveux longs, il y avait mille et une coiffure possible pour écarter cette chevelure envahissante, et le chignon façon gros oeuf de Pâques sur le sommet du crâne venait parfaire à merveille mon look spécial “personne ne me verra”.

Et doucement, je me laissai bercer par la série, somnolant à moitié. J’avais mal dormi à l’hôpital, mes nuits étant agitées par des cauchemars me faisant revivre ma captivité certes courte, mais pas moins traumatisante pour autant, alors maintenant que je retrouvais un peu de confort et de familiarité, je ne pouvais que me laisser emporter par la fatigue…

...Jusqu’à me réveiller en sursaut en entendant un bruit assourdissant, comme si on venait de défoncer un meuble ou une porte. Minute… C’était peut être parce qu’on venait de défoncer une porte ! Et pas n’importe laquelle, la mienne, puisqu’il y avait de toute évidence quelqu’un dans mon salon. Avant même de chercher à identifier la personne qui venait de débouler comme un boulet de canon dans mon appartement, je m’étais jetée en avant pour récupérer mon arme. Pas de bol, encore un peu empaffée par mon petit roupillon, je visai à côté et envoyai valdinguer le revolver par terre, hors de ma portée.

Je m’apprétai à me jeter au sol et ramper jusqu’au flingue, car c’était peut être une question de vie ou de mort, mais la voix qui m’interpela était bien trop familière, et je ne pris qu’une seconde à la reconnaître, me retournant brusquement vers lui pour darder mes yeux écarquillés sur lui, en train de me pointer avec son arme.

« Alex ?! Mais qu’est-ce que tu fous ?! Et baisse ton arme bon sang ! »

Qu’est-ce que c’était que ce foutoir ? Mon coeur battait à tout rompre alors que la confusion venait noyer mon cerveau. Je ne comprenais rien, rien de rien. Pourquoi est-ce que Alex était dans mon salon, son flingue à la main, après avoir défoncé ma porte ? Et pourquoi est-ce qu’il avait l’air encore plus surpris que moi de se retrouver là ???

« Mais de quel sms tu parles ? »

Demandai-je, secouant la tête d’un air complètement paumé alors que je me redressai lentement pour me mettre sur pied, essayant de connecter toutes les informations que j’avais entre elles pour en tirer une conclusion logique. Impossible, j’étais encore sous le choc de ce qui venait se passer, j’en tremblais même. Il m’avait fichu une trouille bleue. L’espace d’un instant, j’avais cru que l’autre psychopathe était revenu achever le travail. Sous l’émotion, je n’avais même pas pris le temps de le détailler : dès que j’avais entendu sa voix, j’avais su que c’était lui, de toute façon. Mais maintenant que je laissai courir mes yeux sur lui, je remarquai enfin ce qui était pourtant incontournable : il était dans un état vraiment lamentable !

« Oh putain Alex… Ca va ?! Bordel, qu’est-ce qui t’est arrivé ?! »

Demandai-je, l’inquiétude s’emparant des traits fatigués de mon visage alors que je bondissais dans sa direction. Arrivée devant lui, je n’osai pourtant pas le toucher, alors que ce n'était pas l'envie de lui le prendre dans mes bras qui manquait, comme si j’avais peur de le briser en l’effleurant, me contentant de laisser mes yeux soucieux courir sur son visage.


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Alexander Reynarsson
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Jeu 19 Déc - 16:11

Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine alors que je me précipitai chez Axel, en réponse à son message qui me demandait clairement de lui venir en aide. Avec un texto comme ça, la connaissait, il ne fallait pas avoir fait des études supérieures pour comprendre facilement qu’elle avait réellement des soucis. Alors, une fois devant la porte, j’avais préféré ne pas perdre une seconde : j’avais défoncé celle-ci d’un bon gros coup de pied pour qu’elle s’ouvre à la volée, tenant mon flingue fermement devant moi, prêt à tirer sur la première personne que je verrais bouger et qui ne serait pas Axel.

Sauf que cette irruption soudaine avait visiblement pas mal surpris celle qui était censée être en danger, la demoiselle ayant bondi de son canapé. J’étais bien trop à l’affût dans ma recherche d’un intrus que je ne remarquai pas l’arme qu’elle venait de faire tomber au sol en se levant aussi précipitamment, mon regard ne cessant de scruter le moindre recoin alors qu’Axel me demandait de baisser mon arme. Fronçant les sourcils, je me détendis légèrement et m’exécutai, la gardant toujours entre mes mains, juste au cas où.

J’en profitai pour lui demander des explications sur son texto de détresse. J’avais envie de m’énerver, de lui dire qu’elle m’avait fait flipper comme jamais, mais j’étais trop épuisé. J’avais du mal à reprendre mon souffle après cette course entre nos appartements, et je sentais que la blessure à ma cuisse venait de se rouvrir. J’étais rassuré de voir qu’Axel était en mode loque sur son canapé, mais j’avais du mal à encaisser le contrecoup de ce soulagement et de mes efforts. Tant et si bien qu’il me fallut attendre qu’elle se poste devant moi, l’air inquiet, pour que je remarque enfin ce qui n’allait pas : elle était blessée !

Mon regard azur s’écarquilla de plus belle, me posant sur sa joue, puis sur son cou. Il ne me fallut pas longtemps pour dériver sur ses poignets, constatant que les mêmes marques de brûlure s’y trouvaient. Je plantai mon regard presque trop dur dans le sien, ignorant sciemment ses questions.

« Axel. C’est quoi ces marques ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? J’ai reçu ton texto qui me demandait de l’aide, mais j’ai l’impression d’être arrivé trop tard. »

Je déglutis difficilement et baissais définitivement mon arme, la rangeant à ma ceinture, me tournant l’espace d’un instant vers la porte toujours grande ouverte derrière moi. Bon, visiblement, on avait pas mal de trucs à se raconter tous les deux ! Par contre, j’avais comme dans l’idée que ça n’allait pas du tout me plaire… Je tournai donc les talons l’espace d’un instant pour refermer derrière moi et nous permettre d’avoir un peu plus d’intimité. Bon, la bonne nouvelle, c’était que c’était fait. La mauvaise, c’était que ça l’était plus ou moins… J’y avais peut-être été un peu trop fort en défonçant la porte, elle semblait ne plus trop vouloir se refermer, sans doute à cause du verrou qui avait abîmé le portant.

« Désolé pour ta porte, je ferai venir quelqu’un pour la réparer. »

En attendant, je passai près d’elle pour attraper une chaise et venir la caler contre la porte afin qu’on ne puisse pas nous déranger ou nous espionner. Chose faire, je revins me planter devant elle, mon regard se faisant bien moins dur et bien plus inquiet.

« Putain, sérieux… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

J’attrapai avec la plus grande délicatesse du monde une des mains d’Axel, ne détachant pas mes yeux d’elle. Sauf que je voyais bien qu’elle attendait elle aussi une réponse à ses questions précédentes, alors…

« T’inquiètes pas, j’suis juste tombé dans mes escaliers. »

Ouais, c’était vrai que c’était HYPER crédible, surtout quand on voyait l’état de mes mains ! Mais on s’en foutait de mon état, c’était celui d’Axel qui me préoccupait pour le moment ! Par contre, il allait falloir qu’on s’assoie si elle ne voulait pas me voir m’écrouler sur le sol, sous le poids de ma fatigue et de la douleur !
Invité
Anonymous
Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Sam 21 Déc - 21:34




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Alors que je me plantai devant lui, il sembla enfin sortir de sa transe et reconnecter avec le monde réel. Ce fut alors que son regard balaya mes blessures… Et merde. J’aurais du m’en douter : être observateur, c’était un peu son boulot, évidemment qu’il allait remarquer ce genre de détails dont personne ne se souciait habituellement. J’ouvris la bouche, prête à devancer ses questions, mais le regard perçant, presque intimidant, qu’il me jeta me cloua la bouche. Bordel, c’était quoi cette façon de me fixer ?

« C’est moins douloureux que ça n’en a l’air »

Essayai-je de le rassurer au sujet des marques qui, sans surprise, l’avaient perturbé. Je n’avais pas tellement eu le choix d’esquiver la question, comprenant qu’il ne me lâcherait aucune information sur SON état tant que je ne répondrais pas à ses inquiétudes. C’était touchant de la voir s’inquiéter pour moi, mais aussi extrêmement frustrant, car concrètement, je voulais savoir ce qui lui était arrivé.

S’il était arrivé trop tard ? Question de point de vue. S’il avait voulu m’éviter une journée cauchemardesque et des jolis souvenirs aux poignets et au cou, il arrivait trop tard, en effet. Mais comme je n’avais jamais eu le temps de le prévenir, au final...

«Et je comprends pas de quoi tu parles, j’ai pas envoyé de s…. Oh merde ! »

Et là, la réalisation me frappa tel un éclair. Faisant demi-tour, je bondis en direction de la table où j’avais laissé mon téléphone en recharge. Je donnai au passage un petit coup de pied au revolver qui était par terre pour l’envoyer valdinguer sous le canapé, profitant de l’attention détournée d’Alex qui était occupé à s’inquiéter pour feue ma porte. Je l’entendis marmonner quelque chose au sujet de réparation et je le vis du coin de l’œil prendre une chaise pour bloquer l’entrée, mais j’étais surtout captivée par ma recherche téléphonique. Il était là, dans les messages envoyés il y a 22 minutes, le « help maison » que j’avais désespérément tapé à son attention juste avant que mon agresseur ne détruise mon téléphone, juste avant que je ne puisse presser le bouton envoi.

« Putain putain… putaiiin »

grognai-je en français en comprenant ce qui s’était passé. En insérant ma carte sim dans un téléphone opérationnel, le message jusque là stocké en boîte d’envoi avait du finir par partir. Je saisissais mieux pourquoi Alex était dans un tel état d’alerte, j’aurais été pareille ou pire à sa place si j’avais reçu un tel message de lui !
Reposant le téléphone, je passai mes mains dans mon chignon pour canaliser mon état d’énervement alors que je revenais auprès de lui. Il venait de terminer avec sa chaise et reporta donc à son tour toute son attention sur moi. Il réitéra à nouveau sa question afin de comprendre ce qui s’était passé, et il attrapa ma main avec une délicatesse qui tranchait avec le regard dur qu’il m’avait jeté un peu plus tôt.

Je m’apprêtais à lui répondre, me demandant encore quoi lui dire et comment, mais je fus coupée dans mon élan par deux choses : d’une part, l’état critique de ses mains que je remarquai enfin, d’autre part, la phrase totalement stupide qu’il me donna en guise d’explication à ses blessures.

Face à cette réponse qui puait clairement l’excuse bidon à des kilomètres, je restai silencieuse, mes yeux gris plantés dans les siens sans ciller, lui laissant une chance de corriger sa version et de me dire la vérité. Et il ne le fit pas. Ok, donc monsieur se foutait ouvertement de ma gueule là en fait...

« Ah oui ? »

Répondis-je d’un ton qui vibrait tant l’agacement grimpait en moi. Je retirai ma main un peu prestement, frottant au passage la partie douloureuse qui me tira un grondement, croisant les bras d’un air désapprobateur.

« Et tes escaliers t’ont aussi arraché les ongles ? La vache, ils sont belliqueux, rappelle moi de pas déménager dans ta résidence »

Pas de sourire ou même de rictus pour étayer le cynisme de mon commentaire. Pas besoin. Alex était perspicace, il comprendrait fort bien. Mais s’il voulait abattre la carte de la rétention d’information, je pouvais aussi jouer comme cela. J’étais presque prête à lui raconter ma mésaventure, mais après la belle connerie qu’il m’avait sortie, je venais de changer d’avis.

« Ce qui s’est passé ? C’est un ascenseur qui m’a fait ça. Il a des petites tendances sado-maso, du coup il s’est dit que ça serait fun de m’attacher »

Merde, je lui avais quand même lâché une info sans le vouloir en voulant juste lui rendre la monnaie de sa pièce. Même si techniquement, c’était une information dont ’il pouvait se douter : il était flic, il avait déjà dû voir les marques laissées par des cordes ou des attaches. Ce n’était pas le scoop de l’année, mais en attendant, je m’en voulais quand même de laisser s’échapper des informations aussi facilement.

« Bon ben assieds toi, restes pas planté là, l’escalier t’a tellement réglé ton compte que tu tiens à peine debout »

Mon ton était sec, mais intérieurement j’étais tiraillée entre l’envie de prendre soin de lui et celle de le rendre misérable pour lui apprendre à ne pas me mentir en me regardant en face. Les bras toujours croisés, je vins me planter devant lui alors qu’il venait de s’installer sur le canapé, le toisant avec une sévérité qu’on ne me voyait presque jamais. J’avais vraiment une sainte horreur du mensonge. Et puis… je devais admettre que ce n’était pas ainsi que j’avais imaginé nos retrouvailles.

« Une information pour une information. Tu commences, car je t’ai demandé la première ce qui t’était arrivé. »

Ce n’était pas une question, c’était presqu’un ordre.

« Si tu me mens encore en me regardant droit dans les yeux, je ferai pareil. »

Ajoutai-je dans un froncement de sourcils. Je détestais cette idée, celle qu’il puisse me mentir, mais il venait de me prouver qu’il en était capable, et ça me faisait mal au cœur. Plus que de le voir dans cet état encore, et ce n’était pas peu dire.

« Tu veux un truc à boire ? Ou… autre chose ? »

Il avait quand même l’air sacrément à bout de souffle, et ce n’était pas parce qu’il m’énervait pas tout garder pour lui que j’allais le laisser souffrir.


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Alexander Reynarsson
Alexander Reynarsson
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Ven 27 Déc - 15:21

Moins douloureux que ça en avait l’air hein… Elle ne voulait sans doute pas m’inquiéter après avoir vu mon état, mais si elle espérait me faire croire que tout allait bien, c’était loupé. J’avais moi aussi les mêmes traces de brûlure aux poignets et aux chevilles et je ne pouvais pas la croire quand elle me disait qu’elle n’avait pas mal. Et je doutais aussi beaucoup que ce soit un truc qu’elle ait fait seule ou avec des amis. Ou même avec… quelqu’un de plus intime. Je fronçai les sourcils à cette pensée, me disant que, si jamais c’était le cas, je serais capable de retrouver cette personne pour lui faire sa fête, déjà parce qu’elle avait approché d’un peu trop près MA Axel, mais aussi parce qu’elle devait avoir de sacrés soucis psychologiques pour avoir envie de lui infliger ça, même pour s’amuser.

Et pendant que je m’occupais de la porte d’Axel que je venais de défoncer d’un bon gros coup de pied pour entrer chez elle, celle-ci repartit en vitesse vers son canapé, semblant enfin comprendre de quel message je parlais. Lorsqu’elle revint vers moi, je réitérai ma question. Je voulais savoir ce qu’il s’était passé. Et j’avais envie d’avoir mes réponses avant de pouvoir répondre à ses questions. Sauf qu’Axel ne semblait pas l’entendre de cette oreille. Nous étions bien partis pour continuer un moment à nous renvoyer la balle, mais je finis par perdre un peu patience, lui balançant le pire mensonge du monde quand on voyait mon état actuel : j’étais tombé dans les escaliers. Je savais bien qu’elle n’allait pas me croire, et je n’avais pas balancé ce mensonge sciemment pour la blesser, simplement pour lui faire comprendre que je ne comptais pas lâcher l’affaire. Elle d’abord !

Forcément, elle avait effectivement compris que j’avais dit ça sans aucun sérieux. Sauf que mon ton n’avait pas été à la plaisanterie, comme habituellement, et que le sien était devenu bien plus cynique et tranchant qu’à l’accoutumée. Il n’y avait pas besoin d’être très perspicace pour comprendre qu’elle l’avait TRÈS mal pris… Je regrettai aussitôt d’avoir voulu jouer les têtes de mule, mais sa réplique avec l’ascenseur me fit froncer les sourcils. Franchement, je pense que si je n’avais pas été dans un si piètre état, je me serai sans doute jeté sur elle pour la fixer de mon regard dur afin de lui faire comprendre que ce genre de plaisanteries ne m’amusait pas du tout. Sauf que là, en plus de mon sale état, je ne pouvais techniquement rien lui reprocher puisque je venais de faire exactement la même chose…

Inspirant profondément en essayant de faire un peu le tri dans mes pensées, je finissais par aller m’assoir sur son canapé en étouffant un grognement de douleur. J’étais épuisé physiquement et moralement, et me retrouver face à une Axel me toisant avec un air aussi réprobateur… J’avais plaqué une main sur ma blessure à la cuisse, déglutissant difficilement, avant de baisser les yeux. J’avais l’impression d’avoir fait la pire boulette du monde alors que ça n’avait pas du tout été dans mon intention…

« Okay, j’suis désolé… J’ai pas les idées très claires en ce moment, et j’ai paniqué à mort avec ton message. Mets-toi à ma place aussi… Tu reçois un message de détresse d’une personne qui compte énormément pour toi, t’arrives chez elle et tu découvres qu’elle a des brûlures aux poignets et au cou, signe qu’elle s’est faite attacher, sans doute contre son gré… Forcément, t’as plus envie de savoir ce qui lui est arrivé que de raconter ta vie… »

Je levai finalement mon regard azur vers elle pour lui montrer à quel point j’étais sincère. Je n’avais pas menti pour la blesser. Et puis… Est-ce qu’on pouvait vraiment parler de mensonge étant donné que j’avais balancé cette réplique et sachant pertinemment qu’elle ne me croirait pas ?

« Si j’avais vraiment voulu te mentir, j’aurai trouvé quelque chose de plus crédible. »

Je continuai de la fixer, avant de finalement me laisser glisser sur son canapé pour éviter que ma blessure à la cuisse n’entre en contact avec la surface de celui-ci. Ça serait quand même con de finir par le tâcher avec mon sang !

« Si t’as une compresse… J’veux bien, j’crois que je vais niquer ton canapé sinon. Et un peu d’eau, s’il te plaît... »

J’attendis qu’elle revienne avec ma « commande » pour finalement me lancer. Je pris une grande inspiration pour lui raconter mon histoire. Je n’allais pas entrer dans les détails, mais puisqu’on marchait à « une information contre une autre », je n’avais pas le choix.

« Ma dernière mission a… mal tourné, j’ai pas réussi à la mener à bien et ma cliente a pas apprécié. Elle m’a fait comprendre à quel point je l’avais déçue et à quel point je n’avais pas intérêt à ce que ça se reproduise. »

Je déglutis difficilement, mes mains tremblant encore un peu à la simple évocation de cette cliente. J’avais eu peur comme jamais. J’avais vu la mort me tendre les bras et j’avais encore énormément de mal à dormir convenablement à cause de ces souvenirs et de cette douleur qui ne cessaient de me tirailler.

« À ton tour. »
Invité
Anonymous
Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Sam 28 Déc - 14:45




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Debout face à lui, les bras croisés d’un air renfrogné, il me fallut me rendre à l’évidence : j’étais très faible face à Alex, et ma rogne n’allait pas faire long feu face à son air désolé, à ses excuses, à ses mots… Bref, face à lui. Je me mordis la lèvre, m’en voulant déjà de l’avoir battu à froid de la sorte alors qu’il ne pensait de toute évidence pas à mal. Je secouai un peu la tête, ne détachant plus mes yeux du bleu hypnotisant des siens. J’avais aucune volonté face à eux, c’était pitoyable...

« Ouais... je comprends… mais, essaye de garder en tête que t’es pas le seul à t’inquiéter, ok ? »

Murmurai-je dans un haussement d’épaules hébété. Je n’avais soudainement plus aucune envie de lui faire la morale, juste envie de le prendre dans mes bras, mais la peur de lui faire mal tellement il avait l’air brisé de tous les côtés. Il voulut tout de même justifier le fait qu’il m’avait servi le pire bobard du monde, justification que j’accueillis d’un claquement de langue agacé.

« Je m’en fous. Me mens pas, c’est tout. Je supporte pas le mensonge »

Bon, comme un peu tout le monde me direz-vous. Mais vraiment, ça me mettait hors de moi le mensonge. Chose plutôt ironique quand on savait que j’en servais à tout bout de champ à plus ou moins tout le monde. Après, ne disait-on pas que les défauts qu’on supportait le moins chez les autres étaient ceux qu’on possédait nous-mêmes ? Ca se tenait.
Après avoir donc fixé les règles de la discussion -à savoir, plus de bobard !- je lui demandai s’il avait besoin de quelque chose, car je voyais bien qu’il n’allait pas bien du tout.

« Je m’en tape un peu du canapé tu sais… »

Me contentai-je de répondre avant de disparaître dans ma salle de bain pour récupérer le nécessaire, à savoir ma trousse de soin qui servait un peu trop souvent ces derniers temps. Je fis ensuite un détour par le coin cuisine pour y récupérer une bouteille d’eau et deux verres. Je revins ensuite au chevet de mon grand blessé, déposant le tout sur la table basse avant de tirer mon pouf de fortune, qui servait généralement à empiler mes fringues pas sales mais pas non plus tout à fait propres dessus, pour m’asseoir dessus.

« Enlève ton pantalon »

Ordonnai-je en ouvrant la trousse. En d’autres circonstances j’aurais probablement fait une petite blague sur le sujet, ou un sous-entendu, mais là… ca ne s’y prêtait pas du tout. Et j’attendais toujours la fameuse explication. Sans perdre de temps, je tirai sur le vêtement pour l’aider à le baisser suffisamment pour découvrir la blessure… qui avait effectivement eu la bonne idée de se rouvrir. Et c’était pas beau à voir. C’était même moche, très moche. Ce n’était pas la première lésion du genre que je voyais, merci l’expérience dans un gang criminel mais quand même, ça restait toujours impressionnant. Et puis ça avait l’air sacrément profond surtout.

« Ok… je te suture ça. Ca sera pas du travail d’expert mais j’peux pas laisser ça comme ça… »

Dis-je avec une grimace alors que j’imaginais la douleur qu’il devait ressentir. Attrapant une boîte de comprimé dans la trousse, je la lui mis de force dans la main avant de pointer la bouteille d’eau, à sa portée.

« Toi, tu avales un antidouleur »

Toujours ce même ton impératif, mais j’étais trop occupée à jauger la blessure pour faire preuve de tact et de pincette. Je savais comment nettoyer et recoudre une plaie, je le faisais pour Major et les autres quand j’étais dans le gang, mais je n’avais jamais eu à faire à une blessure aussi profonde. Et comme le destin avait décidé que je n’en resterais pas là des bonnes surprises, Alex se décida enfin à m’en dire un peu plus. Il fit dans la concision, mais c’était déjà largement suffisant pour me remuer et stimuler encore plus mon inquiétude.

« Putain Alex… »

Fut tout ce que je trouvais à dire. J’avais le coeur tranché en deux rien qu’à imaginer ce qu’il avait dû endurer, et d’ailleurs ma poitrine me faisait littéralement mal. J’avai encore plus envie de le serrer dans mes bras, mais j’avais tellement peur de lui faire mal, maladroite et brute comme j’étais, et puis… je devais finir ce que j’avais commencé avec sa jambe. Heureusement que j’avais fichu de l’essui-tout partout, parce que ça pissait le sang. Et malgré ma concentration sur me tâche, mon cerveau finit par tiquer sur un mot qu’il avait employé. Redressant vivement mon visage vers lui, je fronçai les sourcils.

« Reproduise ? Attends une minute...Tu vas de nouveau bosser pour elle ?! »

Non non non, c’était pas possible du tout ça ! Sa hiérarchie laissait vraiment faire ce genre de conneries là ?! Si je n’étais pas censée ne pas DU TOUT être au courant de toute cette histoire, nul doute que j’aurais appelé le commissariat sur le champ pour leur demander si on les avait tous bercés trop près du mur quand ils étaient petits ! Depuis quand ils envoyaient leurs effectifs en mission suicide là ? La lutte contre la criminalité, tout ça, je comprenais bien, mais là… Là c’était de l’inconscience pure et dure !

Voyant trembler sa main, je m’en saisis, la serrant fort dans la mienne pour qu’il sache que j’étais là et que je ne comptais pas le laisser tomber.
J’ouvris la bouche, prête à protester sans trop savoir quel argument je pouvais lui offrir, mais il me devança en me rappelant les termes de notre accord. Mon tour. Effectivement.  Une information pour une information, c’était bien ce que j’avais demandé. Ravalant mes préoccupations derrière un nouveau mordillement de lèvre, je fronçai les sourcils, baissant les yeux sur mes poignets rougis par le sang d’Alex en plus des marques qui y trônaient.
A mon tour hein… Comment je pouvais résumer ça de manière concise ? Et de manière claire, surtout. L’histoire était longue car précédée par tant de secrets et de non-dits.Ca me rappelait quand je m’étais confiée à Akira qui ne comprenait rien à mon récit parce que j’avais laissé beaucoup trop de zones d’ombre. Mais il fallait bien commencer quelque part, alors autant lui révéler d’où venaient ces fameuses traces qu’il avait déjà parfaitement analysées.

« Je me suis retrouvée séquestrée ici par un type qui me fait chanter. Enfin faisait chanter. Au sujet de mon frère. J’ai pas tellement eu l’occasion de t’en parler… »

Enfin j’avais surtout soigneusement évité de le mettre sur le tapis jusque là.

« ...mais j’ai un frère jumeau en taule. Et il a de toute évidence quelques ennemis… »

… qui étaient aussi et surtout les miens, à vrai dire. Forcément, quand on met des gens en taule, on ne se fait pas franchement des amis. Ca, Alex devait en savoir quelque chose. Je levai mes yeux vers lui, avant de reprendre.

« ... Bref ! Il m’avait attaché les mains, les pieds, et le cou pour éviter que je ne m’échappe, d’où les marques… J’avais essayé de t’envoyer un sms. J’voulais pas t’embarquer là dedans mais t’es la première personne à qui j’ai pensé et… bon ça s’est mal goupillé. Le mec a vu ce que je faisais et il a détruit mon téléphone avant que je puisse envoyer le message que t’as eu aujourd’hui. »

Conclus-je, baissant les yeux à nouveau sur mes mains, songeant que comme ça, il avait déjà réponses à bon nombre de questions. Les marques, le sms. C’était un bon début. Je restai un moment silencieuse, les yeux un peu perdus dans le vague, à repousser les souvenirs qui essayaient de s’incruster dans ma tête. Si on pouvait avoir un ad-block spécial remémorations difficiles dans la tête, ce serait une véritable avancée technologique…

Poussant un énième soupir, je détachai mon regard des marques pour venir le planter dans celui d’Alex, serrant mes doigts sur sa main que j’avais refusé de lâcher de tout mon récit. On avait l’airs fin tous les deux dans nos piteux états respectifs.

« J’suis vraiment désolée de t’avoir fait flipper comme ça… et que tu te sois refait mal en venant. Je voulais pas t’inquiéter. Ni t’engueuler. Désolée... »

Ramenant sa main, toujours emprisonnée dans la mienne, contre moi, en prenant garde de ne surtout pas lui faire mal, je vins déposer un baiser doux, délicat, et plein de promesses, sur le dos de sa main.



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Alexander Reynarsson
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Ven 3 Jan - 15:40

Je ne pouvais vraiment pas en vouloir à Axel d’avoir réagi comme ça en me voyant, tout simplement parce que j’aurais réagi pareil à sa place. Je baissai les yeux quand elle m’expliqua ensuite que je devais me rentrer dans le crâne que je n’étais pas le seul à m’inquiéter. Un simple « Hum… » passa mes lèvres pour toute réponse. J’avais toujours eu tendance à faire passer le bien-être des autres avant le mien et j’avais toujours eu beaucoup de mal à comprendre qu’on pouvait aussi réussir à s’inquiéter pour moi.

Par contre, ce que je pouvais parfaitement comprendre, c’était le fait qu’Axel ait mal pris mon mensonge, même s’il n’avait pas du tout été crédible. Pour avoir moi aussi une sainte horreur du mensonge, ce qui était assez comique vu que je passais mon temps à mentir pour mon boulot, je ne pouvais que la comprendre. Je relevai donc mon regard désolé vers elle, espérant vraiment qu’on pourrait oublier cette histoire. J’étais venu parce que j’avais eu la peur de ma vie en recevant son message et j’étais soulagé de voir que ça pouvait aller pour Axel, ce n’était donc pas pour qu’on en vienne à se prendre la tête et à s’engueuler pour un truc aussi con ! De toute façon, je n’étais pas tellement sûr d’avoir la force de m’engueuler avec elle, sentant que mon sang imprégnait de plus en plus mon jean, formant une tâche sombre et chaude sur le tissu au-dessus de ma blessure qui s’était rouverte.

« Désolé… J’recommencerai plus. »

Je laissai ensuite Axel s’éloigner pour aller chercher tout ce dont j’avais besoin. Je me détestai d’être dans cet état et de n’avoir pas pu empêcher qu’on s’en prenne à elle, parce que son ordre de retirer mon pantalon m’aurait normalement tiré un grand sourire taquin. À la place, je m’exécutai, la respiration saccadée à cause de la douleur. Je déboutonnai mon jean et forçai sur ma jambe moins amochée pour soulever mon bassin et la laisser m’aider à me débarrasser de mon pantalon pour découvrir ma blessure. Je ne pus m’empêcher de grimacer en voyant la tronche qu’elle avait. Il avait fait du travail d’amateur ce pseudo toubib qui m’avait ramassé après ces 15 jours en tête à tête avec ma cliente !

« A-Attends, tu… T’es sûre de vouloir faire ça ? »

Pas que je n’avais pas confiance, bien au contraire. Si jamais j’avais à remettre ma vie entre les mains de quelqu’un, Axel serait certainement dans le top 3 de ma liste. C’était juste que ça me tuait de devoir lui imposer tout ça…

« Je peux le faire moi-même, ça va aller, t’inquiète pas. »

Je disais ça, mais mon front commençait à être un peu humidifié par la transpiration et ma vision n’était pas des plus nettes. J’attrapai tout de même la boîte d’anti-douleurs et avalai deux comprimés après m’être saisi de la bouteille d’eau. Chose faite, j’entrepris donc de lui expliquer ce qu’il s’était passé pour me laisser dans cet état lamentable. À la réaction d’Axel, je m’en voulus aussitôt d’avoir parlé. Elle ne méritait vraiment pas que je lui fasse subir tout ça…

Et avant que j’aie eu le temps de m’excuser à nouveau, Axel me coupa pour me fixer avec son air réprobateur. Ma gorge se serra à l’idée que j’allais retravailler avec cette psychopathe, mais j’hochai doucement la tête.

« Ouais… Elle sait où me trouver et j’suis sur une trop bonne piste pour laisser tomber maintenant. Je crois qu’elle fait partie du Mitsubai-gumi, il faut que j’arrive à me la mettre dans la poche pour m’approcher de son boss. »

Axel aurait beau me dire que c’était complètement inconscient de vouloir continuer ma mission, je ne comptais pas laisser tomber. Je ne vivais que pour mener à bien ce projet d’infiltration et j’avais déjà beaucoup trop sacrifié pour en arriver là où j’étais. Il était hors de question que tout ça n’ait servi à rien, simplement parce que je me dégonflai. J’avais fait une erreur, mais ça ne se reproduirait plus.

Et ce fut finalement à son tour de m’expliquer ce qui avait bien pu lui arriver. Je ne pus m’empêcher de frémir en sentant le contact de sa main sur la mienne, entrelaçant aussitôt mes doigts sur les siens, comme si j’avais peur qu’elle ne soit qu’une hallucination qui allait finir par disparaître. J’écoutai attentivement tout ce qu’elle avait à me dire, fronçant de plus en plus les sourcils alors que ma respiration se faisait toujours aussi saccadée. Axel ne me disait clairement pas tout, mais j’avais les principaux éléments pour comprendre ce qu’il s’était passé et… je devais aussi avouer que j’étais content qu’elle ait pensé à moi en premier lieu pour venir la sortir de là.

« Faisait chanter… L’affaire est réglée alors ? T’en es sûre ? Qu’est-ce que ça impliquait ce chantage ? »

Je grognai sous la douleur soudaine qui vint m’électriser la jambe, et me redressai en gardant la main d’Axel dans la mienne. Il fallait qu’on s’occupe de cette blessure au plus vite mais… Aux mots et au baiser qui suivirent, je ne pus m’empêcher d’avoir les larmes aux yeux. Elle n’imaginait vraiment pas à quel point je tenais à elle, alors la voir dans cet état à cause de cette séquestration et de mon état, ça me faisait vraiment culpabiliser à mort. Je tirai doucement sur sa main pour la rapprocher de moi, n’osant pas toucher son visage ou même une autre partie de son corps avec ma main libre à cause de son aspect. J’avais besoin d’un câlin plus que de soins pour l’heure. J’avais besoin d’un contact chaleureux et doux.

« C’est rien… Le principal, c’est que toi t’ailles bien. T’imagines même pas à quel point j’suis soulagé… »

Et finalement, je passai ma main dans son dos pour l’obliger à se rapprocher et la prendre tendrement dans mes bras. Ce geste me valut de réveiller tout un tas de douleurs un peu partout dans mon corps, mais ce n’était rien comparé à tout ce que je pus ressentir en l’ayant contre moi. Je laissai des larmes silencieuses couler sur mes joues et la gardai dans mes bras le temps de réussir à les sécher. J’avais horreur de me montrer faible devant les autres, et j’avais déjà offert à Axel une vision bien pitoyable de moi, alors inutile d’en rajouter. Je finis par la relâcher et attrapai sa trousse de soins pour recoudre moi-même cette vilaine plaie comme il se devait.

« J’pourrais juste avoir un truc auquel tu tiens pas trop pour le mordre ? Déjà que j’ai défoncé ta porte… Tes voisins vont se poser des questions s’ils m’entendent hurler. »

Parce qu’il était utopique d’imaginer que je pourrais me recoudre tout seul, l’air de rien, sans même souffrir et exprimer cette douleur qui allait transpercer ma chair. Il fallait que j’aie un truc dans la bouffe pour étouffer au maximum les bruits qui voudraient en sortir.
Invité
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Mer 8 Jan - 13:00




Do you think I'm bat shit crazy, having you on my mind?


Je penchai ma tête sur le côté, lui faisant les gros yeux alors qu’il me répondait un “hm” pas convaincu ni convaincant en guise de réponse. Clairement, ça voulait dire “oui, mais je n’en fais qu’à ma tête”. J’étais bien placée pour le savoir, je faisais la même chose. Entre têtes de mule, ça n’allait pas faciliter les concessions entre nous… Mais lorsqu’il leva ses yeux de chien battu sur moi -bon sang, il était doué !- pour mieux s’excuser verbalement, mon petit coeur se mit à fondre instantanément. Je ne pouvais ni faire la gueule ni lui en vouloir face à cette bouille. Ouais, j’étais faible. J’esquissai un sourire pour lui indiquer que je ne lui en voulais pas, avant de m’éclipser dans la salle de bain pour récupérer tout le nécessaire.

Revenue à ses côtés, je lui ordonnai -car oui, ça avait franchement des allures d’ordre d’enlever son pantalon pour voir l’ampleur des dégâts. On s’y mit à deux pour y arriver, moi essayant de ne pas lui faire mal même son visage disait clairement le contraire, lui se tortillant comme il pouvait pour s’extraire de son jeans. Qui met un jeans quand il est blessé d’abord ?

« Bon sang… t’as pas de joggings chez toi ? »

Soufflai-je après avoir réussi à l’extirper de sa prison. Et ce qu’il y avait en dessous était en effet vraiment pas joli à voir. Je serrai les dents, sentant presque la douleur rien qu’à voir la blessure et la grimace sur le visage d'ordinaire détendu et espiègle d’Alex. Je ne l’avais jamais vu dans cet état, et heureusement d’ailleurs, car ça me fendait le coeur en deux. Et alors que j’allais me pencher sur la plaie, il m’interrompit, me demandant si j’étais sûre.
Levant les yeux vers lui, sourcils levés, je le dévisageai quelques secondes avant de répondre un simple :

« Sûre. »

Et lui de renchérir qu’il pouvait le faire soi-même et que je ne devais pas m’inquiéter. Cette fois, je fronçai les sourcils, mais sans le lâcher du regard.

« Je m’inquiète si je veux et… tu touches à rien toi, je m’en occupe »

Sérieusement ! Il était à deux doigts de l’évanouissement, et il voulait quand même jouer les caïds ? Comme quoi, il y avait encore des choses qu’Alexander Reynarsson ignorait sur mon compte, et l’une était que je ne lâchais rien, l’autre que le seul instinct maternel que j’avais en moi me transformer plutôt en parent tyrannique qu’autre chose…
Au moins, il m’avait écoutée et avalé les anti-douleurs.

Mais je n’étais toujours pas au bout de mes surprises. Alors qu’il venait de me raconter de manière très concise ses mésaventures, je sentis un souffle de panique s’insinuer en moi à l’idée qu’il n’ait à nouveau à faire à cette psychopathe qu’il avait à peine mentionnée. Et lorsqu’il confirma mes craintes je déglutis lentement, ne sachant quoi dire. Je n’avais clairement ni le droit ni la légitimité pour lui dire ce que j’avais envie de lui dire, à savoir que c’était une idée suicidaire et donc stupide. Rongeant mon frein, je serrai les dents et les poings tout en laissant mes yeux tomber sur sa blessure. Qu’est-ce qui ne disait pas que la prochaine fois, c’était dans sa tête qu’il y aurait un tel trou ? Pour la première fois depuis que je connaissais Alex, son métier me fichait vraiment la trouille. Jusque là, je n’y avais vu que cette adrénaline addictive que je recherchais moi-même, je n’y avais vu que l’excitation de la mission. Là, je voyais les risques, les potentielles blessures, la mort qui lui pendait au nez, ça me tétanisait. Et la sensation de ne rien pouvoir y faire -car je n’étais pas naïve, je savais qu’il ne m’écouterait pas- était horrible.

Ravalant ce sentiment d’impuissance et la frustration qui s’accumulait, je me râclai la gorge pour essayer de reprendre contenance.

« Pourquoi tu n’demandes pas de l’aide ? »

A un collègue, s’il ne voulait pas entraîner ses amis dans son bordel, ce que je pouvais comprendre. Mais les flics, c’était leur boulot non ? Il glandait quoi son chef à le laisser se faire découper en petits morceaux sans broncher ? Bon sang si ça ne tenait qu’à moi j’irai lui foutre un coup de pied au cul pour lui dire d’aller mouiller un peu sa chemise au lieu de rester planqué dans son bureau. Mais bon. Je ne savais pas qui était son chef, je ne savais même pas s’il était effectivement planqué dans son bureau, et surtout je n’avais pas tellement à m’en mêler, même si ce n’était pas l’envie qui me manquait.
Mon ton était un peu rustre, mais c’était plus fort que moi. J’avais trop d’inquiétude et de frustration accumulée en moi pour donner le change.

La discussion dériva bien malgré moi sur mon propre petit souci. C’était donnant donnant : Alex m’avait raconté son histoire, je lui devais de raconter la mienne. Je reserrai mes doigts sur les siens alors que je lui résumais la situation. Alex avait l’air à peu près aussi jovial que moi quelques instants auparavant…
Je me mordis la lèvre alors qu’il me posait quelques questions pour mieux comprendre. Je n’avais pas envie de lui mentir en pleine face après le beau laïus que je lui avais fait sur le mensonge. Ça allait l’inquiéter, probablement, et il n’en avait pas besoin, mais il m’en voudrait sans doute encore plus de lui cacher la vérité.

« Il voulait de l’argent, les deux fois, et il l’a eu »

De gré la première fois, de force la seconde. Maintenant, je n’avais plus un copec en poche. Alors de deux choses l’une : soit il me foutait la paix, il avait du constater de lui-même qu’il avait fait le plein et chez moi le vide, soit il s’entêtait. S’il s’entêtait, j’allais devoir me remettre à faire des petites missions pas très légales.

« J’aimerais te dire que c’est réglé mais honnêtement, j’en sais foutrement rien... »

Finis-je par répondre, fermant les yeux un instant pour venir pincer l'arête de mon nez entre mon pouce et mon index. C’était quand même pas la joie ni pour lui, ni pour moi. Quand je pensais qu’il y a quelques mois à peine on flottait tous les deux sur notre petit nuage, l’univers avait de bien tristes plans pour nous semblerait-il. Bon, il fallait rester concentré sur le côté positif : on était en vie, tous les deux, et on était là l’un pour l’autre. Le reste… c’était une autre histoire. En voyant ses yeux s’humidifier, je sentis les larmes monter tout-de-go chez moi. C’était plus fort que moi : le voir dans cet état me faisait un mal de chien.

Il n’eut pas à forcer beaucoup pour que je vienne me blottir contre lui, prenant garde autant que faire se peut pour ne pas lui faire mal… ou en tout cas le moins possible. Je dus résister à l’envie de le serrer contre moi de toutes mes forces, me contentant de reserrer mes doigts sur ses cheveux, dans sa nuque.

« Si… si j’imagine très bien »

Répondis-je dans un souffle, enfouissant mon visage dans son cou. Enfin, enfin je pouvais le prendre dans mes bras, le toucher. Oublier un court instant nos situations pourries respectives. Lorsqu’il relâcha un peu l’étreinte, je reculai, songeant qu’il devait vraiment avoir trop mal. Et à le voir s’emparer de la trousse à pharmacie, je devais avoir raison. Ca devait lui faire un mal de chien. Me réinstallant sur mon pouf bien mieux placé pour m’occuper de sa cuisse, je tendis mon index vers lui.

« Ok, ma maison, mes règles. Règle numéro 1 : les gens en charpie ne se recousent pas eux même au risque d’empirer leur état. Donne moi ça ! »

Et sans lui laisser le temps de protester, je m’emparai de la dite trousse. Je l’ouvris, commençant à en sortir le nécessaire : fil chirurgical, ciseau, aiguille, désinfectant, compresse. Jetant un oeil à Alex, j’ajoutai :

« Je l’ai déjà fait plusieurs fois, fais pas cette tête. Seulement la moitié de mes patients est tombé dans les pommes en plus ! »

Une petite tentative pour détendre l’atmosphère, on en avait bien besoin. Je rassemblai mes souvenirs sur le sujet -je n’avais pas fait ça depuis au moins 4 ans mine de rien- avant de lui tendre un chiffon propre que je gardais généralement pour me mettre du baume respiratoire les longues soirées de bronchite.

« Mords moi ça et détends toi… autant que possible »

Et je me mis au boulot après avoir désinfecter la plaie largement. Comme je l’avais annoncé : ce n’était pas du travail de professionnel, d’autant qu’il était difficile de recoudre une plaie dont les muqueuses s’étaient autant déchirées à cause de la négligence lors des premiers soins, mais c’était clairement mieux que rien. J’avais mis double dose histoire que ça ne s’ouvre pas au moindre mouvement, et j’avais fini avec un baume cicatrisant, apaisant, et surtout anesthésique qui devrait alléger la douleur dans les minutes à venir.

Me penchant vers lui, je vins déposer un baiser presque chaste sur ses lèvres avant de me redresser.

« J’ai pas de bonbons donc… il faudra se contenter d’un bisou »

Le charriai-je, comme s’il était un enfant courageux ayant surmonté son premier arrachage de dent. Alors certes, on était dans du un peu plus dramatique que de l’arrachage de dent, mais il valait mieux en plaisanter qu’en pleurer d’avantage.
Récupérant délicatement son jeans, lui ôtant ses pieds qui étaient encore enchevêtrés dedans, je me dirigeai à nouveau vers ma salle de bain.

« Ca je prends, y a peut être encore moyen de le récupérer »

Le sang n’avait pas encore séché, donc en théorie, avec un peu d’eau froide et de vinaigre blanc. Je le mis à tremper dans mon évier avant de récupérer un gant de toilette que je passais sous l’eau froide, pour mieux revenir dans le salon, ne le lâchant pas des yeux comme si j’avais peur qu’il ne tourne de l’oeil. Il avait du voir bien pire dans sa carrière, mais bon… restait qu’il était en état critique.
Je vins le rejoindre sur mon canapé, délaissant le pouf, m’installant à côté de lui, mon flanc collé au dossier alors que je lui faisais face. D’une main, je vins déposer le linge froid sur son front, tandis que l’autre vint se glisser dans ses cheveux d’un geste qui se voulait apaisant.

« Tiens, je me demande si t’as pas de la fièvre… Bon et, prescriptions de la doctoresse : du repos. Et il sera forcé s’il le faut. Pas d’effort physique. Pas de mouvement brusque. »

Je penchai la tête sur le côté, un sourire à la fois soucieux et soulagé sur le visage avant de conclure :

« Et pas de défonçage de porte. »


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Alexander Reynarsson
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Mar 14 Jan - 16:34

« Si… Mais je t’avoue que j’avais pas prévu de faire un sprint entre chez toi et chez moi aujourd’hui. J’me suis dit que ça maintiendrait un peu ma jambe… »

Mais clairement, j’allais me passer de jeans pour les 15 prochains jours, là ! J’avais eu du mal à m’en dépatouiller, même avec l’aide d’Axel, et je me doutais que j’allais douiller pas mal pendant quelques temps une fois que je me serais chargé de mes soins. Ou plutôt… Après qu’Axel s’en soit occupée. Je ne voulais surtout pas lui infliger ça, mais elle insistait et je devais avouer que ça m’arrangeait un peu… J’étais en train de lutter pour ne pas tomber dans les vapes, alors il valait sans doute mieux que ce soit elle plutôt que moi qui s’arme d’un fil et d’une aiguille !

J’avalai les anti-douleurs qu’Axel m’avait ramené, puis me lançai dans les explications concernant mon état actuel. Je n’étais pas entré dans les détails bien sûr, mais j’avais clairement pu voir toute l’inquiétude sur son visage qu’elle avait baissé vers ma blessure. Il était facile de deviner qu’elle devait avoir peur pour moi, et je mentirais si je disais que je n’avais pas peur moi-même. Pendant cet enfer de 15 jours, j’avais vraiment cru que je n’allais pas m’en sortir.

« Je t’avoue que j’ai pas encore eu l’occasion d’aller en parler à mes collègues, j’suis pas sorti de chez moi depuis que c’est arrivé, histoire d’inquiéter personne et de m’en remettre aussi. C’est pour ça que je t’ai pas donné signe de vie non plus, je voulais pas que tu me vois dans cet état mais… On dirait bien que c’est loupé. »

Je lui offris un petit sourire en coin, qui disparut presque aussitôt pour laisser place à une nouvelle grimace de douleur. Je faisais le malin, mais j’avais clairement envie d’hurler pour extérioriser ma souffrance actuelle.

Heureusement, mon esprit fut ensuite bien vite occupé par Axel qui me racontait son histoire. Les rôles étaient à présent inversés et c’était sur mon visage qu’on pouvait lire une profonde inquiétude.

« Combien ? Et c’est qui ce type ? Donne-moi autant de détails que tu peux sur lui, j’transmettrai ça à mes collègues pour m’assurer qu’il reviendra pas t’emmerder. Ni lui, ni ses potes d’ailleurs. Ou sinon, on a toujours l’option que j’emménage chez toi pour jouer les chiens de garde, mais t’y gagnerais sans doute plus à adopter un vrai chien plutôt que moi vu mon état pour le moment. »

Un nouveau petit sourire en coin étira doucement mes lèvres. Je n’aimais vraiment pas la voir dans cet état, et j’avais vraiment envie de la voir sourire, même rien qu’un peu. Mais plus que ça, j’avais besoin de la sentir contre moi, comme pour m’assurer qu’elle était bien là, en vie, comme une promesse que tout allait s’arranger. Je passai donc ma main dans son dos pour qu’elle se rapproche de moi et que je puisse la serrer tendrement dans mes bras. J’étais soulagé comme jamais, même si chaque parcelle de mon corps me faisait souffrir.

Cette étreinte dura le temps que je sèche ces larmes silencieuses qui avaient coulé sur mes joues, puis je me détachai d’elle à regret pour m’occuper de cette blessure. A peine la trousse entre les mains, je me fis stopper par Axel qui m’imposa ses règles. Je grognai, prêt à répliquer alors qu’elle me volait tout le nécessaire pour me soigner, avant qu’elle ne me lâche à son tour une phrase visant à détendre un peu l’atmosphère.

« Okay, c’est presque rassurant, mais on dirait que t’as déjà plus d’expérience que moi, j’ai jamais eu à recoudre autre chose que mes fringues et c’était déjà pas fameux alors… Je compte sur toi et… J’ai plus qu’à prier pour être dans la bonne moitié de tes patients. »

Les questions viendraient après. Parce que j’en avais vraiment tout un tas concernant ce type, son frère, et ces expériences en tant qu’infirmière. Pour l’heure, j’attrapai le chiffon qu’elle me tendait.

« Je serais peut-être un peu plus détendu si t’avais une tenue d’infirmière, mais tant pis, je me contenterai de ta tenue actuelle. »

Je souris à nouveau, avant de mettre le chiffon entre mes dents, mes mains essayant de se poser à plat sur son canapé. Je fermai les yeux le temps qu’elle se prépare, tentant de faire le vide dans ma tête pour effectivement essayer de me détendre. Et autant dire que ma tentative fut vaine, puisque tout mon corps se crispa dès la pose du désinfectant. Heureusement que j’avais eu ce chiffon dans la bouche, parce que ses voisins se seraient vraiment demandé si Axel n’avait pas comme passe-temps d’égorger des animaux sauvages…

Après des minutes qui me semblèrent durer des heures, Axel vint déposer un baiser chaste sur mes lèvres. J’étais tellement à côté de la plaque que je ne pus même pas y répondre. J’étais essoufflé comme jamais, transpirant, et j’étais complètement avachi sur son canapé. J’avais un mal de chien et j’avais été à la limite de m’évanouir pendant le processus, mais j’avais tenu bon. J’esquissai un sourire en entendant Axel, mon torse continuant à se soulever au rythme de ma respiration profonde et saccadée.

« T’abuses… J’me suis montré super courageux et j’ai même pas le droit à un bonbon… J’aurais su, j’aurai pas autant lutté pour être dans la bonne moitié de tes patients. Et t’emmerdes pas pour le jean… J’en ai d’autres chez moi. »

Mais Axel l’avait quand même récupéré, s’éloignant de nouveau, avant de revenir auprès de moi avec un gant de toilette. Je soupirai doucement de bien-être en sentant la fraîcheur du gant sur mon front, me laissant faire en fermant les yeux, avant de les tourner vers Axel qui était maintenant assise à côté de moi.

« Doctoresse sexy ou pas, tu sais que j’ai pas tellement tendance à écouter ce qu’on me conseille mais… je ferai un effort, promis. »

Je souris et vint doucement caresser sa main qui tenait le gant.

« Merci Axel… »

Mes doigts se resserrèrent sur les siens, avant que je ne finisse par complètement me détendre. J’avais tellement pris sur moi, que le contrecoup m’avait valu de m’endormir comme une merde sur le canapé d’Axel. J’étais soulagé et j’avais besoin de sommeil, Morphée m’ayant kidnappé pendant au moins une bonne heure ou deux, avant que je n’entrouvre de nouveau mes yeux.
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Ven 17 Jan - 12:52




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« C’est connu, quand on ne donne pas de nouvelle aux gens ils ne s’inquiètent pas du tout… »

Commentai-je, sans cacher la touche de moquerie dans ma voix. Bon au final j’étais pas tellement mieux que lui sur le sujet mais il fallait bien admettre que présenté ainsi, ça n’avait pas beaucoup de sens.

« Bon et si j’ai mon mot à dire… Sache que je préfère te voir en sale état que de ne pas te voir du tout. »

Ajoutai-je dans une petite moue. Evidemment, je savais que c’était un peu plus compliqué que ça… Mais au moins c’était dit -autant continuer dans la lancée de notre soirée vérités et continuer d’être honnêtes l’un envers l’autre. A commencer par se confier l’un à l’autre sur nos mésaventures respectives. Et la mienne semblait inquiéter particulièrement Alex. Mais lorsqu’il évoqua l’idée de mettre ses collègues dans la boucle, mes yeux s’écarquillèrent alors que je sentais la panique grimper en moi.

« Non non non, surtout pas ! Si je mets la police dans la boucle ça va mal finir pour lui. Et… probablement pour moi aussi. »

Répondis-je du tac au tac. Ce fut seulement après avoir craché mon urgence que je pris le temps d’encaisser le reste des informations et questions.

« Il voulait 20 000 €, donc à peu près 2 425 000 yens, la première fois. Et là il a repris l’équivalent de 15 000€ je pense… Je sais pas trop qui c’est, il se fait appeler Haki, mais ce n’est qu’un intermédiaire pour un sale type que j’ai cotoyé quand je vivais en France. »

Je ne pus retenir un long soupir en repensant à toute cette histoire. Rien que d’y songer, je sentais à nouveau comme une pression sur ma poitrine, la manifestation de l’angoisse. J’esquissai ce pendant un sourire au commentaire d’Alex.

« Tu sais si t’avais besoin d’une excuse pour emménager chez moi t’aurais pu trouver autre chose ! »

Fis-je remarquer, retrouvant mon air espiègle qui s’était évanoui à évoquer tout ce bordel. Il y avait de toute façon bien plus plus urgent que mes soucis de chantage, car la plaie d’Alex nécessitait des soins très urgents. Après avoir bataillé avec lui, je parvins à récupérer le matos histoire de m’occuper de lui, après avoir tenté de le rassurer quant à mes compétences dans le domaine.

« Et moi je n’ai jamais recousu de vêtements donc à nous deux on peut faire une équipe couture tout terrain ! »

Mentir aux gens que j’aime c’était vraiment un truc qui m’arrachait les tripes, alors quand on me posait une question frontalement, je crachais souvent le morceau. En revanche ignorer un sous-entendu ou une approche subtile ne me posait vraiment aucun problème. Alors si Alex comptait en savoir plus sur pourquoi je m’y connaissais si bien en suture avec ce petit commentaire, il allait devoir s’y prendre autrement pour sûr.

J’esquissai un petit sourire à sa remarque sur ma tenue. Certes, entre l’infirmière et l’as de pique, on n’était pas sur le même niveau de sex appeal… D’un autre côté à part mon canapé, personne n’était supposé voir ma tronche aujourd’hui !

« Ca va, si t’as assez d’énergie pour fantasmer, c’est que ça doit commencer à aller mieux »

Le charriai-je, petit clin d’oeil à l’appui. Mieux valait alléger un peu le ton de la discussion car vu ce qui l’attendait… Il allait avoir besoin d’une bonne dose d’optimisme. Rester concentré sur sa blessure fut une sacrée épreuve pour moi aussi tant la douleur transparaissait dans tout son être. Ca me faisait mal au coeur, et je n’avais qu’une envie : arrêter la torture. Mais je me fis violence pour continuer, me répétant que c’était pour son bien et que s’il en souffrait sur le moment, ce serait pour mieux se sentir et guérir sur le long terme.

L’épreuve finie pour tous les deux, mais surtout pour lui cela dit, j’essayai de la détendre en venant l’embrasser tout doucement, mais il suffisait de le regarder pour comprendre qu’il puisait vraiment dans toutes ses forces pour ne pas juste tomber dans les vapes. Ignorant ses protestations, j’embarquai son jean pour m’occuper de lui aussi, laissant quelques secondes à Alex pour reprendre ses esprits. Pour mieux revenir avec un gant de toilette frais dans l’espoir de l’appaiser un peu.

Sa remarque en réponse à mes prescriptions médicales me fit lever un sourcil.

« Ah pardon...j’ai du mal m’exprimer si tu as cru que c’était un conseil… c’est plus un constat, et s’il faut t’assommer pour que tu te reposes, je ne vais pas me gêner ! »

Répondis-je à moitié sur le ton de la plaisanterie, à moitié sérieuse. Non, franchement. Il avait BESOIN de repos. S’il refusait de le prendre, il allait voir que je pouvais être aussi tyranique que je ne pouvais être tendre.
Mais pour le moment, il ne semblait pas trop vindicatif, au contraire. Je souris tendrement à son remerciement, profitant du contact entre nos mains alors qu’il semblait enfin se détendre. Je ne dis rien, ne voulant surtout pas briser ce moment de quiétude pour lui. Il ne lui fallut que quelques minutes pour finalement s’assoupir. J’attendis que sa main retombe pour venir enlever la mienne et me relever. Plantée devant lui, je restai un moment à l’observer, le cœur serré. Au moins, il avait enfin l’air apaisé.

M’infligeant une baffe mentale, je me forçai à sortir de ma contemplation passive. Je commençai par venir déposer une couverture sur lui, mais je n’osai pas le déplacer pour le mettre dans une position plus confortable. Je partis ensuite m’occuper de son jean que je mis dans ma machine à laver avant de la lancer. En passant devant le miroir j'aperçus ma tête et je grimaçai : certes j’avais l’air en meilleur état qu’Alex, mais j’avais quand même sacrément l’air au fond du trou. J’attrapai l’élastique retenant l’espèce de nid à noeuds sur mon crâne et j’entrepris de les démêler un minimum. Certes ça ne changerait rien à ma grise mine mais au moins les cheveux lâchés mettaient moins en exergue mes traits fatigués. Ça éviterait qu’Alex ait peur en se réveillant. J’appliquai aussi un peu de fond de teint sur l’hématome géant sur ma pommette histoire de l’atténuer un peu. Bon. J’avais moins une tête flippante comme ça.

Ceci étant fait je revins dans le salon, m’assurai qu’il dormait toujours - mais qu’il respirait bien- et me mis à quatre pattes pour récupérer le revolver que j’avais envoyé valser sous le canapé. Une fois entre mes mains, je décidai de le remettre là où je l’avais planqué, à savoir au beau milieu de mon tiroir à chaussettes.

Une fois l’arme dissimulée, je restai un bon moment à contempler le vide et à me demander s’il fallait que je lui parle de mes missions pour Djar. Est-ce que ça ne le mettrait pas dans une situation compromettante pour son travail ? Est-ce qu’il ne serait pas obligé de me balancer ? Je fronçai les sourcils. Non, je ne voyais pas Alex me dénoncer. Mais dans ce cas n’était-ce pas considéré comme de la complicité ? Alors certes, on ne parlait pas d’un meurtre, mais tout de même… Et puis il avait assez de sujets de tourment comme ça pour ne pas lui en rajouter encore.

N’étant pas plus avancée sur le sujet, je décidai de reporter ma décision à plus tard. De toute façon, pour le moment, il dormait, et je n’allais certainement pas lui sauter dessus avec mes histoires dès son réveil. En revanche… vu son état d’épuisement, il risquait d’avoir faim ! Je pouvais peut être lui préparer un petit quelque chose. Certes je n’étais pas une cuisinière hors pair -j’étais même tout l’inverse- mais il y avait des mets plutôt faciles à préparer et difficiles à rater. Genre… des ramens. En plus, c’était un plat réconfortant -dont je m’empiffrais allègrement dès que j’étais un peu malade. Adjugé vendu pour les ramens donc !

Je n’avais d'ordinaire rien d’une bonne hôtesse de maison, au contraire : j’étais plutôt la fille qui traînait en pyjama sur son canapé toute la journée à jouer aux jeux vidéos et qui commandait à manger parce qu’il fallait bien survivre. Mais l’idée de m’occuper de lui c’était… Je sais pas, différent. A croire qu’il réveillait un syndrome de l’infirmière chez moi ! C’était plutôt surprenant, mais vraiment pas désagréable. J’espérais juste que ma préparation ne serait pas immangeable, ça rendrait l’effort caduque.

Je venais de retrousser les manches de mon sweat et de me transformer en tornade humaine pour ranger un peu l’appartement lorsque j’entendis un peu de mouvement derrière moi. Me retournant, je vis qu’Alex avait rouvert les yeux même s’ils étaient encore embrumés de fatigue. Et il avait la marque du coussin contre lequel il s’était endormi sur la joue, ce qui me tira un petit sourire alors que je me rapprochai de lui.

« La doctoresse est fière de toi : t’as suivi ses prescriptions. »

Murmurai-je doucement, voulant lui assurer un réveil tout en délicatesse. Me penchant vers lui pour venir m’appuyer sur l’accoudoir, je vins caresser du bout des doigts sa joue marquée par les plis du canapé -à défaut du lit- avant de déposer un baiser sur son front, après en avoir enlevé le gant de toilette.

« Je dois dire que j’adore ton nouveau tatouage. C’est vraiment canon ! »

Un peu de taquinerie dès le réveil, rien de mieux pour bien débuter la… deuxième partie de la journée. Me rappelant alors que j’avais une petite préparation qui attendait bien sagement son retour dans le monde des éveillés, je me redressai, trottinant jusque dans la cuisine pour en ramener deux bols de ramen encore fumants. Je les déposai sur la table basse avant de la tirer pour la rapprocher du canapé. Ceci étant fait, je grimpai sur le canapé à côté de lui, me rapprochant de lui mais sans oser me blottir pour autant : je n’avais pas envie de réveiller une vieille douleur alors qu’il semblait enfin s’être détendu.

« Ca t’a fait du bien ? Je me suis dit qu’on avait pas encore assez essayé de te tuer, du coup je t’ai fait à manger »

Annonçai-je dans un grand sourire, indiquant du doigt le bol, avant d’ajouter :

« Bon en vrai en théorie, c’est mangeable. En tout cas j’ai survécu des années en mangeant ça. »


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Alexander Reynarsson
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Mer 22 Jan - 16:52

« Mouais… Mais t’aurais vu ta tronche en me voyant… Moi c’est pas tellement ce visage que j’ai envie de voir quand je viens te rendre visite, surtout que… T’as l’air d’avoir quand même suffisamment de soucis en ce moment pour pas que j’en rajoute une couche… »

Je ne pus m’empêcher de faire une petite moue à la fin de mes mots. Je savais bien qu’à sa place, j’aurais moi aussi préféré la voir, même si elle était dans un sale état, mais j’avais toujours du mal à accepter l’idée qu’on puisse s’inquiéter pour moi. Okay, j’étais dans un état pitoyable, mais j’étais toujours en vie ! Alors je préférais disparaître le temps de m’en remettre que d’offrir ce spectacle affreux à mes proches. Imaginer ma famille avoir la même réaction qu’Axel en me voyant me confortait dans l’idée que c’était justement une mauvaise idée. Quand ça irait un peu mieux, il faudrait juste que je trouve le temps d’aller voir Ethan pour qu’il puisse leur donner de mes nouvelles à ma place. J’allais avoir le droit de me faire passer un sacré savon par mon ami et collègue quand je le reverrai, c’était certain… On m’avait toujours reproché mon côté YOLO dans le service, mais je ne pouvais pas aller contre ma nature ! Même si là, pour le coup, j’avais vraiment eu très peur…

Quoi qu’il en soit, quand Axel me raconta ses mésaventures, je ne pus m’empêcher d’écarquiller les yeux.

« Mais… C’est énorme comme somme ! Attends… Comment t’as fait pour payer tout ça ? »

Je n’étais pas idiot, des sommes comme ça, ça ne sortait pas de la chaussette d’économies planquée sous le lit ! Et quelque chose me disait que j’allais moyennement apprécier la réponse qu’elle allait me donner… Mais pour le moment, il fallait absolument qu’on fasse quelque chose pour cette blessure !

« Désolé, c’est la première excuse que j’ai trouvée pour réussir à emménager avec toi… Enfin, maintenant, j’en ai une autre… Si on ouvre une mercerie ou une boutique de couture, on pourrait très bien le faire ici et on serait obligé de vivre ensemble, dans notre atelier, pour être plus efficaces… »

Je souris malicieusement, avant de finalement sentir que mes forces m’abandonnaient de plus en plus pendant qu’Axel se préparait à recoudre ma plaie sanguinolente. J’aurais bien eu une tonne d’autres questions à lui poser, mais je n’arrivais plus à penser à autre chose qu’à la douleur et au fait que je devais tout faire pour ne pas tourner de l’œil et rester conscient. Je transpirais, j’avais du mal à respirer… Et ça ne s’arrangea clairement pas quand Axel commença à me recoudre. Heureusement que j’avais un truc entre les dents, ça me permettait d’étouffer un minimum mes cris de douleurs alors que tout mon corps se crispait en sentant l’aiguille transpercer ma chair…

Le calvaire terminé, je pouffai doucement aux mots d’Axel qui m’assurait qu’elle ne m’avait pas donné des conseils de doctoresse, mais bien des ordres. Je ne pus même pas répliquer, sentant mes paupières se faire de plus en plus lourdes, alors que je soupirai doucement en sentant la fraîcheur de ce gant humide posé sur mon front. En quelques secondes, je me fis emporter par Morphée, dans un sommeil beaucoup trop lourd. Il y aurait pu y avoir la 3e Guerre Mondiale juste en bas de l’immeuble que je ne me serais sans doute même pas réveillé. J’étais épuisé et j’avais clairement besoin de repos si je voulais pouvoir poser toutes les questions que j’avais encore en tête à Axel.

Je ne savais pas combien de temps s’était écoulé, mais je finis par ouvrir difficilement les yeux, grognant en sentant que mon cou était douloureux à cause de la position pourrie que j’avais prise pour dormir. Ma jambe me faisait encore mal, mais c’était bien moins pire maintenant qu’elle n’était plus béante. Et avec le visage d’Axel dans mon champ de vision, impossible que je n’esquisse pas un petit sourire.

« Ouais… J’ai eu peur de me faire assommer, alors j’ai préféré être docile pour cette fois. »

Je fermai les yeux pour mieux profiter de sa caresse et de son baiser, essayant de me redresser quand elle s’écarta. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas du tout où elle voulait en venir.

« De quel tatouage tu parles ? T’as profité que je me sois endormi pour me tatouer un truc honteux quelque part ? Nan, je dis ça parce que franchement, je crois que t’aurais vraiment pu le faire sans que je me réveille… Désolé pour ça d’ailleurs, j’ai dormi longtemps ? »

J’étais désolé, mais ça m’avait vraiment fait le plus grand bien mine de rien !

Je grognai à nouveau pour réussir à me donner la force de m’assoir convenablement sur le canapé, jetant un petit regard à ma jambe en grimaçant, avant de soupirer profondément en m’ébouriffant les cheveux. J’avais bien envie d’une douche pour me réveiller là… Mais à la place, j’eus le droit à une délicieuse odeur venant me chatouiller les narines. Je sentis aussitôt mon estomac s’agiter alors que j’ouvrai un peu plus mes yeux en me penchant sur ces bols encore fumants qu’elle avait apportés sur la table basse. Je les fixai un instant sans rien dire, avant de tourner mon visage vers Axel, les yeux plissés.

« Peut-être que ton corps a réussi à s’y habituer, tu sais un peu comme des virus qui n’ont plus d’effets chez certaines personnes parce qu’elles ont développé des anticorps spéciaux… »

Je continuai de la fixer avec cet air suspicieux, avant de pouffer.

« J’déconne, j’suis sûr que c’est très bon ! Surtout que t’as préparé ça rien que pour moi, alors même si c’est dégueu, je mangerai tout avec le sourire pour pas te blesser ! Mais ouais, ma sieste m’a vraiment fait du bien, j’étais littéralement au bout de ma vie… »

J’attrapai le bol et humai longuement l’odeur qui en émanait. J’en avais l’eau à la bouche ! Bon, c’était « juste » des ramens, mais ça me changerait de mes nouilles instantanées industrielles que j’avais pris l’habitude de manger depuis que j’étais rentré chez moi. J’avais juste besoin de faire bouillir de l’eau, et hop, le tour était joué. Je pouvais ainsi rester plus longtemps échoué sur mon lit à méditer sur le sens de la vie !

« Merci beaucoup en tout cas, et désolé encore une fois d’avoir débarqué dans cet état… Par contre, j’crois qu’on n’a pas vraiment fini de parler du problème que t’as eu… Comment t’as fait pour l’argent ? Et je crois que tu m’as jamais parlé de ton frère… »

Je ne voulais pas tout gâcher et revoir cet air triste sur son visage, mais j’avais vraiment besoin de savoir. Je VOULAIS tout savoir. Ce n’était que comme ça que je pourrais trouver un moyen de la protéger.
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Dim 26 Jan - 18:15




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J’avais essayé d’assurer un réveil en douceur à Alex autant que possible, l’accueillant avec une petite taquinerie pour bien commencer.  Sa réponse étira mon sourire : comme quoi desfois les menaces ça payait !

« Sage décision. Si on doit monter une société de couture et emménager ensemble, autant prendre les bons réflexes tout de suite »

Répondis-je dans un lever de sourcil amusé. Pas sûr que assommer les gens rentre dans la catégorie « bons réflexes » cela dit, mais c’était pour la bonne cause : s’il ne prenait pas soin de lui, j’allais soit le faire à sa place, soit le forcer à le faire. C’était peut être tyrannique mais ça partait d’un bon sentiment. Après… on sait tous de quoi est pavé l’enfer…

J’éclatai de rire en m’imaginant lui gribouiller le visage au marqueur indélébile. C’est vrai que c’était plutôt mon genre, mais je n’avais pas trop eu la tête à ça pour être honnête. Tant pis, il y aurait d’autres occasions !

« Mais quelle image tu as de moi… Rien de tout ça, je parle juste de ça »

Et accompagnant mes dires, je vins frôler du bout des doigts les marques du lit inscrites sur sa joue, suivant les formes géométriques de mon index.

« Et t’as pas à t’excuser, t’en avais besoin. T’as dormi un peu moins de 2 heures »

Sa blessure lui faisait toujours mal à en croire la grimace qui vint déformer son visage lorsqu’il remua, mais ça avait l’air nettement plus supportable et puis… Il avait l’air moins fiévreux et moins cadavérique. Avec de la nourriture dans l’estomac en prime, il allait reprendre une allure d’humain bien vivant. Enfin… ça c’était s’il acceptait de manger ma préparation ! J’éclatai de rire face à sa théorie des anticorps. Bon sang, ça faisait plaisir de le voir reprendre du poil de la bête.

« Si c’est toi je pense que j’arriverais même à te pardonner une grimace de dégoût si c’est immangeable »

Répliquai-je dans un sourire amusé. Laissant glisser mes doigts de sa joue vers sa pommette, je vins la caresser du dos de mes doigts, un sourire tendre sur les lèvres.

« Ca fait du bien de te voir à nouveau avec des couleurs »

confessai-je, alors que je sentais les idées noires faire une tentative de retour en évoquant le sujet. Ça avait tourné un peu dans ma tête pendant qu’il dormait, et je réalisais que je ne lui avais pas vraiment répondu un peu plus tôt lorsqu’il m’avait dit qu’il n’aimait pas me voir dans l’état dans lequel j’étais quand je l’avais vu quasi entre la vie et la mort. Alors oui, ça allait un peu péter l’ambiance plus détendue, mais je savais que ça allait me travailler si je le gardais pour moi. Allez, courage et honnêteté, ma fille.

« Tu sais j’ai repensé à ce que tu disais tout à l’heure… c’est vrai que ça me fait un mal de chien de te voir dans cet état. Mais je crois que tu réalises pas à quel point j’tiens à toi et à quel point c’est le bordel dans ma tête quand tu fais silence radio. Si demain il t’arrivait un truc horrible, je suis même pas sure que quelqu’un me préviendrait. Alors oui, j’aime pas te voir comme ça, mais au moins je sais que t’es vivant.  Quand j’ai pas de nouvelle c’est juste… l’angoisse du pire. Tout le temps. »

Baissant les yeux sur mes genoux, que j’avais d’ailleurs enserrés de mes doigts, je sentis malgré tout un espèce de soulagement d’avoir dit ce que j’avais sur le cœur, même si on n’avait a priori pas la même opinion Alex et moi. Et comme on était butés tous les deux..

« Et puis pardonne moi mais franchement, si on attend d’avoir des bonnes nouvelles pour se voir ou se donner des nouvelles, on va juste plus se voir du tout. »

Et ça, c’était clairement la dernière chose que je voulais. Je ne connaissais que trop bien la technique d’Alex : c’était le chat mourant qui cherchait à se planquer. Dans sa tête, pas de nouvelle était mieux que mauvaise nouvelle, mais je n’étais pas d’accord. J’étais terrorisée à l’idée qu’il ne lui arrive quelque chose de grave et que je ne le sache même pas. Car franchement, qui me préviendrait ? Personne.

Et je n’étais visiblement pas la seule à avoir encore des choses sur le cœur, car ce fut à son tour de remettre sur la table des sujets qu’on avait abordés en surface mais sans avoir le temps de rentrer dans les détails. Naturellement, j’aurais du m’attendre à ça avec lui, surtout maintenant qu’il avait les idées plus claires. J’étais même étonnée qu’il n’ait pas remis le sujet de la suture sur le tapis… j’aurais préféré avoir à m’expliquer sur ça plutôt que sur les 20 000€ par ailleurs.
Je déglutis, sentant un noeud se former dans ma gorge. Bizarrement je n’avais plus tellement faim.

Je décidai de commencer par le sujet qui me faisait le moins peur, même si c’était un beau sujet à tiroir avec potentiellement de vieilles blessures pas totalement cicatrisées à rouvrir. Mêlant mes doigts entre eux, je commençai à jouer avec et à les tordre pour essayer de canaliser le malaise qui grandissait en moi.

« Tu veux savoir quoi sur mon frère exactement ? Parce que y a beaucoup à dire sur lui... »

Mais ce n’était pas ça qui m’angoissait. Non c’était l’autre sujet, celui sur lequel j’avais médité en regardant mes chaussettes dans le blanc des… fils de coton. Mais je ne pouvais pas lui mentir, Impossible. Je ne voulais pas. J’avais juste très peur de ce qu’il allait me dire. Je me mis à mordiller ma lèvre, sale habitude, et à fixer mes poignets pour avoir un point d’accroche. Le regarder dans les yeux, je n’osais pas.

« Pour l’argent…. Si je te disais que je l’ai pas eu de manière légale… tu… tu ferais quoi ? »

Bon, ça revenait clairement à lui dire que c’était le cas. Mais pas suffisamment pour un aveu, n’est-ce pas ? Bon sang, pourquoi fallait-il qu’il soit flic ? S’il ne l’était pas, j’aurais certes eu la boule au ventre, comme quand je l’avais dit à Aki, mais pas cette espèce d’angoisse. Je n’avais pas la moindre idée de ce que serait sa réaction… Je ne lui avais donné aucune raison d’être déçu ou mécontent jusque là… Il fallait une première fois à tout cela dit.


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Alexander Reynarsson
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Mar 11 Fév - 15:55

Je pouffai en l’entendant. L’image que j’avais d’elle ? J’étais presque prêt à mettre ma main à couper que gribouiller sur le visage des gens endormis était PARFAITEMENT le genre de trucs qu’elle adorait faire ! Tout comme c’était une chose qui me faisait aussi beaucoup rire... Mais non, visiblement, elle n’en avait même pas eu l’idée, repassant avec son index les formes laissées par le coussin sur ma joue. Je frissonnai un peu et soupirai doucement à la suite de ses mots.

« Ouais… C’est clair que j’en avais besoin… Désolé quand même de t’avoir planté pendant presque deux heures, je crois que j’ai rarement vu des invités tomber dans le coma en allant chez quelqu’un ! Enfin, faut dire que, de base, j’étais pas vraiment attendu et donc pas forcément invité... »

Je souris doucement, avant de grimacer en me redressant. Cette petite sieste m’avait fait le plus grand bien, mais je devais avouer ressentir un léger goût de trop peu. J’avais presque hâte d’être au soir et de pouvoir m’étaler comme une merde sur mon lit pourri pour dormir plusieurs longues heures d’affilée. Enfin… Encore fallait-il que j’y parvienne… Depuis cet incident, j’avais quand même beaucoup plus de mal à dormir sur mes deux oreilles, ayant constamment la peur au ventre que cette psychopathe mette la main sur moi quand je m’y attendais le moins…

Enfin, pour le moment, tout allait aussi bien que possible. Axel était près de moi, j’avais moins mal, j’avais un peu dormi et, surtout, j’avais devant moi un bol de ramens faits maison ! Axel avait beau m’avoir dit à plusieurs reprises que son niveau en cuisine était médiocre, ça n’empêchait pas que ça sentait super bon et que ça serait, je n’en doutais presque pas, au moins un peu meilleur que les nouilles instantanées qui composaient mon régime alimentaire du moment.

« Wow… Quelle bonté ! Mais t’inquiètes pas, si ça a goût de l’odeur, tu devrais même pouvoir m’entendre lâcher un « huuuuum » de bonheur ! »

Je souris et attrapai la main qu’elle venait de passer sur ma joue pour y déposer un baiser.

« Et ça fait du bien de te voir sourire comme ça. »

Parce que je n’avais vraiment pas apprécié de la voir s’inquiéter autant pour moi… Cette situation merdique, c’était moi qui l’avais cherchée et qui m’étais jeté à corps perdu dedans. Axel n’avait rien demandé, elle ne méritait pas d’être un dommage collatéral. Enfin… C’était ce que je pensais, mais, comme si elle lisait dans mes pensées, elle reprit la parole pour me faire comprendre qu’elle ne voulait pas que j’agisse comme ça avec elle parce qu’elle s’inquiétait beaucoup quand je faisais le mort. Le problème, c’était que je la comprenais parfaitement. A sa place, j’aurais même fait un scandale bien plus grand, mais d’un côté… Je ne voulais pas lui pourrir son quotidien avec mes histoires. Elle évitait soigneusement mon regard et c’était tant mieux, parce que je n’étais pas forcément plus à l’aise avec cette discussion et ces reproches parfaitement fondés qu’elle me faisait. Je reposais finalement mon bol sur la table basse, préférant avoir les mains libres et ne pas risquer de m’ébouillanter avec un faux mouvement.

« Je comprends. J’suis désolé, j’voulais vraiment pas t’inquiéter. Et puis, tu sais, si jamais il m’arrivait un truc, tu serais prévenue. J’ai pas mal parlé de toi à mon collègue Ethan, tu sais, l’émoticône aubergine là. Il saura te prévenir si y’a besoin. Il sait que… t’es importante pour moi. »

Je fis une pause. Je n’étais vraiment pas à l’aise dès qu’il s’agissait de parler de mes sentiments, c’était vraiment chiant ! Jouer la comédie, c’était simple, mais être sincère et ouvrir son cœur comme ça… Axel était bien la première à me mettre aussi mal à l’aise !

« Bon, hum… On a qu’à établir des règles : toujours se donner des nouvelles, au moins tous les 2 ou 3 jours. Un message, un appel ou une visite… Même si c’est juste pour dire qu’il fait beau ou qu’il fait froid, juste pour dire qu’on est toujours vivant. Si tu me donnes pas de nouvelles, je déboule chez toi comme aujourd’hui, alors si tu veux pas avoir à prendre un abonnement avec un réparateur de portes, t’as intérêt à t’y tenir. »

Je lui offris un sourire et tendis une main vers elle pour caresser sa joue, puis ses cheveux, avant de l’attirer un peu plus vers moi en me saisissant de son épaule. Juste assez pour déposer un baiser sur sa tempe. Et si c’était moi qui ne donnais pas de nouvelles ? Bouaf, ça n’arriverait pas, hein ?

« D’ailleurs, je dirais même que les photos sexy sont plus que bienvenues ! »

Je pouffai doucement et la relâchai pour la laisser manger, avant que nos ramens ne refroidissent et deviennent immangeables.

Enfin, même si je soufflai sur mes nouilles pour les porter à ma bouche et reprendre des forces, je ne comptais pas vraiment laisser de répit à Axel. J’avais répondu à toutes ses questions, mais, pour ma part, j’en avais encore beaucoup trop qui restaient sans réponses. Je lui demandai alors de me parler de son frère et de cette histoire d’argent. C’était quand même une grosse somme qu’elle avait déboursée là ! J’étais curieux de savoir comment elle avait pu faire pour se la procurer… Et en l’entendant, je manquai de m’étouffer avec mes nouilles, toussant bruyamment en reposant en vitesse mon bol sur la table basse.

« Que- Merde Axel ! Qu’est-ce que t’as foutu ? »

C’était vrai ça… Qu’est-ce que je ferais ? Enfin, la question était plutôt « qu’est-ce que j’allais faire », parce qu’il était certain que si elle émettait une telle hypothèse, c’était qu’elle avait effectivement usé de moyens illégaux pour avoir ce fric… Là, pour le coup, elle me mettait dans une situation TRÈS inconfortable ! Je tenais à elle plus qu’à n’importe qui, mais j’étais aussi flic…

Terminant de tousser, j’inspirai profondément et la fixai avec les sourcils froncés, l’air grave. Et comme elle s’amusait à fuir mon regard, j’attrapai son menton pour l’obliger à me regarder dans les yeux.

« Qu’est-ce que t’entends par « pas de manière légale » ? T’as vendu de la drogue ? T’as pas buté quelqu’un hein ? »

Je déglutis difficilement, sentant l’inquiétude monter de plus en plus.

« T’as pas rendu service à un mafieux j’espère… »
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Sam 15 Fév - 21:54




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J’esquissai un sourire, sans le quitter des yeux, alors qu’il me faisait remarquer qu’il n’était techniquement pas un invité.

« Mais tu es toujours invité chez moi voyons »

Répondis-je dans un haussement de sourcils. Et c’était vrai. De base, je faisais partie des gens qui n’avaient pas de souci à ce que les gens débarquent chez eux à l’improviste. Tariq le faisait d’ailleurs assez régulièrement, comme si la notion de “prévenir par sms” lui échappait totalement. Et avec Alex… ma foi, je devais admettre être encore plus émoustillée qu’à l’accoutumée lorsqu’on se retrouvait à l’improviste. En peu de temps, il avait pris suffisamment de place dans ma vie pour me manquer un peu plus chaque jour. Alors nécessairement, le voir était toujours une bonne surprise.

Il arrivait même à réveiller chez moi des instincts dont je ne soupçonnais pas l’existence, et notamment l’envie de prendre soin de lui, en l’occurrence de lui remplir l’estomac. J’espérais sincèrement qu’il n’allait pas recracher tout le contenu du bol, même si de son côté il semblait plus optimiste que moi sur ma capacité à cuisiner.

« Mouais… On verra ça »

Répondis-je, dubitative. Incapable de garder pour moi les pensées qui tournaient en boucle dans ma tête, je lui déversai tout le contenu de mon esprit avant même qu’il ne puisse manger. Communiquer ouvertement ne faisait pas partie de mes habitudes, mais j’avais bien vu, lors de notre fameuse soirée retrouvailles où on avait joué à “action ou vérité”, que ça faisait généralement plus de bien que de mal, même si ce n’était pas une démarche facile. Du coin de l’oeil -car je n’osais toujours pas le regarder dans le blanc des yeux, comme si j’avais peur d’une réponse frontale qui ne me plairait pas- je le vis déposer le bol sur la table. Bon, au moins, j’avais toute son attention semblerait-il.

Son “je comprends” déclencha une vague de soulagement en moi, comme si je n’avais attendu que ça. Ok donc… il semblerait que je ne resterais pas dans le brouillard total s’il devait lui arriver quoique ce soit. Lentement, j’hochai la tête, ne trouvant rien de mieux à répondre qu’un petit :

« Ca marche. »

Même si en vérité, l’idée de discuter d’un messager qui viendrait m’annoncer sa mort était loin d’être plaisante. Si j’étais rassurée de savoir qu’on me préviendrait ? Pas franchement, pour être franche… Mais bon, d’un autre côté, c’était moi qui avais mis le sujet sur la table alors bon. Je n’allais pas m’en plaindre. Et en même temps, c’était sans doute “bête”, mais savoir qu’il avait parlé de moi à quelqu’un, même si ce n’était que son collègue, ça me soulageait aussi un peu. Comme si ça me donnait un peu d’importance dans sa vie. Et depuis quand avais-je besoin d’exister dans les yeux de quelqu’un pour me sentir bien ? Depuis Alex, visiblement. J’étais probablement encore plus mordue que je ne voulais bien me l’avouer.

« Alors vu les circonstances… j’espère qu’il ne s’offusquera pas si je dis que je n’ai vraiment pas hâte de le rencontrer, l’Aubergine ! »

Peu de chance qu’un type que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam -sauf si Eve et Adam étaient des aubergines… ce qui devait être le cas dans au moins une version religieuse quelque part sur terre, il y avait bien des gens pour vénérer un Dieu Spaghetti après tout- ne s’offusque que je n’ai pas envie de le voir cela dit… Mais bon, si jamais la vexation était facile chez lui, il pourrait sans doute comprendre que je n’ais pas envie d’apprendre des nouvelles macabres concernant Alex. Ceci étant dit, il y avait surtout fort à parier qu’il n’ait jamais vraiment vent de cette discussion, et que je sois en train de cogiter pour trois fois rien. Ca m’évitait de cogiter au reste, c’était déjà pas mal.

Je relevai un peu la tête lorsqu’il reprit la parole. Des règles ? Je ressentis un énorme allégement, presqu’un réconfort, lorsqu’il me proposa ses fameuses “règles”. Y avait pas à dire, il avait l’art de dire exactement ce que je voulais entendre. Et j’éclatai carrément de rire à sa menace d’abonnement à un réparateur.

« Tu peux être sûre que je serai une bonne élève là dessus. Mais juste à cause de la porte, hein, rien d’autre… »

Pas du tout parce que je commençais à être complètement accroc à lui… Je résistai à l’envie de me blottir contre lui alors qu’il m’attirait contre son torse pour déposer un baiser sur ma tempe, me rappelant de justesse qu’il devait encore avoir sacrément mal.

« Par contre t’abuses, moi je peux pas te menacer, je sais même pas où t’habites…  Comment tu veux que j’te motive à ne pas oublier le SMS tous les 2-3 jours ?! A moins que… je pourrais te priver de photo sexy… »

Renchéris-je, rebondissant au passage sur sa boutade. Même si au fond, je savais qu’il ne jouerait pas avec cette promesse. Il savait dans quel état j’allais me mettre si j’en venais à imaginer le pire, il n’allait pas risquer cela.
La soirée aurait pu prendre une tournure plutôt positive si Alex n’avait pas profité de ce petit repas sans prétention en tête à tête pour remettre les sujets délicats sur le tapis. Mon estomac se noua au moment même où il posa sa question, et je sus d’entrée de jeu que je n’allais sans doute pas manger ces ramens. Bon… Restait à espérer qu’il ait faim pour deux.

Prenant mon courage à deux mains, je finis par admettre à demi-mot avoir fait quelque chose de pas très légal. Les yeux dardés sur lui, je guettai sa réaction… Qui ne tarda pas à arriver. Maladroitement, je lui tapotai le dos pour éviter qu’il ne s’étouffe avec la soupe, tout en me bouffant les lèvres d’anxiété. Je savais qu’il n’allait pas sauter de joie en apprenant cela… J’espérais juste… Je ne savais même pas ce que j’espérais, honnêtement. Je crois bien que j’étais prête à toutes les réactions, à part peut être celle où il m’emmènerait au poste de police, ou celle où il me dirait qu’il ne veut plus entendre parler de moi...

A sa question, je ne trouvais rien de mieux à faire que d’hausser les épaules en grimaçant un peu.

« Une connerie, je crois bien… »

No shit Sherlock ! Ca, il avait bien dû le deviner tout seul. Mais bon… Il n’avait pas vraiment répondu à ma question, il ne pouvait pas s’attendre à ce que je réponde sérieusement à la sienne ?
Lorsqu’enfin il retrouva sa respiration, son air mécontent ne mit pas plus de quelques secondes à arriver. Bordel ce que je n’aimais pas qu’il me regarde comme ça… Je me sentais comme une gamine prise en faute. Et on n’en était pas si loin, à vrai dire. Réflexe : je détournai les yeux, incapable de tenir son regard, trouvant tout soudainement fascinant, et notamment mon faux parquet qui ne m’avait jamais paru aussi intéressant ! Mais Alex ne semblait pas d’humeur à jouer au chat et à la souris avec mes yeux. Il se saisit de mon menton avant même que je ne puisse anticiper son geste, me forçant à lever le nez vers lui. Mes yeux gris croisèrent les siens. Il avait l’air grave, bien trop grave. Et moi j’avais peur, tout bonnement. Et ce n’était que le début.

Ce fut la question qui suivit qui déclencha tout le reste. Dans le fond, je n’avais rien fait de vraiment “dramatique”. J’avais fait passeuse de drogue. Ok, y avait mieux, y avait plus glorieux, plus moral. Mais ce n’était pas “si” grave. J’aurais pu le rassurer, lui dire que non, rien de tout ça, juste un petit méfait de rien du tout… Mais ses questions déclenchèrent autre chose en moi. Une peur bien plus profonde, bien plus ancrée, bien trop vieille, presque pourrissante.

D’un coup, je me sentis bafouée. Car tout ça, ces “pires scénarios” qu’il semblait tant craindre, je les avais bel et bien fait. Et rien qu’à voir sa tête alors qu’il ne faisait qu'envisager cette possibilité, le pire, je sentais que la vérité ne lui plairait pas du tout. Même si c’était une vérité bien lointaine maintenant, la vérité restait contemporaine. On avait tué quelqu’un, oui ou non. Que ce soit y a 2 jours ou 20 ans, ça restait vrai, à vie. Et même à mort. On ne pouvait se laver d’un tel péché, et si j’arrivais à vivre avec au quotidien, la situation avait fait remonter le pire en moi.

Et comme toujours lorsque j’avais peur, je devenais agressive. Et j’avais beau savoir au fond de moi que c’était moi qui étais dans mon tort, ça ne m’empêchait pas de dérailler.

« T’es peut être flic mais moi pour le moment je suis pas en état d’arrestation donc l’interrogatoire là…  »

Grondai-je, alors que mes yeux passaient de apeurés à acerbes. C’était quoi cette question de merde, sérieusement ? Il voulait quoi ? Faire un podium des pires trucs à ne pas faire ?

« Et alors ça change quoi si j’ai fait l’un, l’autre, ou même les trois ? Dans tous les cas c’est illégal, non ? »

Enchaînai-je, tremblante tellement je sentais la colère monter en moi. La colère pour mieux étouffer la culpabilité, c’était un mécanisme de défense tellement classique. Mais au fond de moi, j’avais bien trop peur de connaître la réponse à cette question. Ce que ça changeait, c’était son opinion sur moi. Et pour moi, c’était beaucoup trop important pour ne pas sentir une coulée d’angoisse se déverser en moi. J’étais vraiment moche, quand je flippais. Et Alex allait vite le découvrir. D’autant qu’il n’avait toujours pas répondu à ma fameuse question, et ça, ça m’énervait carrément. C’était quoi, son jeu ? De m’faire paniquer ? Culpabiliser ? C’était une technique de flic pour faire cracher le morceau ? Ca y est, je virais carrément parano.

Attrapant sa main de la mienne, je dégageai mon menton d’un geste sec, mais sans pour autant le lâcher des yeux.

« Et t’as pas répondu à ma question, Alex. »

Alors voilà, je donnais dans la provoc’ comme si ça pouvait arranger la situation. Je n’avais jamais été quelqu’un de raisonnable, et quand les sentiments s’en mêlaient, c’était souvent cent fois pire. Et plus il y avait de sentiments, plus je réagissais dans l’extrême, comme si je me faisais un devoir de gâcher ces petites choses précieuses dans ma vie. Et comme des sentiments, je commençais à en avoir un paquet pour lui...


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Alexander Reynarsson
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Ven 13 Mar - 15:53

« Tu devrais pas me dire des trucs comme ça, j’vais finir par passer du statut « d’invité » à celui de « squatteur » sinon ! Tu sais, j’suis un peu comme les gosses : quand tu me donnes la main, moi je prends le bras qui va avec ! »

Je lui lançai un sourire en coin, avant que la discussion ne se fasse de nouveau bien plus sérieuse. Je reposai donc mon bol de ramens sur la table basse devant moi, sachant pertinemment que je n’allais pas retaper dedans avant que le sujet ne soit clos. Et finalement… Un rire passa mes lèvres.

« Oh mais t’inquiètes pas pour ça ! Je crois que personne n’a jamais vraiment hâte de rencontrer Ethan de toute façon ! Même moi je vais un peu le voir à reculons, c’est pour dire ! Enfin, il est pas méchant, il est juste… Lui. Et puis je sais que je peux compter sur lui, même s’il va certainement me passer un savon au moins aussi gros que toi quand il me verra dans cet état. »

Je me frottai la nuque en grognant un peu à cette idée. J’avais toujours été tête brûlée et mes supérieurs me l’avaient toujours reproché, tout comme Ethan qui devait sans arrêt rattraper les conneries que je pouvais faire, mais notre duo fonctionnait plutôt bien. Il fallait bien un gars sérieux dans un binôme, et ce n’était clairement pas moi qui avais ce rôle !

En tout cas, pour prouver à Axel que j’étais vraiment prêt à faire des efforts pour lui donner régulièrement des nouvelles, je lui proposai de suivre quelques petites règles. Je lâchai un petit rire en l’entendant me dire qu’elle acceptait simplement pour ne pas avoir d’autres portes défoncées. Mais j’arrêtai bien vite de rire, déjà à cause de la petite douleur que ça me provoquait, mais aussi à cause de la menace qu’Axel venait de me lancer. Mon visage se décomposa presque aussitôt, ma voix se faisant légèrement tremblotante sous l’appréhension qu’elle la mette vraiment à exécution.

« Hein ?! Non ! T’as pas le droit de me priver de ça ! C’est promis, j’oublierai aucun message ! Je veux mes photos sexy moi… »

J’affichai mon air de chien battu en la fixant dans les yeux, ne prenant pas la peine de rebondir sur le fait qu’elle ne savait toujours pas où je vivais. J’avais hésité plusieurs fois à le lui dire, mais il valait mieux qu’elle continue à l’ignorer. Après tout, je savais qu’Axel était au moins aussi impulsive que moi, alors je savais pertinemment qu’en lui donnant mon adresse, elle serait capable de débouler sans prévenir. En tout cas, moi, c’est ce que je ferais à sa place. Et elle savait aussi pourquoi je préférais ne rien lui dire. C’était vraiment compliqué, aussi bien pour elle que pour moi, mais je n’avais pas le choix. Et je n’avais pas non plus continué en disant que je n’avais pas besoin des photos sexy pour me motiver à lui donner des nouvelles, parce qu’encore une fois, je savais qu’elle ne l’ignorait pas.

Quoi qu’il en soit, maintenant que ce sujet était clos, je pouvais enfin reprendre tranquillement la dégustation de mes ramens. Non sans oublier de demander des précisions à Axel sur ce qu’il s’était vraiment passé pour qu’elle se retrouve dans cet état. Et ce que j’entendis manqua de me faire étouffer. Elle avait fait une connerie pas légale ? Aussitôt, mon cerveau se mit à imaginer tout un tas de scénarios, scénarios qui me nouaient l’estomac…

L’air grave, je lui attrapai le menton pour la forcer à me regarder pendant que j’attendais qu’elle me donne plus de détails sur cette fameuse connerie. Mais au lieu de trouver une Axel paniquée ou même désolée, je me retrouvai à faire face à un regard des plus acerbes et un ton presque froid. Wow… Pour le coup, ça me laissa interdit quelques secondes. Je la fixai d’un air complètement abasourdi... Je ne m’étais pas attendu à me faire incendier alors que c’était elle qui avait merdé, mais le pire, c’était qu’elle ne comprenait pas pourquoi j’avais posé ces questions… Et cette main qui dégageait la mienne d’un geste sec prouvait bien à quel point elle était en colère.

« Axel… »

Je soutenais presque difficilement son regard, ne comprenant pas du tout pourquoi elle se braquait autant à cause de mes questions. J’essayais de réfléchir, de comprendre ce qu’il se passait, mais c’était tellement soudain que mon cerveau avait du mal à assimiler.

« J’ai pas répondu parce que j’en sais rien… Comment tu veux que je sache comment je réagirais à une situation que j’avais jamais envisagée, alors que tu ne me dis pas tout ? Alors oui, dans tous les cas c’est illégal, mais si tu te braques comme ça sans m’expliquer, j’vais pas pouvoir t’aider ! »

Mon regard avait finalement gagné en assurance et je la fixai de nouveau dans les yeux. J’avais besoin de plus d’éléments pour prendre une décision. Mon boulot était tout pour moi, j’avais quand même sacrifié beaucoup de choses pour lui mais… Je me connaissais, je savais que j’avais toujours fait passer ma famille et mes proches avant tout le reste, même si ce n’était pas forcément évident en connaissant ma situation. Si Axel m’avouait avoir tué quelqu’un… J’étais presque sûr que je serais du genre à l’aider à planquer le cadavre plutôt que de la foutre derrière les barreaux…

« Explique-moi. Quoi que t’aies pu faire… J’suis là pour toi. »

Mon air était de nouveau grave et je déglutis un peu difficilement. Là, pour le coup, elle me faisait vraiment flipper… Et je ne pouvais rien faire d’autre qu’attendre qu’elle crache le morceau. Ce n’était plus le moment de plaisanter et elle ne semblait plus vouloir que je la touche non plus, vu comment elle m’avait repoussé. Je devais trouver un moyen de la rassurer et de faire descendre toute cette colère.

« J’veux juste t’aider. C’est pas un interrogatoire, j’suis pas là en tant que flic. J’suis là en tant que… petit-ami. »

C’était ce que j’étais au final non ? Ou quelque chose s’en rapprochant. Du moins, je l’espérais… J’avais peur qu’Axel se mette soudainement à me glisser entre les doigts à cause de cette histoire de connerie illégale…
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Dim 22 Mar - 21:04




Do you think I'm bat shit crazy, having you on my mind?


« Mais qu’est-ce qui te dit que ça me dérangerait que tu deviennes un squatteur ? »

Répondis-je, un sourire au coin des lèvres. Honnêtement, si ça voulait dire le voir plus souvent, je n’allais certainement pas me plaindre de l’avoir comme squatteur. Peut être que je voulais un peu trop précipiter les choses, peut être que je n’étais pas très rationnelle…. Mais j’avais vraiment envie de sauter sur toutes les occasions pour passer plus de temps avec lui. Il me manquait beaucoup trop entre chaque retrouvaille. Alors certes, je pouvais maintenant me réjouir d’avoir de ses nouvelles plus régulièrement, mais lire ou entendre quelqu’un et le voir, le toucher, le serrer dans ses bras, ce n’était pas exactement la même chose.

Sentant probablement que la situation me peinait, Alex essaya de me remonter le moral en m’assurant que je serais prévenue s’il lui arrivait malheur. Maigre consolation pour sûr, mais je m’efforçais d’en plaisanter plutôt que de maintenir cet air grave et trop sérieux. La discussion dériva donc sur son collègue, dit l’Aubergine, que je n’avais pas hâte de rencontrer quand on savait ce que ça signifiait.

« Y a pas à dire, tu le vends SUPER bien. Si j’le rencontre un jour, j’en aurais des préjugés ! »

Répliquai-je dans un petit rire. Bon en vrai, il ne pouvait pas être SI horrible que ça… Si ? Caractère mis à part -j’avais moi-même un caractère de cochon de toute façon- quelque chose me disait que si on se rencontrait pour la première fois pour qu’il m’annonce la mort d’Alex, j’allais le détester pour une toute autre raison… Je chassais d’ailleurs cette pensée de ma tête, peu désireuse de me laisser aller à ce genre de réflexions déprimantes.

Il dut, encore une fois, sentir mon coup de mou, usant d’humour pour me changer les idées comme il savait si bien le faire. Je me mordis la lèvre, retenant le sourire attendri qui menaçait d’étirer mes lèvres. Mais je ne pus m’empêcher de le charrier un peu, gommant ainsi les points un peu douloureux de la discussion.

« Mouais mouais mouais… On verra si tu les as méritées ces photos sexy, va falloir travailler dur pour les avoir ! »

Répondis-je, minaudant à moitié juste pour le taquiner, résistant comme je pouvais à son air de chien battu qui pourtant me donner envie de le manger tout cru… S’il n’avait pas été en mille morceaux, j’aurais sans doute eu nettement moins de self control. Mais en l’occurence, le voir grimacer au moindre de ses mouvements me déchirait le coeur.

Quoiqu’il en soit, le ton de la discussion s’aggrava très rapidement alors qu’Alex remettait le sujet que je redoutais tant sur le tapis. Et si de base, lui parler de cela me fichait plutôt la trouille, la suite des évènements me fit carrément dérailler. Car si je n’étais pas enchantée à l’idée de lui révéler mes infractions à la loi, j’étais carrément paniquée à l’idée que ce que j’avais fait finisse par nous séparer. Difficile de savoir s’il pourrait m’en vouloir plus que je ne m’en voulais moi-même mais… Je n’étais pas sûre d’avoir envie de le découvrir. Et si son sens moral était plus fort que son attachement pour moi ? Et s’il n’arrivait pas à passer outre mon crime ? Et puis… à quoi bon abuser des “si” ? Evidemment que personne ne passait l’éponge sur un meurtre…

Cette réalisation me fit totalement vriller, faisant ressortir une agressivité qu’Alex n’avait probablement jamais vue chez moi jusque là. Et devant son attitude un peu trop “policière”, je ne trouvai rien de mieux que de me braquer encore un peu plus en exigeant des réponses à mes questions impossibles.
Mon prénom dans sa bouche, loin de calmer ma colère, ne fit que faire grimper ma tension. Qu’essayait-il de faire exactement ? Pinçant mes lèvres, je gardai le silence, attendant qu’il ne se décide enfin à cracher le morceau. Ce qu’il finit par faire. Mais la réponse, loin de me rassurer, ne fit que faire grimper l’angoisse en moi. Evidemment qu’il ne savait pas… Comment pouvait-il imaginer ce que j’avais fait ? Incapable d’assimiler la moindre information, je ne pus que retenir la fin de ses dires, secouant la tête, la voix commençant à chevroter un peu.

« Mais tu peux pas m’aider, personne ne peut m’aider…. »

Il était un peu tard pour m’aider, mais ça, il ne pouvait pas le deviner. Pour lui, il devait sans doute s’agir d’un crime récent, comment pourrait-il se douter que cela remontait à plusieurs années déjà ? Je mentirais si je disais que je ne pensais pas que cet épisode de ma vie finirait par resurgir… Mais je ne me doutais pas qu’il remonterait à la surface si vite. Cela dit, que ce soit aujourd’hui ou dans un an, ça ne changerait rien aux faits, et probablement pas non plus ce qu’il en penserait.

Relevant les yeux vers lui, je croisai son regard qui semblait particulièrement assuré. Ma bouche devenait un peu pâteuse alors que je l’écoutais attentivement me proférer des promesses dont il ne connaissait probablement pas les aboutissants. Quoique j’ai pu faire ? S’imaginait-il seulement ? Sans doute pas. On se représentait rarement la personne qu’on fréquentait comme un tueur ou une tueuse.
Je le vis déglutir, et je songeai qu’il devait commencer à comprendre. Ou peut être qu’il avait déjà tout compris… après tout il était flic, et très loin d’être bête en sus.

Et puis il m’acheva avec sa phrase. En temps normal, l’entendre se nommer ainsi, “petit ami”, enfin officialiser notre relation, m’aurait sans doute mise dans tous mes états… Mais là, j’étais trop occupée à paniquer intérieurement. Je me mordis la lèvre pour retenir la montée d’un sanglot.

« Pas sûre que tu veuilles le rester, si tu savais tout… »

Ne pus-je m’empêcher de répliquer, m’infligeant une baffe mentale au moment même où les mots franchissaient mes lèvres. C’était tellement cliché comme réplique… Et pourtant tellement vrai. Je sentais que la crise de nerf n’était pas franchement loin, c’était beaucoup trop d’émotions pour moi.

Et puis la paranoïa surgit à nouveau. Est-ce qu’il essayait de me mettre en confiance juste pour me faire parler ? Etait-ce une technique de flic ? Les flics devaient être de bons manipulateurs pour tirer des aveux des suspects… Mais non. Je refusais de croire qu’Alex pouvait essayer de me manipuler. Je ne le voyais pas comme ça, et je n’avais pas envie de le voir comme ça. Même si… soyons honnête : qui pouvait fermer les yeux sur un meurtre ?

Me sentant soudainement opprimée par notre proximité qui me plaisait pourtant tant d’ordinaire, je me redressai presque dans un bond, commençant à arpenter la pièce principale de mon appartement pour essayer d’évacuer ma nervosité. Se faisant, je finis néanmoins par délier un peu ma langue, lui jetant des coups d’oeil furtifs.

« Écoute pour cet argent j’ai… j’ai fait livreuse de drogue pour un gang. Et j’ai aidé un type à récupérer du fric dans un repère de malfrats. J’ai plus aucune nouvelle de lui depuis, je… je pense pas entendre à nouveau parler d’eux… »

Ah, super : voilà que je me mettais à bafouiller. Et ensuite quoi ? J’allais fondre en larmes ? Bon, blague à part, ce n’était pas totalement impossible. Il n’y avait bien qu’Alex pour me mettre dans de pareils états. Bon disons… Alex et ce putain de secret que je portais. Mais l’idée de le perdre, et pas au sens mortel du terme cette fois-ci, me paralysait totalement. Je crois bien que ça me tétanisait encore plus que l’idée de finir en taule. C’était irrationnel comme réaction… Mais les sentiments étaient rarement rationnels, à vrai dire. Sentant de nouveau les émotions grimper et prendre le dessus, je m’arrêtai dans mon usage de plancher, refermant mes bras sur moi, enfonçant mes doigts dans la peau de mes biceps alors que je le dévisageais presque… timidement.Il devait me prendre pour une schizophrène à changer de comportement radicalement de la sorte.

« Mais il est pas là le problème…. bordel t’aurais vu la tête que tu faisais quand t’as évoqué l'éventualité que.... »

Ma voix se brisa avant que je ne puisse finir ma phrase, comme si prononcer le mot fatidique le rendrait réel. Avant de réaliser qu’il l’était déjà, réel, et de finir, mais plus dans un murmure, ma gorge étant soudainement devenue aussi sèche que du vieux bois :

« ...que je bute quelqu’un. »


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Alexander Reynarsson
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Jeu 23 Avr - 11:04

Je pouffai à sa réponse. Ça ne la dérangerait sans doute pas à court terme que je devienne un squatteur, mais avec mon rythme de vie actuel… Elle finirait sans doute par péter un câble. Et, de toute façon, cette option n’était tout simplement pas envisageable de mon côté. Je la mettais déjà bien assez en danger en venant la voir de temps en temps, alors vivre avec elle… Et puis, mine de rien, ça serait un sacré pas de géant dans notre relation qu’on avait déjà bien du mal à définir correctement ! On finirait même peut-être par ne plus pouvoir se supporter du tout si on vivait ensemble !

Quoi qu’il en soit, notre emménagement sous le même toit n’était clairement pas à l’ordre du jour et, surtout, il y avait un sujet bien plus important à traiter. Après quelques tentatives d’humour pour détendre l’atmosphère pesante, je m’empressai de lui confirmer que je ferai tout pour avoir droit à mes photos sexy. Mais ces touches d’humour furent rapidement balayées par le craquage d’Axel. Je m’étais soudainement pris sa colère mélangée à une touche de panique en pleine tronche, sans comprendre ce qu’il se passait. Est-ce que… c’était si grave que ça ? Merde, ça me foutait les boules de l’entendre vriller comme ça sans même savoir quel était le fond du problème ! J’étais parfaitement incapable de lui dire comment je pouvais réagir alors qu’elle ne crachait pas le morceau sur ce qu’elle avait vraiment fait, et nous étions tous les deux en train de paniquer de notre côté. La situation était totalement hors de contrôle et même mes mots ne parvinrent pas à calmer Axel, qui se faisait même soudainement très fataliste.

« Dis pas ça… »

C’était facile de balancer un truc comme ça, mais elle commençait vraiment à me faire envisager tous les pires scénarios avec ses teasings ! Je tâchai de la fixer avec mon air le plus assuré possible, faisant tout ce que je pouvais pour faire redescendre cette tension et essayer de calmer Axel. Elle avait forcément fait un truc grave et je commençai de plus en plus à envisager un meurtre vu tous les indices qu’elle laissait échapper dans ses mots et dans son comportement…

« Et tu crois que je vais avoir envie de le rester en sachant que tu me caches un truc tellement énorme que ça te met dans un état pareil ? »

Okay… J’avais peut-être pas été très délicat en lui balançant ça… Ça allait même peut-être faire encore plus déraper les choses mais… Comment pouvait-elle sincèrement espérer qu’on puisse construire un truc ensemble si je savais qu’elle ne me confiait pas tout ? Si je l’avais ignoré encore… Mais maintenant que j’étais au courant, elle n’avait plus d’autres choix que de tout me dire. Nul doute qu’on finirait par s’éloigner si elle ne se décidait pas à cracher le morceau, qu’importe sa nature… Et cette idée me fit affreusement mal au cœur, tant que j’en oubliai de respirer quelques secondes…

Axel s’était finalement levée et éloignée de moi pour faire les cent pas. Je grimaçai en essayant de mieux me positionner sur le canapé afin de pouvoir la suivre du regard. Et elle finit ENFIN par m’avouer ce qu’elle avait fait pour récupérer tout cet argent. Je restai interdit en l’entendant… Livrer de la drogue et récupérer de l’argent… C’était sérieusement pour ça qu’elle s’était mise dans cet état ? J’avais bien du mal à y croire puisque c’était justement des choses avec lesquelles je pouvais l’aider. Et puis… J’avais moi-même à faire à ce genre de boulots parfois avec ma couverture… Je soupirai profondément et me massai les tempes d’une main. Je n’étais pas dupe, elle ne me disait pas tout, mais je n’avais pas envie de la pousser à bout. Ça n’apporterait rien de bon, surtout aujourd’hui...

« Okay… Si jamais tu finis par avoir des soucis avec ça, je ferai ce que je peux pour effacer les traces qui t’incriminent au niveau de la police. Pour le gang… C’était le Mitsubai-gumi ou un autre ? Que je sache qui je dois aller voir si jamais il faut que je négocie pour qu’on te foute la paix. »

Je n’arrivais plus à faire d’humour, je n’en avais plus du tout envie. Le plus important pour l’heure, c’était de faire en sorte qu’Axel se calme. Si ce n’était que ça… Je pouvais l’aider. Mais pour autant, m’avoir confessé « ses crimes » ne la faisait pas se détendre. Au contraire, elle semblait même encore plus nerveuse et osait, à présent, à peine me regarder. Elle s’était éloignée de moi sans doute parce qu’elle avait peur de ma réaction, mais je me sentais épuisé par la situation et j’avais l’impression que mes mots ne l’atteignaient plus. Je n’avais plus le choix : m’appuyant sur le canapé, je me relevai difficilement, non sans grogner, et je titubai presque jusqu’à elle pour la prendre dans mes bras, me collant dans son dos. Ça serait peut-être plus simple si nos regards ne se croisaient pas.

« Et quelle tête j’étais censé faire à cette éventualité ? Ça aurait pas été carrément bizarre de sourire en prenant ça à la légère ? »

Le doute se dissipait chaque fois plus et ma certitude sur ce qu’elle avait fait ne cessait de s’affirmer… Qu’est-ce que j’étais censé dire maintenant ? Que ce n’était pas grave ? Impossible qu’elle gobe ça, je ne pourrais pas être sincère en le disant…

« À l’avenir, si t’as des soucis… Attends pas d’être obligée de bosser pour un gang et risquer d’avoir des problèmes avec la police pour me contacter… Je veux être là pour toi et t’aider autant que je peux. Pour le reste… J’ai compris que tu me disais pas tout, mais… J’attendrai. J’pense qu’on a eu déjà assez d’émotions fortes pour aujourd’hui, non ? »

J’étais vraiment trop épuisé, mon corps s’appuyant un peu plus lourdement sur le sien alors que je resserrai doucement mes bras autour d’elle. Je ne voulais pas la perdre, je ne voulais pas qu’on se fâche jusqu’au point de non-retour…

« J’ai besoin de toi Axel. »

C’était pas la meilleure des déclarations d’amour, mais ce n’était clairement pas le bon moment pour lui dire « Je t’aime »…
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Mar 5 Mai - 22:18




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Deux salles, deux ambiances. Bon là c’était plutôt : deux moments, deux ambiances. L’art de passer des petites taquineries à la conversation dramatique en quelques minutes à peine… en même temps, on aurait pu anticiper ça : on avait tous les deux des sacrées vies en ce moment, difficile de ne pas en venir à des sujets qui fâchent quand l’un comme l’autre nous avions risqué nos vies. Ajoutons à ce cocktail déjà explosif mes sautes d’humeur, dont Alex avait été épargné jusque là, et on donnait une bonne grosse ambiance merdico-merdique. La journée n’avait pas commencé fort, pas sûre qu’elle finisse mieux vu ce qui se profilait…

En bonne drama queen -ah ça, je pouvais être très douée pour ça !- je ne trouvai rien de mieux que de renvoyer Alex dans ses 22 ans en lui faisant remarquer qu’il ne pouvait pas m’aider -ou plutôt que personne ne pouvait m’aider. Une phrase théatrale certes, mais pas franchement fausse. Comment est-ce qu’on pouvait m’aider à règler une histoire vieille de plusieurs années ? Ce n’était pas comme s’il y avait un cadavre à cacher ou des preuves à faire disparaître… De toute façon, des preuves, il n’y en avait pas. Des témoins, oui, mais je voyais mal ce que quiconque pourrait faire à leur sujet -à part les faire taire par la manière forte, mais le but n’était pour sûr pas de me mettre plus de morts sur la conscience. Pour le reste… Le champ d’action était limité.

En guise de réponse, je me contentai donc de lancer un regard lourd de sens à Alex. Qu’il le veuille ou non, c’était la vérité. Mais bon, on ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas trouver les bons mots, je ne lui rendais pas la tâche facile, bien au contraire. J’avais conscience d’être une vraie emmerdeuse là tout de suite, mais c’était franchement le mieux que je pouvais faire. Lui déballer toute la vérité ? Impossible. Même si mon silence était franchement pire qu’un aveu, les mots ne sortiraient pas de ma bouche, je le savais. Ils étaient comme bloqués, comme si l’admettre à voix haute rendrait les choses pires. C’était bête, parce que pas grand chose ne pouvait rendre les choses pire à bien y réfléchir… Mais la logique et moi, on n’était pas prêtes à faire amie amie là tout de suite.

Le pauvre Alex galérait à essayer de me rassurer comme il pouvait -et sans fausses promesses- mais il enchaînait maladresse sur maladresse. Et alors que je lui faisais remarquer qu’il ne voudrait sans pas doute pas rester mon petit ami -alors qu’il venait tout juste de l’être “officiellement”- si je lui disais toute la vérité, le voilà qui me faisait -très justement- remarqué qu’il n’aurait sans doute pas envie non plus si je lui faisais des cachoteries. Alors certes, il n’avait pas tort, mais d’un autre côté...

- Et donc ? J’ai le choix entre tu m’largues ou tu m’largues ?

Comment ? Ce n’était pas le bon moment pour faire du cynisme ? Oui bah essayez de composer avec des hormones mal lunées et on en reparlera ! Pardon ? Y en a qu’un seul qui fait des efforts pour éviter qu’on ne finisse par se fritter pour de bon ? Certes mais… Mais je manquais clairement d’argument. La petite voix de la sagesse dans ma tête -si si, même moi j’en ai une- me soufflait de faire un pas dans sa direction, mais je ne savais même pas COMMENT faire ce fameux pas. J’avais l’impression d’être piégée, et que quoique je fasse ça allait finir en drâme, si tant est que ça n’en soit pas déjà un… Je m’étais de ce fait relever comme si j’avais le diable au corps, pour me lancer dans des aller-retours acharnés si caractéristiques des gens sous stress, sous le regard désemparé de mon copain. Et tout en arpentant mon appartement comme si ça pouvait m’aider à quoique ce soit, j’enchaînai par un :

- Pardon. J’suis un peu sur les nerfs. C’est pas ce que je voulais dire.

Bon, ça l’était un peu quand même, mais c’était mon moi sarcastique qui avait voulu, pas mes autres mois. Captain Obvious était de sortie, au cas où il n’avait pas remarqué que j’étais sur les nerfs… peu probable, d’autant plus que l’observation, c’était un peu son domaine. Je finis par lâcher un peu de leste, lui donnant quelques réponses même si je me doutais que ce n’était pas celles qu’il attendait le plus. C’était ce que j’étais en mesure d’offrir pour le moment, et si ça pouvait au moins un peu le rassurer, c’était déjà beaucoup. Et puis… Ca m’occupait l’esprit de discuter de ça, ce qui n’était pas plus mal. Tout en lui jetant un regard en coin, je continuai d’user le plancher.

- Alex… tu vas pas te foutre dans la merde vis à vis de tes collègues et de tes supérieurs parce que J’AI fait une connerie !

Répondis-je en lui faisant les gros yeux, un peu à la manière d’une mère poule qui gronderait son poussin. Je lui étais sincèrement reconnaissante d’avoir ne serait-ce que l’intention de faire ça en connaissant sa droiture d’esprit, mais il était hors de question qu’il soit dans la merde à cause de moi. Et on ne parlait pas d’une petite merde là. Sauf qu’Alex était têtu. Au moins autant que moi, peut être même plus… Et quand il avait une idée stupide en tête, il ne l’avait pas ailleurs.

- Hein ?! Mais non tu vas rien négocier du tout ! T’as déjà failli y passer avec ton espèce de psychopathe là tu vas pas en plus aller te frotter à ces types là ! D’autant qu’ils connaissent pas trop la négociation j’ai l’impression.

Enfin si, celle avec les poings. Et j’allais certainement pas l’exposer à encore plus de tortures physiques impensables. D’ailleurs, j’avais habilement évité de répondre à sa question, même si j’avais la réponse. Qu’il ne compte pas sur moi pour aller le jeter dans la gueule du loup. J’allais assumer mes conneries en espérant qu’elles ne me coûtent pas trop cher et puis basta. Mais bon, au moins, cette discussion avait désactivé mon mode “full panic”. L’idée qu’il se mette en danger pour moi était bien trop grave pour que je continue ma crise existentielle. Au moins une bonne chose… Bon, ça n’allait pas m’empêcher de remettre sur le tapis le sujet fâcheux, car fuir n’était pas dans mes habitudes -mais garder un silence obstiné allait le devenir en revanche- mais j’allais essayer de le faire avec un peu plus de calme et de réflexion…

Alex me prit par surprise, car je le sentis soudainement dans mon dos, n’ayant même pas remarqué qu’il s’était levé -et vu comme il avait mal, ça avait du prendre du temps, preuve que j’étais vraiment dans mon monde. Refermant mes bras sur les siens dans un geste plus désespérés que je ne l’aurais voulu, je poussai un petit grognement d’admission de défaite.
D’autant qu’Alex n’avait pas tort : s’il avait trouvé amusant ou même pire, peu étonnant, le fait que j’ai pu commettre un meurtre, là j’aurais dû sacrément m’inquiéter.

- C’est pas faux…

Finis-je par admettre dans un soupir, sans lâcher ses bras de mes doigts fébriles.

- T’aurais pas dû te lever, tu vas agraver ton cas…

Ajoutai-je dans un grognement. S’il y avait bien une chose qui me mettait en rogne, c’était de nuir aux gens que j’aimais par mes conneries, et là je n’arrêtais plus de le faire avec lui… De quoi bien m’énerver sur moi-même… Si Alex m’en laissait le temps, ce qui n’était pas le cas. S’il continuait dans cette voie, il allait finir par me foutre les larmes aux yeux ce crétin… Heureusement qu’il ne voyait pas ma tête, même s’il devait sans mal deviner l’émotion qui me traversait à ma façon de m’accrocher à ses bras. Il me laissait un répit. Difficile de dire si c’était une bonne chose ou non, mais c’était probablement l’option la plus raisonnable pour le moment. Je savais très bien que ça voulait dire lui dire la vérité tôt ou tard si je ne voulais pas définitivement le perdre, mais je lui étais reconnaissante de ne pas me pousser au delà de mes limites là tout de suite. Desfois je me demandais quand même comment je me débrouillais pour m’entourer de gens en or comme Alex ou Aki avec mon caractère de cochon….

Je le sentais devenir lourd sur moi, signe qu’il se surmenait encore une fois. Pivotant sur moi-même tout en restant contre lui, je vins glisser mes bras dans son dos et enfouir mon visage contre sa clavicule.

- C’est promis.

Murmurai-je en reserrant mon étreinte. J’aurais pu détailler ma réponse en lui précisant que ce n’était pas tant que je ne voulais pas faire appel à lui, mais plutôt que j’avais tendance à réaliser un peu trop tard l’ampleur des merdiers dans lesquels je m’embourbais. Ca et le fait que je n’avais pas tellement envie de l’embêter avec mes histoires alors qu’il avait assez d’histoires de son côté. Mais soit. Une promesse était une promesse. Et puis dans la mesure où ça finissait tout de même par atterrir chez lui, autant me confier à lui dès le début.

- Moi aussi j’ai besoin de toi…. Et t’imagines même pas à quel point l’idée de te perdre, dans n’importe quel sens du terme, me paralyse…

Ajoutai-je, prenant soin de rester planquée contre son torse, mes doigts agrippés dans son dos. Il devait un peu s’en douter vue ma réaction un peu plus tôt mais… C’était une chose de soupçonner quelque chose, c’était une autre de le savoir. Parfois, il fallait juste dire les choses. Evidemment, chez moi, ce genre de conclusions arrivaient généralement beaucoup trop tard, et j’avais juste beaucoup de chance d’être tombée sur quelqu’un d’aussi tolérant qu’Alex, parce que bon, fallait bien se l’avouer : j’étais pas franchement un cadeau.

- Mais t’étais prévenu hein. Je te l’ai dit la première fois qu’on s’est rencontrés que j’étais une folle furieuse et un cas….

Ajoutai-je, profitant de cette accalmie pour faire une petite touche d’humour. Là, j’en avais besoin. Et puis techniquement, c’était vrai. Bon évidemment, à l’époque aucun de nous deux n’aurait pu deviner où on en serait aujourd’hui… Il n’empêche que je l’avais bel et bien prévenu. Sentant son poids se faire de plus en plus lourd sur moi, je réalisai qu’il devait être à bout de force, et j’initiais un pas en direction de mon canapé pour y retomber lourdement sans pour autant le lâcher.

- T’es têtu hein... Est-ce que la doctoresse ne t’avait pas dit de ne pas faire de mouvement inutile et de te préserver ?

Le grondai-je, osant enfin à nouveau planter mes yeux dans les siens.


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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Jeu 14 Mai - 12:31

Le cynisme d’Axel me laissa complètement interdit. Bon, je l’avais bien mérité avec la maladresse de ma question précédente, qui avait été un peu trop franche, mais ses mots avaient été comme un violent coup de poing en plein ventre. J’avais le souffle presque coupé et aucun mot ne parvenait à sortir. De toute façon… Qu’est-ce que j’étais censé répondre à ça ? Je n’avais pas envie de la quitter, sauf si c’était vraiment ce qu’elle voulait, mais est-ce que je pouvais vraiment envisager une relation sérieuse avec quelqu’un qui me cachait clairement tout un pan de sa vie ? J’avais toujours exécré le mensonge, surtout depuis que mon quotidien était basé sur ce principe, et même si Axel ne me mentait pas vraiment, elle ne me disait pas tout non plus. Est-ce que je ne lui avais pas déjà prouvé à quel point je tenais à elle ? À quel point elle pouvait me faire confiance ? J’avais peur qu’en lui répondant, je nous fasse encore plus glisser sur cette pente qui ne pourrait mener qu’à une chose : une rupture en bonne et due forme. Et ce n’était pas ce que je voulais, vraiment pas.

Je préférai donc rester silencieux, attendant qu’Axel fasse un peu redescendre la pression par elle-même. Quoi que je dise, ça n’avait aucun effet, je n’avais donc plus qu’à attendre que sa langue se délie. Et elle finit par cracher le morceau et me dire ce qu’elle avait fait. Forcément, savoir qu’elle avait fricoté avec un des gangs de la ville, ça ne me plaisait pas du tout, surtout qu’elle avait fait ça uniquement pour le fric. Je n’avais pas grand-chose sur mon compte en banque, mais j’étais quand même profondément déçu qu’elle ne se soit pas tournée vers moi pour demander de l’aide, plutôt que vers ces sales types… À ses mots, je me contentai de la fixer très sérieusement.

« Et moi j’ai fait la connerie de pas être assez présent et de pas voir qu’il y avait un problème. J’aurais dû t’aider à régler ça avant que t’aies à te rapprocher de ces types. Tu peux au moins me laisser me rattraper en faisant ça pour toi. Comme ça, la prochaine fois que t’auras des ennuis… Peut-être que tu te tourneras vers moi avant de te tourner vers des yakuzas. »

Bon bah… Je l’avais plus mauvaise que ce que je l’avais imaginé finalement… Je voulais vraiment qu’Axel puisse se reposer sur moi et je voulais être là pour elle. Enfin… Autant que je le pouvais malgré mon boulot. Et je voulais aussi qu’elle se fourre dans le crâne que j’étais prêt à beaucoup de choses pour elle.

« Alors ? Qui c’était ? T’inquiètes pas pour le côté négociations, je commence à avoir de l’expérience dans le domaine à force de les côtoyer tous les jours. »

Et je savais aussi d’expérience qu’une fois qu’on s’était rapproché d’eux, il était difficile de sortir de leur collimateur. Raison pour laquelle je m’inquiétais sans doute beaucoup plus qu’Axel concernant la suite des événements. Ce qu’elle avait fait lui reviendrait forcément un jour en pleine poire et je ne voulais pas que ça arrive.

Et puisque la tension semblait être légèrement redescendue, je profitai de l’occasion pour me lever et venir me coller dans le dos d’Axel, passant mes bras autour d’elle pour la serrer contre moi. Si mes mots ne suffisaient pas, j’osai espérer que les gestes seraient plus parlants. Et je me sentis vraiment soulagé de sentir qu’elle refermait ses bras sur les miens. Si déjà elle ne me repoussait pas… C’était bien que j’avais encore une chance d’améliorer les choses.

En l’entendant me reprocher de m’être levé, j’esquissai un léger sourire. Même si elle ne pouvait pas le voir, elle pouvait très certainement l’entendre da ma voix.

« Tant pis. Ça vaut le coup si j’arrive à arranger les choses entre nous. C’est un sacrifice que je suis prêt à faire. »

J’enfouis mon visage dans le creux de son cou, sans desserrer mon étreinte, profitant de ce moment pour respirer son odeur. Je fermai les yeux quelques secondes. Ce contact était agréable et me laissait espérer que tout allait s’arranger à présent. Ce soulagement provoqua le soudain relâchement de mes nerfs, faisant que je m’appuyais de plus en plus sur Axel. Je n’étais toujours pas dans une forme olympique, et mes blessures, même soignées, ne me rendaient que plus faible.

Axel finit par se retourner pour se blottir contre moi, mon petit sourire ne quittant plus mes lèvres alors qu’une de mes mains remontait sur son dos pour venir caresser tendrement ses cheveux, quoiqu’un peu lourdement à cause de mon manque de force.

« Merci Axel. »

J’étais vraiment beaucoup trop soulagé qu’elle me promette de m’en parler bien plus tôt la prochaine fois. Enfin… J’espérais quand même qu’il n’y aurait pas de prochaine fois ! C’était vraiment beaucoup trop éprouvant, surtout si j’étais à nouveau dans un état aussi lamentable !

« Je compte aller nulle part. Tu sais, mes supérieurs m’ont confié cette mission parce qu’ils savent que c’est difficile de se débarrasser de moi. J’suis comme un boomerang. Plus tu vas mettre de force pour me jeter au loin, plus je vais revenir avec force vers toi. Ou comme les mauvaises herbes… T’auras beau essayer de te débarrasser de moi, je finirai toujours par revenir. »

Je souris un peu plus à ces comparaisons, espérant que ça parviendrait à la faire sourire et à lui faire comprendre à quel point mes sentiments pour elle étaient sincères et forts. Je ne lui avais pas encore dit clairement, mais je n’étais pas franchement à l’aise avec tout ça… Et puis, est-ce que ça ne serait pas un peu déplacé de lui dire « je t’aime » maintenant ?

De toute façon, Axel ne m’en laissa pas l’occasion, ses mots m’arrachant un petit rire, ainsi qu’une grimace à cause de la douleur.

« Et moi je t’avais répondu que t’étais un charmant petit grain de sable psychosé dans ma routine. Je te demanderai jamais de changer ce côté de ta personnalité, tu sais bien que je t’accepte telle que tu es. Même si t’as quand même aucune honte à malmener un pauvre homme blessé… »

Mes forces commençaient malgré tout à m’abandonner et Axel dut le sentir, puisqu’elle nous fit nous décaler vers le canapé. Je me laissai tomber un peu lourdement dessus, sans la lâcher, pouffant doucement à ses mots.

« C’était pas inutile, j’ai réussi à calmer la doctoresse et à avoir un câlin ! Comme je l’ai dit tout à l’heure, ça valait le coup ! Et puis c’est de ta faute aussi… Je peux avoir un bisou ? Histoire de calmer la douleur. »

J’affichai un air un peu plus taquin, quoi qu’un peu fatigué. Cette prise de tête, même si elle n’avait pas été SI terrible, m’avait vraiment épuisé. Je risquai ensuite une main sur la joue d’Axel, attendant que ce soit elle qui s’avance pour m’embrasser.

« En tout cas, j’espère que tu comptes pas me chasser de chez toi… J’vais devoir appeler un taxi pour rentrer sinon, j’crois que j’suis pas capable de rentrer à pied là. »
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Dim 17 Mai - 21:30




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Je dus me mordre la lèvre pour ne pas répliquer du tac au tac et envenimer les choses. Certes, une des raisons pour lesquelles je n’avais pas fait appel à Alex, c’était parce qu’il n’était pas hyper dispo au moment où j’avais du prendre une décision… mais pas que. Aki avait été disponible et j’avais quand même fait mon truc toute seule dans mon coin. C’était une sale habitude que j’allais devoir perdre… Mais on n’efface pas des années d’habitude facilement. J’avais toujours appris à me démerder toute seule, ça restait donc mon premier réflexe. Et puis bon… jusqu’à il ya quelques temps, la vie de couple m’était totalement inconnue -même si notre vie de couple à Alex et moi était… disons…. Inhabituelle- et même le fait d’avoir des amis proches relevait plus du mythe. Alors forcément, les pauvres Aki et Alex faisaient un peu cobaye chacun dans leur domaine.

Il n’empêche qu’il me tendait un peu le bâton pour se faire battre avec un tel commentaire, et par pur esprit revêche, je faillis répliquer un “en effet, on n’en serait pas là si tu disparaissais pas tout le temps”. Heureusement, je le ravalai. Ce n’était pas vraiment ce que je pensais, juste le genre de méchanceté qu’on balance à la gueule de quelqu’un quand on est en gueguerre, mais qui peut faire de gros dégâts malgré tout.

- Arrête de te jeter la pierre. C’est pas comme si y avait mille façons de récolter beaucoup d’argent rapidement en plus…

Finis-je par dire, secouant un peu la tête. Fallait quand même être honnête : y avait pas franchement d’alternative à ce que j’avais fait. A part peut être aller directement voir la police, mais ça, ce n’était clairement pas envisageable, ça serait risquer la vie de mon frère. Bon, je mettrais ma main à couper que mon commentaire ne ferait pas changer d’avis Alex, mais là, j’étais un peu à court d’argument. Et lui, pas à court d’acharnement visiblement !

Mais qu’il était têtu cet homme ! J’allais devoir lui donner quelque chose à se mettre sous la dent sinon il ne me lâcherait pas et on y serait encore demain à cette histoire de “c’est qui ?”. J’émis un bruit semblable à un grognement, mais je finis par dire :

- C'était pas le mitsubai-gumi. C’était un gang indépendant.

Finis-je par dire, espérant que ce ne soit pas suffisamment précis pour qu’il aille les trouver. Mais je me méfier. Il était capable d’avoir une cartographie des gangs et de leurs spécialités dans la tête… Alors il me restait à essayer de le convaincre que je ne craignais rien.

- Mais je leur dois rien. J’ai pas de dette, je leur ai rien promis, rien volé, et j’ai pas d’infos sur eux. Y a pas de raison qu’ils reviennent me voir !

Tentative d’autoconviction ou conviction tout court ? Ma foi, un peu des deux. Je me rassurais en répétant que s’ils avaient voulu me contacter, ce serait déjà fait.
Mais Alex n’était qu’à demi convaincu par la prestation. Il fallait dire qu’entre ce que je disais et ce que mon langage corporel disait… C’était pas franchement la synchronisation parfaite. Il finit par carrément se lever du canapé, malgré mes protestations, pour venir me prendre dans ses bras.

« Arranger les choses entre nous ». Bon sang ce que je pouvais haïr cette phrase. S’il fallait les arranger, c’est qu’elles n’allaient pas bien. Alors certes, je me rendais bien compte que ça n’allait pas, là tout de suite, mais se l’entendre dire ça rendait ça encore plus réel. Et au final, ses mots eurent l’effet escompté puisque le ton redescendit rapidement, la tendresse prenant le dessus sur l’énervement. Sentir son souffle contre mon cou avait quelque chose de rassurant, de réconfortant presque. Et la suite de ses mots tout autant.

Pour toute réponse à ses dires, je reserrai mon étreinte sur ses bras, me blotissant encore plus contre lui. Les paroles n’étaient pas des actes, pour sûr, mais je faisais de ce côté là une confiance aveugle à Alex. C’était un beau parleur, ça c’était certain, je l’avais vu dès la première fois où je l’avais rencontré, mais il ne s’avançait pas sur des sujets sérieux sans le penser réellement, et ça me faisait un bien fou de savoir qu’il comptait rester à mes côtés. Je n’en avais honnêtement jamais douté jusqu’à aujourd’hui, mais après les montagnes russes d’il y a quelques minutes, forcément, les doutes s’étaient permis de s’incruster. Ses mots en revanche me redonnaient de l’assurance…. et le redonnèrent le sourire par leur… disons… originalité.

- Donc… En résumé tu éprouves pour moi… ce qu’une mauvaise herbe éprouve pour une fleur ?

Le taquinai-je dans un petit rire. J’avais bien compris ce qu’il essayait de me dire, et je ne voulais pas me moquer de lui alors qu’il m’ouvrait un peu son coeur, mais sa comparaison était beaucoup trop drôle pour que je ne rebondisse pas dessus pour le titiller affectueusement.
Après avoir effectué un déplacement stratégique vers le canapé pour soulager le pauvre Alex, j’esquissai un sourire à l’évocation du fameux petit grain de sable… Ca commençait à sacrément remonter cette histoire, mine de rien.

- Là c’est plutôt une plage entière psychosée, non ?

Répondis-je, dans un sourire presque d’excuse. Des gens qui aimaient les petits grains de folie, j’en connaissais plusieurs, mais carrément le bac à sable voir la plage tout entière, c’était encore une autre histoire. Bon, je voulais bien croire Alex lorsqu’il me disait qu’il ne me demanderait surtout jamais de changer, je m’étais faite à l’idée que tous les goûts étaient dans la nature et que oui, en effet, les énergumènes dans mon genre étaient au goût de certains… Et tant mieux pour moi d’ailleurs. Encore plus lorsque “certains” était en fait Alexander.

En attendant, je ne me privai pas de la rappeler vaguement à l’ordre sur les conseils de soins que je lui avais donné il y a quelques heures à peine, même si j’étais quasi certaine que c’était entré par une oreille pour sortir par l’autre illico presto.

- J’admets que c’est ma faute… Mais je note que tu es prêt à tout pour un câlin.

Le taquinai-je, dans un lever de sourcil provocateur.

- Ah, le fameux bisou magique, c’est ça ? Mais il ne marche que localement là où on a mal non ?

Ajoutai-je, le faisant mariner un peu, juste pour le plaisir. N’avait-il pas dit lui-même que je prenais plaisir à la malmener après tout ? Je devais admettre vraiment m’amuser à le faire tourner en bourrique… Et là je faisais en prime un petit rattrapage post discussion difficile. Même s’il était difficile de ne pas fondre alors qu’il glissait sa main sur ma joue et plongeait ses yeux dans les miens. Bon sang, j’étais vraiment ultra faible face à lui. Mais je ne comptais pas céder sans l’avoir embêté un peu.

- Eh mince… Moi qui comptais justement te foutre dehors pour mauvais suivi des conseils de l’infirmière… Je vais devoir trouver une autre façon de te faire payer tes bêtises !

Répliquai-je du tac au tac, retrouvant cette complicité et cette taquinerie qu’on avait l’habitude de laisser s’installer entre nous. Ca faisait franchement du bien, et ça m’évitait pour le moment de trop cogiter au fameux “plus tard”, qui rimerait sans doute avec “révélations du passé” et avec “désastre”. Je m’étais assez torturé l’esprit pour aujourd’hui, et je n’avais pas envie de gâcher ce moment avec lui maintenant qu’on s’était retrouvés.

Pivotant mon visage sur le côté, je vins d’abord déposer un léger baiser contre la paume de sa main, précédemment sur ma joue, avant de me retourner vers lui, me penchant pour me rapprocher en prenant soin de ne pas m’appuyer contre son torse, ou contre quoique ce soit qui pourrait réveiller ses blessures. Sans hésiter une seconde de plus, et sans aucune retenue, je vins presser ma bouche contre la sienne. Pour le bisou magique de l’infirmière, on repasserait plus tard, là, c’était bien trop fiévreux et fougueux pour en être un. Ma propre main vint se glisser dans son cou, derrière son oreille, à défaut de pouvoir se saisir de quoique ce soit d’autre sans lui faire mal.

Bon sang ce que ses lèvres avaient pu me manquer. J’avais l’impression de ne pas l’avoir embrassé depuis un siècle… Et on n’était pas si loin de ça, à vrai dire. Je dus retenir mon ardeur pour ne pas lui sauter dessus comme j’avais envie de le faire, me répétant qu’il était un peu en mille morceaux. Et si dès que je l’avais vu, son état m’avait fait mal au coeur, là, c’était surtout hyper frustrant. Je finis par lui rendre sa liberté de respirer, plantant mon regard dans le sien tout en attrapant ma lèvre entre mes dents.

- C’était risqué de réclamer un bisou dans ton état tu sais…

Fis-je remarquer dans un sourire équivoque, laissant le bout de mes doigts jouer avec ses cheveux, toujours derrière son oreille.

- Je vais vraiment finir par croire que tu es maso !


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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Mar 26 Mai - 14:52

Je grognai un peu à sa remarque très juste. Effectivement, pour avoir rapidement une telle somme d’argent, il était assez difficile de passer par des voies légales… Mais merde quand même ! Si elle m’en avait parlé, j’aurais pu m’en charger moi-même ! Je baignais déjà dans les emmerdes au quotidien, je risquais bien moins qu’elle en m’y enfonçant encore plus ! Je crois qu’au final, j’étais autant énervé contre Axel qui avait préféré tout garder pour elle, que contre moi qui n’avais pas été foutu d’être plus présent… Forcément, avec ce qui m’était arrivé, je n’avais pas pu passer ni me rendre compte de ce qu’il se passait de son côté. Surtout qu’en plus, j’avais un peu fait le mort ces derniers temps… Non, franchement, Axel aurait pu être beaucoup plus incisive que je n’aurais pas pu lui en vouloir. Mais j’étais épuisé, cette guéguerre ne menait nulle part et je voulais juste que les tensions s’apaisent… À condition qu’elle me réponde bien sûr !

« Okay… Et t’as vraiment aucune info à me donner ? Genre le nom de ton contact, une description de son physique, ou même des détails qui me permettraient de le localiser ? Et reste quand même méfiante… Tu sais pas ce qu’il peut leur passer par la tête… Suffit qu’ils se souviennent de toi, et du bon boulot que t’as pu faire pour eux, et ils te retomberont dessus… »

Qu’elle me laisse l’aider et la mettre en sécurité bordel ! Et puis, même si ce n’était pas pour elle, les informations qu’elle pourrait me donner étaient capitales pour mes collègues et l’avancée de notre nettoyage de la ville de toute la pourriture qui la gangrénait.

Las de toute cette brouille, je vins alors me coller dans son dos pour essayer de la calmer et apaiser ces foutues tensions entre nous. Je fus soulagé de sentir que mes gestes avaient l’effet escompté, venant enfouir mon visage au creux de son cou, mes bras la maintenant bien contre moi. Rien que ça, sentir qu’elle ne me repoussait pas, me fit me détendre. Je retrouvai donc un petit sourire et tentai de ramener la discussion sur un ton qui nous convenait un peu plus. Je pouffai d’ailleurs légèrement à ses mots.

« J’t’avoue que j’suis pas assez calé pour savoir quel genre de sentiments peut éprouver une mauvaise herbe pour une fleur, mais ce que je sais, c’est que tu te débarrasseras pas de moi aussi facilement. »

Après un mouvement de repli vers le canapé, où je me laissais échouer sans opposer aucune résistance, un rire franc passa mes lèvres à l’image de la plage évoquée par Axel. Rire qui me fit grimacer en sentant mes blessures se réveiller, mais j’avais bien du mal à le réprimer pour le coup !

« J’avoue que le petit grain de sable de notre première rencontre a pris une toute autre ampleur avec le temps ! Mais ça me convient aussi, c’est cool la plage ! »

Je pris quelques secondes pour inspirer profondément et me calmer. Mon corps était tellement lourd… Je n’étais même pas sûr d’avoir le courage de bouger de son canapé, même si c’était pour me retrouver sous les draps de son lit…

« Bien sûr que j’suis prêt à tout pour un câlin ! Surtout un câlin de toi ! Et pour le bisou magique… ça serait carrément dégueulasse si tu devais faire des bisous sur mes plaies pas encore tout à fait cicatrisées, non ? J’t’offre une parfaite solution de repli comme ça ! »

Je tapotai mes lèvres avec un léger sourire, attendant mon fameux bisou magique. Et quel bisou ! On était bien loin du petit baiser chaste psychologique pour calmer la douleur ! Mes mains se glissèrent instinctivement au bas de son dos pour la garder contre moi, prolongeant ce baiser avant autant de fougue qu’Axel. Quand nos lèvres se détachèrent, je ne pus me retenir de pouffer.

« J’suis grillé… J’pensais pouvoir te cacher encore un peu mes tendances masochistes mais là… J’crois que ça serait pas du tout crédible de nier… Qu’est-ce que tu dirais de me faire payer mes bêtises en me faisant souffrir encore plus ? Vu que je prends clairement mon pied en ayant mal… »

Mon sourire en coin était bourré de sous-entendus et je trouvai finalement la force de bien me redresser pour revenir chercher avidement ses lèvres, mes mains glissant sous son haut pour caresser la peau de son dos, mais une grimace de douleur vint me stopper dans mon élan. Je rompis le baiser et vint poser mon front contre le sien, la fixant avec une petite moue triste et sincèrement désolée.

« Okay, j’me suis un peu surestimé je crois… Est-ce que Mlle l’infirmière est d’accord pour s’occuper de son pauvre petit patient ? »

Je lui volai un bisou, me détestant de ne pas être capable de mener la danse, mais je sentais que si je forçais trop, ça ne ferait que me couper toute ma libido. Et j’avais besoin de ce contact charnel avec elle…

Je me reculai juste un peu et mon air se fit plus sérieux alors que je la fixai dans les yeux.

« C’est pas joli à voir alors… Tu préfères qu’on se mette dans le noir ? Ou je peux te bander les yeux aussi, ça pimenterait encore un peu plus les choses comme ça ! »

Je n’avais pas envie de la dégoûter en lui montrant l’état de mon torse, et encore moins celui de mon dos… Ça serait sans doute la pire des tortures que de la voir perdre toute envie de réconciliation charnelle avec moi à cause de mes blessures !
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Dim 12 Juil - 18:34


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Je me mordis la lèvre, ne sachant que faire. Évidemment que j’avais plus d’informations, mais est-ce que j’avais envie de les lui donner ? Rien n’était moins sûr… Quelque chose me disait qu’il n’allait pas en faire quelque chose de très positif. Mais raisonner Alex c’était comme essayer de faire avancer une mule qui avait décidé de se planter quelque part.

- Et qu’est-ce que tu ferais de ces infos ? Tu connais le milieu mieux que moi : on sort rarement gagnant d’une négo avec ces gens là, surtout quand on a besoin de quelque chose.

Me contentai-je de répondre. Avec ça, il devait bien se douter que oui, j’avais des détails un peu plus concret. Et il devait aussi réaliser que dans la famille tête de mule, je pouvais presque lui faire de l’ombre… En même temps, si je lui donnais ce qu’il voulait et qu’il allait se mettre dans la panade ensuite -et je disais panade pour ne pas être plus fataliste- je m’en voudrais à mort. Alex dut comprendre qu’il allait falloir de meilleurs arguments pour me tirer les vers du nez car il décida de laisser de côté le sujet pour amorcer un pas vers notre réconciliation.

Il avait de la chance, j’avais du mal à rester énervée face à lui, et il ne lui fallut que quelques minutes pour m’adoucir et me ramener dans un état d’esprit plus positif. Franchement, il m’avait trop manqué, et même si je le savais déjà avant, maintenant qu’il me serrait contre lui, je m’en rendais vraiment compte. Et l’entendre dire que je ne me débarrasserais pas de lui facilement, c’était encore plus rassurant. Faire fuir les gens que j’aimais un peu malgré moi, c’était une sale malédiction qui me collait à la peau, alors j’espérais sincèrement qu’il avait raison et que j’allais en faire ma mauvaise herbe pour très très longtemps.

- Je ne comptais pas essayer de me débarrasser de toi mais… c’est toujours bon de savoir que même si je le faisais ça ne fonctionnerait pas

Lui répondis-je, un sourire amusé au coin des lèvres, mais les yeux emplis de gratitude alors que je fixais les siens. Ca en faisait des émotions en une journée bon sang… Pelotonnée contre lui, je profitai de ce moment où on retrouvait nos échanges espiègles habituels, jusqu’à ce que je le vois à nouveau grimacer de douleur au détour d’un rire un peu trop franc. Le pauvre avait vraiment été amoché, pas sûr que le fameux bisou magique ne suffise à ce stade… Mais même si son état me préoccupait franchement, son bagou ne manqua pas une nouvelle fois de me tirer un sourire.

- Je vois, t’as pensé à tout en fait…  T’étais pas un peu marchand de tapis dans une autre vie toi ?

Le charriai-je, l’air taquin, en référence à son côté baratineur. Et comme pour récompenser ses talents de négociateur chevronné, je lui accordai le fameux bisou magique. J’oubliai rapidement son but principal, c’est à dire de soigner, me laissant rapidement emporter par l’instinct bestial qui se réveillait dès qu’il était un peu trop proche de moi. Raison 0 - Instinct 1. Enfin là, c’était même Raison 0 - Instinct 1000. Je mis fin au baiser à contre coeur, avant de conclure sur une touche d’humour en le traitant de masochiste. Je ne fus guère étonnée de le voir rentrer dans mon jeu et même renchérir sur le sujet.

Je m’apprêtai à rebondir, mais il ne me laissa guère le temps, venant réclamer un baiser au moins aussi fougueux que le premier, voir plus. En sentant ses mains glissaient sous mon sweat, contre ma peau, j’eus l’impression d’avoir été privée de son toucher depuis une éternité. Les miennes vinrent d’instinct se glisser sous son t-shirt, tiraillées entre l’envie de se précipiter, et la précaution pour ne pas le blesser d’avantage. Ce n’était franchement pas évident de se retenir, d’autant que mon cerveau avait un peu de mal à suivre là… Et manifestement je n’avais pas dû faire assez gaffe, car Alex rompit rapidement le baiser, laissant entrevoir une grimace de douleur alors qu’il venait coller son front au mien.

- Ca va ???

M’enquéris-je immédiatement, ne dissimulant pas mon inquiétude. Ah ça pour s’être surestimé… Bon je pouvais comprendre son dilemme. D’autant que ce n’était pas juste un dilemme de raison, c’était même plutôt la raison versus tout le reste. Je restai un instant silencieuse, hésitante. Une partie de moi me soufflait que la meilleure chose à faire rester de l’allonger et de le forcer à se reposer. L’ennui, c’était que ni lui ni moi n’en avions vraiment envie. Convaincre l’autre, c’était une chose, mais commencer par se convaincre soi-même…

Comme s’il avait senti mon oscillement, il vint me voler un autre baiser, plus court celui-ci. Mais lorsqu’il l’interrompit pour se reculer, ce fut pour me dévisager avec un air sérieux qui n’annonçait pas grand chose de bon…  Mais lorsqu’il prit finalement la parole, je ne pus retenir en sourire espiègle de s’étirer sur mes lèvres à l’évocation du bandeau

- Oh...Je ne suis absolument pas contre l’idée, au contraire…

Répondis-je, sans cesser de jouer du bout des doigts avec sa nuque.

- Mais si je dois jouer mon rôle d’infirmière, il vaut mieux que j’ai mes yeux je pense, ce sera pour une prochaine fois.

Finis-je dans un petit clin d’œil. Il était suffisamment amoché pour que je n’en rajoute pas une couche maladroitement. J’avais déjà tendance à être brusque en pleine possession de mes sens, alors je n’imaginais même pas le massacre si on me privait de ma vue, et je n’avais pas tellement envie qu’Alex fasse cobaye. Il avait assez enduré comme ça.
Prenant un air un peu plus sérieux à mon tour, j’ajoutai :

- Et si tu penses qu’il y a quoique ce soit qui puisse me repousser chez toi… t’es à côté de tes pompes

Et ce n’était pas juste des paroles en l’air. Certes, ça me faisait mal rien que de regarder sa blessure, mais ce n’était pas du dégout, ou de l’aversion, c’était juste une espèce d’empathie poussée à ses limites.
Je me gardai d’ajouter que j’en avais déjà vus des pas jolis jolis par le passé, ça ne ferait que relancer le sujet à peine clos. D’autant que contrairement à ce qu’on m’avait certifié, je ne m’étais pas franchement habituée à la vue du sang.

Et comme un geste valait tout de même mieux que mille paroles, je décidai de lui montrer de manière explicite ma motivation. Je commençai par appuyer légèrement sur son épaule pour l’encourager à s’installer confortablement contre le dossier du canapé, histoire qu’il ne force pas trop sur ses muscles, c’était le minimum qu’une infirmière puisse faire. Du reste, j’allais devoir outrepasser un peu la description du poste…

M’installant moi-même un peu plus confortablement, je n’hésitai pas un instant avant de venir à nouveau capturer ses lèvres. Ma main déjà sur sa nuque se fit plus ferme, mes ongles venant légèrement s’enfoncer dans sa peau, l’autre se plaçant sur son épaule comme pour le dissuader de trop remuer, si tant est qu’il soit tenté de le faire. Lorsque je fus convaincu qu’il ne ferait rien d’irréfléchi, j’approfondis le baiser, réclamant sa langue avec la mienne, alors que mes doigts sur son épaule dégringolaient en caresses légères le long de son t-shirt, jusqu’à en atteindre la couture basse, au niveau de son bassin. A en croire ses avertissements, je pouvais deviner que sa peau était encore à vif sous le tissu, et je décidai pour le moment de ne pas trop m’y aventurer. J’avais de toute façon une toute autre idée en tête, une idée à laquelle Alex ne s’opposerait sans doute pas.

Continuant sa route, la main se glissa jusqu’au boxer, dévoilé depuis déjà un certain temps puisque son pantalon était en train de sécher dans la salle de bain, et la couverture qui lui servait de jupe de fortune était tombée lorsqu’il s’était levé. Je pris un malin à plaisir à d’abord effleurer ce dernier rempart, J’interrompis le baiser au moment même où ma main se faisait justement plus insistante, venant se presser contre son intimité même si le tissu se tenait toujours entre eux. C’était plus fort que moi, je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir le torturer un peu. Mes lèvres venaient d’ailleurs de dériver vers sa machoire, puis le lobe de son oreille, pour venir s’en emparer alors que ma main contournait enfin le sous-vêtement pour y plonger et s’enrouler sans plus de fioritures sur sa virilité, jouant sur sa peau sensible, bien décidée à lui montrer que je prenais mon rôle de celle qui devait prendre soin de lui TRES à coeur.


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Alexander Reynarsson
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel| Sam 1 Aoû - 11:19

Franchement, y’avait des fois où je regrettais un peu qu’Axel et moi, on se ressemble autant. Je savais à quel point je pouvais être têtu, mais je savais aussi à quel point elle aussi pouvait l’être. Résultat, cette discussion ne mènerait à rien pour le moment si je me contentai de simplement lui demander de me donner des informations en lui promettant de ne pas faire n’importe quoi. Parce que, là encore, elle comme moi, on savait très bien que ça ne finirait pas juste en rencontre en mode « hey, laissez ma copine tranquille, d’accord ? », conclue par un serrage de main et un sourire poli. Je soupirai donc doucement à sa réponse, préférant ne pas insister et embrayer sur quelque chose de bien plus important pour l’heure : notre réconciliation.

J’avais eu un peu peur de ne pas réussir à arranger les choses, mais finalement, ce ne fut pas aussi compliqué que ce que j’avais prévu. Et heureusement d’ailleurs ! Pas sûr que j’aurais réussi à tenir plus longtemps en me battant contre elle, après toutes ces émotions qui s’ajoutaient à ma douleur et à mon manque d’énergie ! Elle baissait donc finalement sa garde et me laissai la rassurer tout en la prenant dans mes bras. Le pire était passé et je me disais que ça ne pouvait qu’aller vers du mieux. Résultat, je tentai de repartir sur nos conversations habituelles, pleines de petites piques espiègles et de sous-entendus. Sa comparaison avec un marchand de tapis me tira un nouveau rire, ponctué de petites grimaces, avant que je n’aie finalement droit à ce fameux bisou magique tant attendu.

Et autant dire que ce bisou magique n’avait rien d’un petit bisou chaste visant à guérir tous mes maux, bien au contraire ! C’était un peu le bisou qui venait de faire céder tous les verrous qui m’empêchaient de lui sauter dessus pour rattraper tout ce temps perdu. Sentir sa peau sous mes mains, nos lèvres qui s’entremêlaient… J’avais presque les larmes aux yeux tant j’étais soulagé d’avoir encore une occasion de pouvoir en profiter. Après tout, j’avais bien cru que je n’allais pas ressortir vivant de ce moment en tête à tête dans cette cave avec cette hystérique du Mitsubai…

Mais même si mon élan me poussait à toujours vouloir plus, mon corps me rappela bien vite à l’ordre : je n’étais pas aussi en forme que la dernière fois qu’on s’était vu, et ça me rendait presque malade de ne pas pouvoir prouver à Axel par des gestes à quel point je tenais à elle, à quel point elle m’avait manqué, et à quel point j’étais soulagé d’être encore en vie pour pouvoir la serrer de nouveau dans mes bras. J’hochai la tête avec une petite grimace de douleur quand elle me demanda si tout allait bien. Ce n’était pas grand-chose. Du moins, c’était ce dont je voulais me persuader. Je ne voulais pas que ces blessures nous gâchent ces retrouvailles…

Enfin… Je dus avouer que je m’étais très certainement inquiété pour rien… Axel et moi, nous avions un peu trop tendance à laisser parler nos pulsions, plutôt qu’à écouter notre raison. Nous aurions dû rester calmes, peut-être nous contenter de nous coucher et de profiter d’une bonne nuit réparatrice, mais nous savions tous les deux que nous voulions plus. Je préférai quand même avertir Axel que ce qu’elle risquait de voir… Pourrait la dégoûter. Et c’était bien ça qui m’effrayait le plus à cet instant précis… Alors, quand elle me répondit que je me fourrais le doigt dans l’œil si j’imaginais que quoi que ce soit chez moi pourrait jamais la repousser, je sentis l’émotion me submerger. Si j’avais été un peu plus à cran, nul doute que je me serais mis à pleurer de soulagement et de gratitude. Axel était une perle beaucoup trop précieuse à mes yeux… Je la remerciai donc en me laissant faire, m’adossant contre le canapé, avant de répondre avec tout autant d’envie à son baiser, mes mains venant instinctivement se poser sur ses fesses.

Je frissonnai à chacun de ses gestes, lâchant parfois quelques soupirs chauds sous ses baisers et ses dents qui parcouraient ma peau, jusqu’à ce qu’un grognement de plaisir ne franchisse mes lèvres au moment où sa main franchissait le dernier rempart de tissu qui la séparait de ma virilité. Je laissai une main sur ses fesses, ma poigne se faisant un peu plus ferme, tandis que mon autre main remontait le long de son dos, jusqu’à sa nuque, que j’agrippai avec tout autant de fermeté. Nos langues et nos lèvres se lancèrent dans une danse encore plus enflammée, laissant parfaitement présager de tout ce qu’il allait se passer par la suite. J’allais devoir prendre sur moi pour ne pas trop forcer et la laisser faire mais… Allez, je n’avais qu’à me dire que c’était un mal pour un énorme bien ! J’étais vraiment soulagé de la retrouver et je me promis de l’aimer autant que mon corps me le permettait cette nuit. Pour ce qui était du reste… Nous aurions bien d’autres occasions de revenir sur ces sujets épineux. Pour l’heure, nous n’avions besoin que de nous retrouver charnellement, puis d’une bonne grosse nuit de sommeil histoire de nous remettre de nos émotions. Oui, le reste attendrait…
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Re: Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel|

Alex à la rescousse ! Ou pas... |PV Axel|
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